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Trajectoires des tornades en France
Elles se déplacent généralement du sud-ouest vers le nord-est, sur une trajectoire de 4 à 6 km en moyenne.
Quelle distance parcourent les tornades en France ?
Les tornades françaises parcourent des distances le plus souvent relativement courtes qui, dans plus de la moitié des cas, sont inférieures à 5 km. Les trajets longs, supérieurs à 15 km, représentent moins d'une tornade sur dix parmi les cas recensés.
Il est intéressant de noter la corrélation entre la distance parcourue et l'intensité de la tornade. Ainsi, alors que les tornades françaises d'intensité EF0 parcourent en moyenne 2 km, celles d'intensité EF4 touchent le sol pendant 20 km en moyenne. Le léger repli constaté sur l'intensité EF5 n'est pas réellement représentatif, dans la mesure où cette catégorie ne compte que deux cas.
Tornade unique ou succession de plusieurs tornades ?
Une tornade est par nature un phénomène qui évolue en permanence durant sa phase de contact au sol. Son mécanisme interne et ses interactions avec les obstacles, le relief, etc. font que les vitesses de vent qu'elle génère, sa morphologie, sa largeur et les dégâts qu'elle produit ne sont pas constants et varient souvent très rapidement d'un endroit à un autre. On est face à un phénomène mouvant et très turbulent, et donc très irrégulier dans son comportement.
De ce fait, il arrive dans la très grande majorité des cas que le contact au sol soit variable, avec une succession de zones endommagées et d'autres qui le sont moins, voire pas du tout. La tornade n'en reste pas moins présente et active, même si le contact au sol peut être irrégulier.
Ce constat, qui est lié aux variations naturelles inhérentes au cycle de vie d'une tornade, ne doit pas faire conclure à tort que plusieurs tornades se succèdent les unes aux autres dès lors que l'un de ses paramètres physiques évolue. Cela conduirait à comptabiliser une multitude voire une infinité de tornades, ce qui constituerait un contre-sens climatologique.
Dès lors, pour éviter ce biais, les règles suivantes sont appliquées afin de comptabiliser le nombre de tornades de manière scientifiquement pertinente sur une zone de dégâts et, conséquemment, d'établir la longueur de leur trajectoire :
>>> si une interruption des dégâts convergents est constatée sur plus de 10 kilomètres entre deux couloirs de dommages, au moins deux tornades distinctes sont comptabilisées dans tous les cas (exemple : les tornades aux Hayes et à Pray le 3 octobre 1871) ;
>>> si une ou plusieurs éventuelles interruptions des dégâts convergents sont constatées au sein d'un couloir de dommages, mais que cette interruption ne dépasse pas 10 km, la règle générale est de comptabiliser une tornade unique, notamment si une progression spatio-temporelle cohérente peut être établie dans l'observation des dégâts (voir les critères détaillés dans la partie dédiée aux critères de validation) ; en effet, dans ce cas, la logique physique du phénomène plaide en faveur d'un moteur tornadique unique. Ce cas de figure se présente d'ailleurs fréquemment, à la suite des variations naturelles d'intensité comme précédemment indiqué, ainsi qu'à l'occasion de la traversée par la tornade de zones non susceptibles d'être endommagées (terrains nus, cours d'eau). La tornade d'Amanty du 23 octobre 2013 en fournit un exemple.
Dans quel sens se déplacent les tornades en France ?
Il est intéressant par ailleurs de remarquer que la ventilation par saison permet de mettre en évidence un flux davantage orienté sud-ouest en saison chaude et davantage orienté ouest en saison froide. Ceci tient directement à la configuration synoptique habituellement associée aux épisodes orageux actifs sur notre pays. Ces derniers évoluent en effet principalement en flux de sud-ouest en été, et en flux d'ouest rapide en hiver. La conséquence sur le flux moyen qui détermine le déplacement des tornades est manifeste.
Quelle est la largeur moyenne des tornades en France ?
Les tornades françaises présentent en majorité une largeur inférieure à 100 mètres, avec une valeur médiane de 90 mètres. Les tornades considérées comme massives, c'est-à-dire de largeur supérieure à 500 mètres, sont rares en France, et représentent moins de 5% des cas recensés sur notre territoire.
Il est intéressant de noter que la largeur des tornades tend à s'accroître avec la virulence de la tornade. Ainsi, alors que les tornades d'intensité EF0 présentent une largeur moyenne de 30 mètres, celles d'intensité EF3 à EF5 dépassent en moyenne 200 mètres de large.
Néanmoins, cette corrélation ne se vérifie que jusqu'à un certain point : on compte en effet un grand nombre de tornades d'intensité EF2 et EF3 parmi les tornades de largeur supérieure à 500 mètres. De fait, seules 12% des tornades d'intensité EF4 présentent des largeurs supérieures à 500 mètres, et aucune EF5 n'a présenté de largeur de cet ordre. Même si l'échantillon est trop faible pour permettre une conclusion catégorique, il semblerait que les tornades les plus virulentes développent leur pleine puissance sur une largeur généralement comprise entre 200 et 400 mètres.