Microrafales entre Mensignac et Biras (Dordogne) le 21 mai 2014
Un QLCS très actif a provoqué d'importantes précipitations et de violentes rafales de vent meurtrières en Dordogne le mercredi 21 mai 2014.
Aucun axe de convergence, ni aucun élément permettant d'identifier le passage d'une tornade n'a pu être identifié au sein de cette zone.
Hangar agricole où une personne a trouvé la mort, à Biras (c) - Sud-Ouest
Le QLCS (système convectif quasi-linéaire), qui a balayé l'ensemble du département de la Dordogne le 21 mai 2014 entre 16h00 et 18h00 locales, a provoqué des dégâts venteux généralisés au nord de Périgueux. Sur un axe Mensignac-Biras, une série de microrafales sont observées dans un couloir long de 15 kilomètres et large de 3 kilomètres. Ces dernières sont responsables de la mort d'une sexagénaire, frappée au visage par des éléments de toitures détachés d'un hangar agricole.
Ailleurs en Dordogne, d'autres dégâts liés au vent sont reportés, mais ils présentent un aspect moins spectaculaire. Il est également à noter qu'au passage du QLCS, une rafale de 123 km/h a été enregistrée par Météo-France à Saint-Martin-de-Fressengeas.
Principales caractéristiques de la microrafale
* intensité maximale : vents estimés entre 120 et 150 km/h
* superficie estimée : 30 km² (front de 3 km de large maximum sur 15 km de long)
* communes traversées : MENSIGNAC, BUSSAC, BIRAS
* type de terrain : territoires agricoles, forêt et milieux semi-naturels
* superficie estimée : 30 km² (front de 3 km de large maximum sur 15 km de long)
* communes traversées : MENSIGNAC, BUSSAC, BIRAS
* département : DORDOGNE (24)
* altitude moyenne du terrain : 170 mètres* type de terrain : territoires agricoles, forêt et milieux semi-naturels
* principaux dégâts : arbres feuillus adultes déracinés, hachés ou brisés net avec branches déposées à faible distance ; hangars endommagés ; habitations faiblement atteintes ; une baie vitrée soufflée à Mensignac ; une serre de maraîchers écrasée ; mobilier de jardin et vérandas touchés ; jardins saccagés
Trajectoire des microrafales et localisation des dommages
Une enquête de terrain a été réalisée par Keraunos pour cet épisode venteux. Elle fait apparaître un front de dégâts diffus et divergents, sur une trajectoire totale de 15 kilomètres entre le sud de Mensignac et le nord de Biras. Au-delà de cette dernière commune, des dégâts épars sont observés jusqu'à Saint-Pardoux-la-Rivière, mais ils présentent une intensité moins remarquable.
Le front tracé par ces microrafales, dont la largeur est comprise entre 500 mètres et 3000 mètres, est constitué de multiples couloirs de dégâts linéaires en plusieurs points de la trajectoire. Les dommages, dans leur répartition et leurs caractéristiques, sont typiques de ceux générés par les microrafales.
Aucun axe de convergence, ni aucun élément permettant d'identifier le passage d'une tornade n'a pu être identifié au sein de cette zone.
La carte ci-dessous synthétise les principales zones où les microrafales se sont abattues. Leur trajectoire a évolué du Sud-Ouest vers le Nord-Est:
fond de carte: Géoportail
Photographie des dégâts et témoignage
Les photographies suivantes synthétisent l'épisode venteux entre Mensignac et Biras:
Une habitante de Pierrefiche (commune de Mensignac), interrogée sur place, indique avoir vu pendant environ 10 minutes, un phénomène venteux intense, accompagné de fortes pluies (le phénomène est pourtant décrit comme une tornade, bien que ses caractéristiques soient celles de rafales descendantes). Durant cette dizaine de minutes de frayeur, aucun bruit atypique n'est entendu. Lorsque le phénomène est arrivé, le vent et la pluie se sont manifestés simultanément.
Analyse des images radar
L'analyse des images radar permet d'étudier en détail la structure du QLCS qui a balayé le sud-ouest du pays le 21 mai. L'image ci-dessous présente la situation à 17h00 locales. Les réflectivités en plages de couleurs permettent de juger de la répartition et de l'intensité des précipitations (source Météo France). Les carrés qui y sont superposés indiquent la localisation des impacts de foudre détectés par le réseau Météorage.
On identifie de manière évidente un système orageux étendu et quasi-linéaire, composé de sous-segments parfois arqués. Trois portions de ce QLCS présentent une morphologie plus particulièrement intéressante (flèches roses). On isole en effet dans ces trois zones des réflectivités sensiblement plus faibles, qui constituent autant d'entailles dans la ligne convective. Désignées sous l'acronyme RIN (Rear Inflow Notch), ces signatures radar témoignent de la présence d'un fort afflux d'air sec à l'arrière immédiat du bord d'attaque de l'axe orageux. Elles trahissent typiquement la présence de petits jets de basses couches drainant de l'air sec en direction du sol (Rear Inflow Jet) et sont très souvent associées à des déclenchements de microrafales ou macrorafales.
On note ici leur présence sur l'ouest et le nord-ouest de la Dordogne, ainsi qu'en Charente, qui comptent précisément parmi les zones frappées par les plus fortes microrafales ce jour-là en France.
Coupure de presse
Le quotidien Sud-Ouest évoque la dégradation orageuse du 21 mai 2014 en Dordogne dans son édition du 22 mai:Placé en vigilance orange, le département a vu rouge dans l'après-midi de mercredi.
Si le plus gros des intempéries a été essuyé par le Bergeracois (lire aussi l'encart ci-après), pas une parcelle de la Dordogne ne semble avoir été épargnée par l'épisode orageux dont la violence était annoncée par les météorologistes. Le décès d'une agricultrice à Biras, près de Brantôme, en est la terrible illustration.
La nièce hospitalisée
Aux alentours de 16h30, Claudine Daniel, 64 ans, a perdu la vie, fauchée par un bout de tôle décroché d'une grange. Cette partie de la toiture s'est détachée sous l'effet d'une violente bourrasque et est allée la frapper en plein visage.
Le drame s'est produit sur l'exploitation familiale, au Cluzeau Bas, qui a éprouvé une véritable tornade. Des poteaux électriques ont cassé, des arbres se sont couchés.
La sexagénaire était sortie pour mettre des vaches à l'abri. Elle était accompagnée de sa nièce, Agnès Daniel, âgée de 42 ans et deuxième adjointe de cette commune de 600 habitants. Vraisemblablement victime d'une fracture du péroné, cette dernière a dû être transportée au centre hospitalier de Périgueux.
Des vents jusqu'à 123 km/h
Météo France a relevé des rafales de 90 à 100 km/h. Le maximum a été atteint dans le Périgord vert : 123 km/h à Saint-Martin-de Fressengeas.
Non loin de là, un accident de la circulation s'est produit à Saint-Crépin-de-Richemont à 16 h 45. Un poids lourd s'est renversé, trois personnes ont été légérement blessées.
À Gageac-et-Rouillac, non loin de Bergerac, trois citernes de gaz ont été ensevelies sous un mur qui s'est effondré.
La nièce hospitalisée
Aux alentours de 16h30, Claudine Daniel, 64 ans, a perdu la vie, fauchée par un bout de tôle décroché d'une grange. Cette partie de la toiture s'est détachée sous l'effet d'une violente bourrasque et est allée la frapper en plein visage.
Le drame s'est produit sur l'exploitation familiale, au Cluzeau Bas, qui a éprouvé une véritable tornade. Des poteaux électriques ont cassé, des arbres se sont couchés.
La sexagénaire était sortie pour mettre des vaches à l'abri. Elle était accompagnée de sa nièce, Agnès Daniel, âgée de 42 ans et deuxième adjointe de cette commune de 600 habitants. Vraisemblablement victime d'une fracture du péroné, cette dernière a dû être transportée au centre hospitalier de Périgueux.
Des vents jusqu'à 123 km/h
Météo France a relevé des rafales de 90 à 100 km/h. Le maximum a été atteint dans le Périgord vert : 123 km/h à Saint-Martin-de Fressengeas.
Non loin de là, un accident de la circulation s'est produit à Saint-Crépin-de-Richemont à 16 h 45. Un poids lourd s'est renversé, trois personnes ont été légérement blessées.
À Gageac-et-Rouillac, non loin de Bergerac, trois citernes de gaz ont été ensevelies sous un mur qui s'est effondré.