Activité orageuse virulente le soir du 21 août 2012
C'est dès 14 heures, dans une atmosphère surchauffée, que les premiers orages de la journée ont été observés, dans un premier temps sur l'Ardèche, puis sur la Lozère, l'Aveyron, la Haute-Loire et la Loire, avec de fortes précipitations locales.
Vers 16h30, une convection profonde se déclenche sur l'Allier. Les orages ainsi formés se répartissent alors en deux systèmes très actifs mais de petite taille :
+ le premier, un amas multicellulaire relativement anarchique mais très électrique, adopte un déplacement vers l'ENE pour balayer l'Allier, le nord de la Loire et du Rhône entre 19h et 21h, puis l'Ain, la Saône-et-Loire et enfin le Jura qu'il atteint en fin de soirée, vers 22h. Les cellules qui composent ce système orageux génèrent des précipitations soutenues, localement un peu de grêle, et des rafales de vent localement très fortes : à son passage, une rafale de 127 km/h est mesurée par la station Météo France de Saint-Yan.
+ le second, sous la forme d'un petit système multicellulaire compact mais très actif, adopte un déplacement vers le NE. Il balaie la Nièvre, la Côte-d'Or, la Haute-Marne puis les Vosges en conservant un caractère très intense. Il produit des chutes de grêle localement très fortes, tout particulièrement sur le département de la Côte d'Or, où les plus gros grêlons avoisinent 7 cm de diamètre. De très fortes rafales de vent sont par ailleurs mesurées sous ce système, avec notamment une rafale de 136 km/h à Chaumont. En gagnant la Meurthe-et-Moselle puis la Moselle, il adopte une structure arquée (bow echo), ce qui constitue l'une des évolutions finales les plus fréquentes pour ce type de système.
Indépendamment de ces deux systèmes, 6 structures de type supercellulaire, dont une supercellule moteur gauche aboutie et durable, se sont formées successivement, par paires, entre 17h45 et 22h locales, entre Meurthe-et-Moselle et Moselle. Elles ont généré des orages localement forts, en raison de chutes de grêle de diamètre compris entre 2 et 3 cm. Les clichés ci-dessous illustrent très bien les structures convectives rotatives observées à ce moment-là dans les environs de Nancy.
Cette fin de journée a été particulièrement électrique : Météorage a ainsi relevé 10.881 impacts de foudre en quelques heures.
Il est à noter que les orages les plus puissants ont pris naissance dans la zone de contact entre un noyau de forte hélicité qui transitait du Bassin Parisien et du Centre vers la Lorraine et la Bourgogne, et un axe de très forte instabilité qui était en position sur le nord-est du pays (MUCAPE localement supérieure à 4.500 J/kg).
Très gros grêlon observé en Côte-d'Or (Source Bien Public)
Clichés de Kevin LECLERCQ, qui présentent, à gauche, la supercellule moteur gauche qui a transité près de Nancy. Cette cellule, la plus aboutie de toutes, a été suivie par deux autres paires de structures rotatives, dont témoignent les 3 autres clichés. On y voit notamment, sur les deux clichés de droite, la forte inclinaison des colonnes convectives ainsi que la forte rotation imprimée par le flux de basses couches sur ces ascendances :
A droite, internuageux et foudre lointaine très puissante (22h), et impact de foudre sous une cellule à Germay (23h). Clichés de Nils PIGERRE (c).