Microrafale à Berson (Gironde) le 17 septembre 2014
Dans la soirée du 17 septembre 2014, une microrafale localisée frappe plusieurs communes du département de la Gironde, et notamment Berson et Cars qui s'avèrent les plus touchées. Le phénomène, qui s'est développé en bordure d'une cellule orageuse isolée mais virulente, peu après 21h00 locales, a été observé par de nombreux témoins. Cette microrafale s'est illustrée par des dégâts sur la végétation et les habitations, ainsi que par de multiples projections à distance.
La microrafale de Berson présente un certain nombre de similitudes avec celle qui avait frappé la commune du Pin (Charente-Maritime) le 18 juillet 2013, même si cette dernière avait affecté une superficie plus restreinte.
Principales caractéristiques de la microrafale
* intensité maximale : vents estimés entre 120 et 150 km/h
* superficie estimée : 10 km² (front de 1,5 kilomètre de large au maximum sur 7 kilomètres de long)
* communes traversées : SAINT-CIERS-DE-CANESSE, SAINT-TROJAN, BERSON, CARS, SAINT-PAUL
* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles (vignobles), forêts et milieux semi-naturels
* superficie estimée : 10 km² (front de 1,5 kilomètre de large au maximum sur 7 kilomètres de long)
* communes traversées : SAINT-CIERS-DE-CANESSE, SAINT-TROJAN, BERSON, CARS, SAINT-PAUL
* département : GIRONDE (33)
* altitude moyenne du terrain : 45 mètres* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles (vignobles), forêts et milieux semi-naturels
* principaux dégâts : arbres feuillus adultes ébranchés, déracinés ou brisés net ; toitures d'habitations endommagées (cheminées écroulées, tuiles arrachées) ; mobilier de jardin emporté ou détruit ; tôles de hangars arrachées ; cuve de 2000 litres déplacée de 20 mètres environ ; mangeoires à bestiaux déplacées sur une longue distance ; coque de bateau (5,5 mètres de long) soulevée et déplacée ; trampoline de 6 mètres de diamètre emporté à faible distance ; éolienne de faible dimension détruite ; abri en tôles (5 mètres de long et 4 mètres de large) retourné
Trajectoire de la microrafale et localisation des dommages
Une enquête de terrain a été réalisée par S. Pereira pour Keraunos sur cet événement. Elle fait apparaître un front de dégâts diffus et divergents, d'une largeur de 1000 à 1500 mètres, et d'une profondeur de 7 kilomètres.
Aucun axe de convergence, ni aucun élément permettant d'identifier le passage d'une tornade n'a pu être identifié au sein de cette zone. Les dommages observés, par leur organisation et leurs caractéristiques, sont typiques de ceux produits par les microrafales.
Plusieurs témoins du phénomène, interrogés sur place, évoquent un phénomène bref, d'une durée de quelques secondes à plusieurs minutes. Parfois décrite comme une colonne blanche se déplaçant à vive allure, la microrafale, associée à un rideau de précipitations intenses, a pu être photographiée à deux reprises :
La carte ci-dessous synthétise les principaux dégâts liés à cette microrafale (certains dommages périphériques de faible intensité n'ont pas été repris). La trajectoire, qui a évolué du Sud vers le Nord, a plus particulièrement balayé plusieurs coteaux positionnés au niveau de la rive gauche du ruisseau de Brouillon :
© KERAUNOS (fond de carte: Géoportail)
Photographies des dégâts
Les dégâts sont observés entre l'ouest de Saint-Trojan et l'est de Saint-Paul, au nord de l'estuaire de la Gironde. Plusieurs parcelles sont assez fortement endommagées entre Berson et Cars, où les rafales sont estimées proches de 150 km/h. En plusieurs points de ces deux communes, des phénomènes de projections sont observés, ce qui témoigne d'impulsions venteuses durables et suffisamment puissantes pour traîner des objets lourds (2 tonnes au plus) à distance.
Ces dégâts, qui auraient pu être associés à tort à ceux d'une tornade, rappellent la capacité des downbursts à déplacer ou à soulever des objets, même lourds, à des distances assez significatives.
Coupure de presse
Le quotidien régional Sud-Ouest revient sur la microrafale de Berson et de Cars dans son édition du 20 septembre 2014 :Une « mini-tornade » touche une propriété
Le château viticole Combe-Longue a été victime d’un gros coup de vent très localisé mercredi soir. Les toitures ont souffert.
Le château viticole Combe-Longue a été victime d’un gros coup de vent très localisé mercredi soir. Les toitures ont souffert.
Le vent a soufflé fort sur le Blayais mercredi soir. Mais sur la propriété de Michel Torlois, il semble que les éléments se soient particulièrement déchaînés. Le viticulteur âgé de 75 ans parle même d'une « mini-tornade qui est arrivée aussi vite qu'elle est partie, dix minutes à peine ».
Il était aux environs de 21 heures. Michel Torlois regardait paisiblement la télévision « quand un grand bruit » l'a saisi. Dehors, la toiture en tôle de la grange à foin s'est envolée. Les tuiles du hangar à tracteur aussi, tout comme celles de l'écurie qui abrite neuf chevaux. Pendant ce temps, les boules de foin dans le pré se sont mises à rouler sur plusieurs centaines de mètres. « Même la remorque agricole de cinq tonnes a été poussée par le vent. Elle a traversé la clôture du pré à chevaux et s'est arrêtée un peu plus loin. »
Plus de dégâts qu'en 1999
Dans le jardin, où Michel Torlois propose une aire d'accueil pour les camping-cars, un couple de camping-caristes a eu très peur. « Ils sentaient l'arrière de leur véhicule qui se levait. Une boule de foin est venue taper le capot. La dame a tellement eu peur qu'elle a appelé sa mère ! »
Une maison à quelques centaines de mètres de celle de Michel Torlois a aussi été touchée, mais pas les autres. « C'est vraiment tombé sur nous, s'étonne encore le viticulteur. Je n'avais jamais vu ça. Même en 1999, on avait eu moins de dégâts. À l'époque le vent avait soufflé nord-est, là il est venu du sud-est. »
Il était aux environs de 21 heures. Michel Torlois regardait paisiblement la télévision « quand un grand bruit » l'a saisi. Dehors, la toiture en tôle de la grange à foin s'est envolée. Les tuiles du hangar à tracteur aussi, tout comme celles de l'écurie qui abrite neuf chevaux. Pendant ce temps, les boules de foin dans le pré se sont mises à rouler sur plusieurs centaines de mètres. « Même la remorque agricole de cinq tonnes a été poussée par le vent. Elle a traversé la clôture du pré à chevaux et s'est arrêtée un peu plus loin. »
Plus de dégâts qu'en 1999
Dans le jardin, où Michel Torlois propose une aire d'accueil pour les camping-cars, un couple de camping-caristes a eu très peur. « Ils sentaient l'arrière de leur véhicule qui se levait. Une boule de foin est venue taper le capot. La dame a tellement eu peur qu'elle a appelé sa mère ! »
Une maison à quelques centaines de mètres de celle de Michel Torlois a aussi été touchée, mais pas les autres. « C'est vraiment tombé sur nous, s'étonne encore le viticulteur. Je n'avais jamais vu ça. Même en 1999, on avait eu moins de dégâts. À l'époque le vent avait soufflé nord-est, là il est venu du sud-est. »