Les orages en France en 2013 : bilan national
L'année 2013 présente un bilan plus instable que la normale, et s'est illustrée par plusieurs épisodes orageux sévères.
Orage du 28 juillet 2013. Crédit photo : Vincent DELIGNY
Une activité orageuse assez régulière
Au niveau national, on dénombre 261 jours avec orage en 2013. 72% des journées de l'année ont ainsi été marquées par au moins un orage sur la France.
Quatre départements dépassent 100 jours avec orage sur l'ensemble de l'année (les Pyrénées-Atlantiques avec 112 jours, la Corse-du-Sud avec 111 jours, les Alpes-Maritimes avec 109 jours et la Haute-Corse avec 104 jours).
Trois départements comptabilisent plus de 80 jours avec orage (l'Isère et les Landes avec 84 jours et les Alpes-de-Haute-Provence avec 83 jours).
A contrario, et de manière conforme à la climatologie, ce sont les départements du nord-ouest de la France qui comptent le plus faible nombre de jours avec orage en 2013. Hormis Paris, la petite couronne et le Territoire de Belfort, dont le chiffre est biaisé par leur très faible superficie, c'est le département de l'Eure qui ressort avec un nombre de jours avec orage inférieur à 30. Ce département comptabilise en effet 28 jours avec orage, soit 4 à 5 fois moins que les zones de relief des Alpes du Sud, de la Corse ou de l'ouest des Pyrénées.
Trois départements comptabilisent plus de 80 jours avec orage (l'Isère et les Landes avec 84 jours et les Alpes-de-Haute-Provence avec 83 jours).
A contrario, et de manière conforme à la climatologie, ce sont les départements du nord-ouest de la France qui comptent le plus faible nombre de jours avec orage en 2013. Hormis Paris, la petite couronne et le Territoire de Belfort, dont le chiffre est biaisé par leur très faible superficie, c'est le département de l'Eure qui ressort avec un nombre de jours avec orage inférieur à 30. Ce département comptabilise en effet 28 jours avec orage, soit 4 à 5 fois moins que les zones de relief des Alpes du Sud, de la Corse ou de l'ouest des Pyrénées.
Consultez les bilans mensuels de l'année 2013
Des orages parfois intenses
La France a connu cette année plusieurs épisodes orageux significatifs. Ponctuellement isolés mais souvent greffés à de puissantes dégradations, de nombreux orages forts ou violents ont ainsi été relevés.
Sur l'année, la France comptabilise 72 jours avec orage fort, 18 jours avec orage violent et 5 jours avec orage extrême. Les 3 cartes de gauche ci-dessous présentent la répartition géographique de ces occurrences.
La carte de droite montre quant à elle la proportion du nombre de jours avec orage au moins fort par rapport au nombre total de jours avec orage. Il ressort ainsi que le nord-est du pays, et particulièrement le val de Saône, ou bien encore le centre-ouest (Vendée et Charente-Maritime) ont subi des proportions d'orages virulents significatives. Le rapport y dépasse les 15%. Il en va de même pour le département de l'Eure, qui malgré un faible nombre de jours avec orage a connu une proportion d'orages forts supérieure à la moyenne nationale.
Sur l'année, la France comptabilise 72 jours avec orage fort, 18 jours avec orage violent et 5 jours avec orage extrême. Les 3 cartes de gauche ci-dessous présentent la répartition géographique de ces occurrences.
La carte de droite montre quant à elle la proportion du nombre de jours avec orage au moins fort par rapport au nombre total de jours avec orage. Il ressort ainsi que le nord-est du pays, et particulièrement le val de Saône, ou bien encore le centre-ouest (Vendée et Charente-Maritime) ont subi des proportions d'orages virulents significatives. Le rapport y dépasse les 15%. Il en va de même pour le département de l'Eure, qui malgré un faible nombre de jours avec orage a connu une proportion d'orages forts supérieure à la moyenne nationale.
Cartes du nombre de jours avec orage fort, violent, extrême et proportion du nombre de jours avec orage au moins fort
Le graphique ci-contre montre qu'un peu plus d'un tiers des jours avec orage en France ont été au moins forts en 2013. Si les jours avec orages faibles ou modérés sont évidemment majoritaires, le taux de journées avec orages forts est significatif, atteignant près de 28%. Néanmoins, il ne ressort pas d'anomalie quelconque par rapport aux années précédentes.
Ainsi en 2012, ce taux était à peine un peu plus élevé. Il l'était encore davantage en 2011 puisqu'il atteignait 35% (malgré un plus faible nombre de jours avec orage).
Une activité orageuse très intense entre fin juillet et début août
L'analyse de l'indicateur de sévérité orageuse (I.S.O) montre clairement que plusieurs vagues orageuses intenses ont concerné la France durant cette année. Au niveau national, l'I.S.O moyen ressort à 2,38, ce qui constitue la seconde valeur la plus élevée au cours des 5 dernières années, juste derrière 2009 (cf. graphique ci-dessous à gauche).
La période fin juillet-début août se démarque par une activité particulièrement marquée. Ainsi, 5 des 7 journées avec un I.S.O supérieur à 20 sont incluses dans cetté période (cf. graphe ci-dessous au centre). La journée du 27 juillet 2013 est de loin la plus orageuse de l'année, avec de nombreux phénomènes sévères (cf. graphe ci-dessous à droite). L'indice de cette journée (31,87) est le plus élevé depuis 2009 et la mise en place de cet indice.
La période fin juillet-début août se démarque par une activité particulièrement marquée. Ainsi, 5 des 7 journées avec un I.S.O supérieur à 20 sont incluses dans cetté période (cf. graphe ci-dessous au centre). La journée du 27 juillet 2013 est de loin la plus orageuse de l'année, avec de nombreux phénomènes sévères (cf. graphe ci-dessous à droite). L'indice de cette journée (31,87) est le plus élevé depuis 2009 et la mise en place de cet indice.
Graphes des ISO annuels (à gauche), des 7 journées avec ISO > 20 en 2013 (au centre) et des ISO quotidiens en 2013 (à droite)
De nombreux orages venteux et grêligènes
De nombreux phénomènes convectifs ont été recensés durant l'année. Ainsi, on a relevé 22 tornades, 10 trombes marines, 356 rafales convectives > 90 km/h, 930 chutes de grêle > 2 cm, 622 lames d'eau significatives sous orages et 198 dégâts dus à la foudre.
Les carte ci-dessous présentent la répartition géographique de chaque phénomène observé. Les tornades sont traitées dans un bilan à part entière. Elles ne figurent donc pas dans le présent bilan.
On remarque sur ces cartes la concentration des fortes chutes de grêle sur le bassin aquitain et environs d'une part, aux abords de l'Auvergne et au sud du bassin parisien d'autre part. De même, les fortes rafales convectives relevées s'organisent autour de l'axe traditionnel sud-ouest / nord-est, axe au sein duquel ont circulé des MCS ainsi qu'un MCC très venteux.
A contrario, c'est dans le sud-est qu'on trouve la plus forte concentration de lames d'eau significatives. Typiquement, les orages très pluvieux du printemps et de l'automne notamment en Cévennes expliquent ce constat.
On remarque sur ces cartes la concentration des fortes chutes de grêle sur le bassin aquitain et environs d'une part, aux abords de l'Auvergne et au sud du bassin parisien d'autre part. De même, les fortes rafales convectives relevées s'organisent autour de l'axe traditionnel sud-ouest / nord-est, axe au sein duquel ont circulé des MCS ainsi qu'un MCC très venteux.
A contrario, c'est dans le sud-est qu'on trouve la plus forte concentration de lames d'eau significatives. Typiquement, les orages très pluvieux du printemps et de l'automne notamment en Cévennes expliquent ce constat.
Cartes des chutes de grêle > 2 cm, des rafales convectives > 90 km/h, des lames d'eau significatives sous orages et des dégâts dus à la foudre relevés en 2013
Le graphique ci-dessous illustre quant à lui la répartition temporelle des phénomènes sévères observés. Il ressort très clairement une prépondérence de fortes chutes de grêle au moins de juin. Ainsi, près de la moitié des chutes de grêle > 2 cm observées en France cette année se sont produites durant ce seul mois. Le constat est tout autre en juillet puisque le mois a été largement dominé par des orages très fréquemment venteux. Près des deux tiers des rafales convectives > 90 km/h observées en France en 2013 se sont produites en juillet.
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L'année la plus instable depuis 2006
L'analyse des anomalies annuelles de différents paramètres permet en partie d'expliquer les causes de cette activité orageuse marquée en 2013.
Si aucune anomalie particulière ne se dessine au niveau de la température de la masse d'air à 850 hPa (carte ci-dessous à gauche), on observe une petite anomalie négative au niveau de la température à l'étage moyen (500 hPa - carte de droite). Cette circulation d'air froid en altitude a contribué à renforcer régulièrement l'instabilité des profils verticaux.
Si aucune anomalie particulière ne se dessine au niveau de la température de la masse d'air à 850 hPa (carte ci-dessous à gauche), on observe une petite anomalie négative au niveau de la température à l'étage moyen (500 hPa - carte de droite). Cette circulation d'air froid en altitude a contribué à renforcer régulièrement l'instabilité des profils verticaux.
De fait, les anomalies de MULI (Most Unstable Lift Index) calculées sur l'année ressortent négatives à l'échelle de la France, et de façon plus générale sur le bassin méditerranéen occidental (carte ci-dessous à gauche). Cette anomalie faiblement négative reflète ainsi une instabilité plus élevée que la normale en moyenne durant l'année 2013. Cet état de fait est confirmé par l'analyse des anomalies de MUCAPE (énergie potentielle disponible de convection) au niveau de la France. Il ressort une très nette anomalie positive sur tous les départements. Au niveau national, l'anomalie atteint +36% et fait de 2013 l'année la plus instable en France depuis 2006.
En étudiant les paramètres dynamiques, on remarque que l'instabilité plus marquée que la normale a été associée à un dynamisme synoptique significatif. Ainsi, la pression moyenne réduite au niveau de la mer (carte ci-dessous à gauche) ressort clairement déficitaire faisant de 2013 une année plus dépressionnaire que la normale.
En altitude, le courant-jet s'est révélé particulièrement dynamique, avec une anomalie positive annuelle de près de 2 m/s sur la façade Atlantique (carte ci-dessous à droite), dans des configurations de sortie gauche de jet, favorables aux ascendances synoptiques.
Faits marquants de l'année
L'année 2013 a été marquée par des phénomènes orageux parfois particulièrement sévères.
Ainsi, lors de la plus grosse dégradation orageuse de l'année, les 26 et 27 juillet 2013, un complexe convectif de méso-échelle a balayé une partie de la France en générant un évènement appelé derecho (très nombreuses occurrences de rafales convectives sur une zone étendue). Un nouvel épisode orageux d'envergure s'est amorcé dès la soirée du 27 juillet.
Le mois précédent, une tornade d'intensité EF3, la plus forte depuis Hautmont en 2008, a frappé plusieurs communes de Côte-d'Or. Cette tornade a pris part à un épisode orageux sévère de longue durée qui s'est déroulé du 16 au 20 juin 2013.
Plus tard dans l'année, deux épisodes groupés de tornades (outbreak) ont touché le nord de la France. Parmi eux, l'épisode du 20 octobre, qui a frappé le nord de la France (ainsi que le Benelux), et qui compte 6 tornades recensées sur notre territoire et l'épisode du 4 novembre, qui a frappé le sud-ouest de la France, et qui compte 4 tornades recensées.
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