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Juillet 2013
Un mois très orageux sur les reliefs, qui s'achève par une décade exceptionnellement active et plusieurs événements orageux majeurs.
Résumé du mois
Après un début de mois marqué par une activité orageuse fortement concentrée sur les reliefs du sud du pays, la seconde quinzaines'illustre par des dégradations orageuses de plus en plus sérieuses, qui ont fini par prendre une ampleur peu commune en dernière décade : microrafales, macrorafales, puis derecho dans la nuit du 26 au 27 juillet, ont provoqué des dommages parfois sévères sur de nombreuses régions. De très nombreux incidents liés à la foudre, des chutes de grêle parfois fortes, des inondations soudaines et unetornade d'intensité EF2 complètent l'éventail des phénomènes orageux sévères de cette fin de mois. De nombreuses supercellules ont par ailleurs été recensées au cours de ce mois, ainsi qu'un Complexe Convectif de Méso-Echelle (MCC), structure convective de très grande ampleur et particulièrement rare.
De fait, ce mois de juillet 2013 est le 3ème plus instable en France depuis le début des années 1950 et enregistre un nouveau record quotidien de sévérité orageuse (ISO) le 27 juillet. Il s'agit du mois le plus orageux, tous mois confondus, depuis janvier 2009.
Dans l'ensemble, l'analyse des indicateurs montre que le potentiel de convection a été très sensiblement supérieur à la normale d'un mois de juillet sur la plupart des régions.
Faits marquants du mois
+ 2 juillet : des orages de grêle de 2 à 4 cm balaient le centre-est du pays
+ 7 juillet : de gros orages touchent les Alpes du Sud
+ 8 juillet : de forts orages éclatent sur les reliefs des Alpes et des Cévennes
+ 16 juillet : des chutes de grêle abondantes sont observées près des Pyrénées, elles s'accompagnent de fortes pluies
+ 18 juillet : forts orages de grêle et trombe marine au large du Var, une microrafale s'abat sur la commune du Pin en Charente-Maritime
+ 20 juillet : des orages très pluvieux touchent la Bretagne
+ 21 juillet : des orages localement forts balaient le centre-ouest et le nord-ouest du pays
+ 22 juillet : orages très pluvieux et grêle dans le nord du pays
+ 23 juillet : de forts orages balaient plusieurs régions de France
+ 26 et 27 juillet 2013 : un épisode orageux très sévère frappe la France, avec MCC, derecho, macrorafales et grêle de 5 cm. Unemacrorafale frappe la commune de Semoussac, une violente microrafale s'abat sur le Nord. Les dégâts consécutifs aux orages de la nuit du 26 au 27 sont spectaculaires dans la Vienne
+ 28 juillet : un épisode pluvio-orageux virulent frappe le sud-est du pays, une tornade EF2 s'abat en zone montagneuse dans le Puy-de-Dôme
+ 28 juillet : une trombe marine est observée au large de la Charente-Maritime
Fréquence des orages
On dénombre 28 jours avec orage, dont 8 jours en première décade, 10 en deuxième décade et 10 en troisième décade. Les orages ont présenté, à échelle nationale, une fréquence légèrement supérieure à la normale d'un mois de juillet.
A échelle régionale, des disparités assez nettes sont observées entre le sud du pays et les régions du nord-est. Ainsi, on comptejusqu'à 23 jours d'orage en Ariège, et 22 jours sur les Pyrénées-Atlantiques ainsi que les Hautes-Pyrénées. De manière générale, les reliefs des Pyrénées, du Massif Central et des Alpes ont subi une activité orageuse fréquente, avec plus d'un jour sur deux avec orage sur tous les départements de ces massifs.
A l'inverse, les flux à dominante continentale qui ont affecté la moitié nord du pays durant la première moitié du mois ont réduit sensiblement l'activité orageuse pendant cette période au nord de la Loire. De fait, on n'enregistre que 6 jours avec orage sur les départements des Ardennes, des Côtes-d'Armor, du Finistère, de la Manche, du Morbihan et du Nord. Il s'ensuit un déficit du nombre de jours avec orage près des frontières belges et allemandes.
Nombre de jours avec orage (à gauche) et écart à la moyenne 2009-2012 (à droite)
Intensité des orages
19 jours avec orages forts ont été recensés durant ce mois. 6 jours avec orages violents et 3 jours avec orages extrêmes ont également été enregistrés. Ces scores élevés témoignent de la puissance de l'activité orageuse observée durant ce mois. Du 16 au 29 juillet inclus, tous les jours présentent des orages forts, violents ou extrêmes. La période du 25 au 29 juillet est encore plus remarquable, avec des orages violents voire extrêmes tous les jours.
Parmi les phénomènes orageux enregistrés, on relève : 1 tornade, 2 trombes marines, 264 lames d'eau avec dégâts, 96 chutes de foudre destructrices, 179 chutes de grêle de forte intensité, 209 rafales convectives sévères.
Nombre de jours avec orage fort (à gauche), orage violent (au milieu) et orage extrême (à droite)
Indice national de sévérité orageuse
A échelle nationale, l'ISO* moyen mensuel ressort à 8,67 soit la plus forte valeur, tous mois confondus, depuis la mise en oeuvre opérationnelle de cet indicateur en janvier 2009.Cet ISO moyen remarquablement élevé est deux fois supérieur à celui de juillet 2012 et trois fois supérieur à celui de juillet 2011.
La journée la plus orageuse de ce mois est celle du 27 juillet, avec un ISO exceptionnel de 31,9. Il s'agit du nouveau record absolu quotidien, qui bat la valeur de 30,4 enregistrée le 25 mai 2009. Cette journée du 27 juillet 2013 est donc la plus sévèrement orageuse qu'ait connue la France depuis au moins 6 ans.
La distribution décadaire est dominée par une activité orageuse en hausse régulière au fil du mois. Ainsi, les ISO moyens décadaires s'établissent comme suit : 4,1 en première décade, 7,1 en deuxième décade et 14,2 en troisième décade. Cette moyenne de 3ème décade établit un nouveau record, qui surpasse très nettement l'ancien record décadaire, enregistré durant la première décade de juillet 2009 (9,2).
Ecarts à la normale
L'instabilité latente a présenté un excédent très signifiicatif sur l'ensemble du pays. A échelle nationale, juillet 2013 est le 3ème mois de juillet le plus instable depuis le début des années 1950, avec une moyenne 2,5 fois supérieure à la normale.
Les régions du centre-ouest sont celles qui enregistrent l'excédent le plus marqué, avec des valeurs parfois plus de 3 fois supérieures à la norme.
Les contenus en eau précipitable ont également été majoritairement excédentaires, à l'exception notable de la Bretagne, qui enregistre un déficit moyen de 5 à 10%. Cet excédent est lié à la remontée régulière de masses d'air d'origine tropicale par les Pyrénées et les régions méditerranéennes. On note d'ailleurs que c'est de Midi-Pyrénées et de PACA jusqu'à la Bourgogne que l'influence de ces masses d'air chaud et humide a été la plus régulière.
Rapport à la normale de la MUCAPE (à gauche) et rapport à la normale de l'eau précipitable (à droite)