Orages localement violents au nord de la Seine le 5 juin
Une dégradation orageuse marquée a concerné le nord du pays ce vendredi 5 juin avec de violents orages.
Mammatus dans l'enclume d'une supercellule, sur le département du Nord. © P. Mahieu - E. Wesolek / KERAUNOS
Les photographies prises par plusieurs chasseurs d'orages ce vendredi 5 juin sont disponibles sur cette page.
Résumé et bilan de l'épisode
Les premiers orages ont éclaté très tôt sur le Maine puis ont gagné la Basse-Normandie dès la mi-journée. Déjà certaines structures ont adopté un comportement supercellulaire dans les boucles de la Seine en Seine-Maritime.
C'est en début d'après-midi que les forçages ont produit leurs effets sur une masse d'air très instable (plus de 3.000 J/kg de MUCAPE au radiosondage de Trappes).
Ainsi, une supercellule très virulente a frappé le département de l'Oise vers 15h locales. La convection s'est ensuite enclenchée partout autour entre la Haute-Normandie, la Picardie et le Nord-Pas de Calais. Le système supercellulaire qui a évolué sur l'Oise s'est amalgamé avec d'autres foyers convectifs très actifs qui ont éclos en périphérie pour s'organiser en un petit système linéaire circulant sur la Somme et le sud du Nord-Pas de Calais.
Des rafales convectives de 90 à 120 km/h ont été relevées entre Picardie et Nord-Pas de Calais, avec des chutes de grêle de 3 à 4 cm, localement un peu plus et de fortes pluies. La succession des orages sur certaines secteurs a généré des lames d'eau très importantes, proches de 50 à 80 mm entre l'est de la Somme et le sud du Nord. De nombreux dégâts à la végétation sont par ailleurs observés.
Sur les reliefs, l'activité convective s'est également montrée soutenue. Quelques inondations ont ainsi été observées en Isère. Il est en effet tombé 86 mm dont 68 mm en 1h à Saint-Laurent-du-Pont. Ces orages ont ensuite gagné la Haute-Savoie et le Haut-Jura en soirée et première partie de nuit puis l'extrême sud de l'Alsace où des inondations et des chutes d'arbres ont été reportées.
L'image satellite RGB ci illustre bien l'activité orageuse observée ce vendredi 5 juin, à la fois sur les reliefs mais surtout le long d'un axe de convergence de la Touraine et de la Beauce à la Belgique et aux Pays-Bas :
L'activité électrique s'est montrée extrêmement soutenue dans le nord, et particulièrement en Picardie où plus de 36.000 décharges de foudre ont été relevées pour un total national de près de 67.000 décharges, soit la plus forte valeur depuis le début de la saison. Plusieurs maisons ont été frappées par la foudre en Matheysine (Isère) ou dans le Nord et plusieurs dizaines de milliers de foyers ont été privés d'électricité :
NB : Les impacts isolés sont des parasites et ne traduisent pas une activité orageuse
Retrouvez ci-dessous le suivi de la situation de ce 5 juin :
21h30 - Vers une évacuation progressive des orages
Le système orageux qui progresse désormais sur les Ardennes va s'évacuer vers la Belgique. Le risque orageux commence de fait à décroître, avec néanmoins un risque d'orages épars jusqu'en milieu de nuit sur la Champagne et la Lorraine. Très localement, quelques cellules pourront encore se former également entre Picardie et Nord - Pas de Calais jusqu'au passage du front froid à proprement parler, en milieu de nuit.
L'image satellite ci-dessous, prise à 20h00 locales, montre l'ampleur du système orageux qui s'est étiré du nord de la France jusqu'aux Pays-Bas :
La violence de la convection transparaît également clairement dans cette image satellite capturée par un satellite de la NOAA :
Des dommages ont été signalés entre autres sur le département du Nord, et notamment des inondations à Douai, Sin-le-Noble, Aniche ou encore Dechy. Un feu de maison s'est aussi déclenché suite à une chute de foudre à Roost-Warendin. Des arbres couchés et des branches arrachées ont également été observées dans le Cambrésis, comme ici sur l'autoroute A26 :
21h00 - Orages virulents sur l'Aisne et le Nord
L'activité orageuse la plus intense concerne en ce milieu de soirée le département de l'Aisne et le sud du département du Nord. Le système convectif qui balaie cette zone actuellement gagne progressivement les frontières belges et s'apprête à aborder également les Ardennes. Plus de 1.500 décharges de foudre ont été détectées en 30 minutes sur le seul département de l'Aisne.
En périphérie sud-ouest de ce MCS composé d'anciennes supercellules et d'orage multicellulaires, quelques cellules orageuses isolées circulent entre le nord de Chartres, la région parisienne et le sud de l'Aisne. Certaines d'entre elles présentent des caractéristiques supercellulaires.
Sur la Haute-Savoie et les reliefs du Jura, l'activité orageuse reste soutenue, avec des pluies rendues localement très abondantes en raison d'une faible mobilité du vaste système orageux qui recouvre la zone. Sur le Doubs, une cellule orageuse isolée mais stationnaire sévit par ailleurs sur la frontière franco-suisse.
19h30 - Les orages gagnent lentement vers l'est
L'activité orageuse reste soutenue ce soir de la Touraine à la Beauce (de manière locale) et du Vexin à l'Avesoin où de très fortes pluies se produisent. En raison de la succesion d'orages, les cumuls sont localement importants avec 76 mm relevés à Epéhy dans la Somme. Des inondations sont ponctuellement reportées.
Au cours des prochaines heures, les orages les plus marqués devraient gagner vers l'est, de la Champagne à la Lorraine alors que l'entrée d'air frais et plus stable va s'effectuer par l'ouest, de l'Ile-de-France au Nord-Pas de Calais d'ici la fin de soirée.
18h - De violents orages au nord de la Seine
Les orages sont localement violents au nord de la Seine depuis le milieu d'après-midi. De nombreuses microrafales ont été observées par les chasseurs d'orages en place, ainsi qu'un gustnado dans l'Oise.
Des dégâts à la végétation notamment sont signalés en plusieurs points de la Picardie et du Nord-Pas de Calais (100 km/h relevés à Rouvroy dans la Somme et 120 km/h à Epinoy dans le Pas-de-Calais). La convection s'est organisé en un système linéaire sur le sud du Nord et vers la Belgique comme en témoigne cet arcus pris par Pierre Hutin :
Plusieurs supercellules ont éclos entre Oise, Somme, Aisne et sud du Nord, comme en témoigne les clichés de Nicolas Gascard (les deux de gauche), Pierre Mahieu et Emmanuel Wesolek (photo de droite) ci-dessous :
La convection s'enclenche par ailleurs au nord-ouest de Paris, dans la zone de convergence de basse couche, jusqu'à la Beauce et à la Touraine. Plus tard ce soir, les orages parfois violents vont gagner la Champagne (des orages sont déjà en cours vers Chaumont) et la Lorraine.
On notera enfin que des orages orographiques parfois très actifs sévissent sur les reliefs des Alpes et des Pyrénées centrales :
16h - Orages violents en Picardie
L'activité convective a explosé comme prévu entre l'Eure, l'Oise et la Somme cette dernière heure. Des structures supercellulaires évoluent sur la région, jusqu'au sud du Nord-Pas de Calais avec grêle et probablement de violentes rafales de vent localisées.
La première structure qui a éclos sur l'Oise est rapidement devenue virulente. Elle a produit près de 10.000 décharges de foudre en 1h (impacts et activité intranuageuse), soit une activité électrique extrême !
Activité électrique sur l'Oise en 1h et animation radar Météo-France
Le chasseur d'orages Nicolas Gascard intercepte ces orages picards actuellement et observe un nuage mur sous l'une de ces structures :
14h30 - Multiplication des orages en ce début d'après-midi
La masse d'air est à présent prête à générer des orages localement violents entre Picardie, Nord-Pas de Calais, Ile-de-France et extrême est de la Haute-Normandie.
Le radiosondage de Trappes (cf. ci-dessous) suggère une profil très instable avec près de 3000 J/kg de MUCAPE et des cisaillements de vent modérés. L'axe de forte hélicité présent un peu plus à l'est entre Picardie et Nord-Pas de Calais est susceptible de favoriser la formation de supercellules.
Depuis 14h, l'activité orageuse s'intensifie d'ailleurs sur l'ouest de la zone avec des orages vigoureux producteurs de grêle, comme en témoigne l'imagerie radar ci-dessous :
Image radar de 14h30 locales
12h30 - Orages actifs entre Haute-Normandie et Boulonnais
A la mi-journée, la masse d'air continue de se réchauffer et devient très humide. On observe en effet des points de rosée de 18 à 20°C au nord de la Seine pour des températures qui sont proches de 30°C (30.4 à Paris, 28.1 à Lille, 28.9 à Beauvais).
Les orages continuent de circuler plus à l'ouest pour le moment, sur un axe Haute-Normandie / Pas-de-Calais avec grêle et fortes pluies. Ces orages sont localement forts et génèrent une activité électrique assez soutenue.
Activité elctrique depuis 08h locales jusqu'à 12h ce vendredi
Au cours de la matinée, c'est en Manche et en mer du Nord que les orages ont été les plus fréquents, avec des chutes de grêle observées sur l'extrême sud-est de l'Angleterre au passage de systèmes multicellulaires linéaires.
10h - La masse d'air se réchauffe rapidement
L'ambiance est déjà chaude et humide ce matin sur la France. On retrouve un système dépressionnaire mâture et en occlusion au nord-ouest de l'Irlande. En altitude, un thalweg est positionné au large de la Bretagne et l'imagerie satellite vapeur d'eau permet de distinguer le premier forçage et le dédoublement d'une branche de jet. A l'avant de ce premier forçage matérialisé en jaune sur l'image satellite ci-dessous, des orages parfois virulents éclatent sur le sud-est de l'Angleterre. Ce courant-jet va se redresser quelque peu ces prochaines heures avant de circuler sur les régions du nord, où les orages les plus violents sont attendus.
En surface, la convergence de basse couche est installée sur le nord-ouest du pays. Les premiers orages isolés éclatent d'ailleurs sur le Maine ce matin au sein même de cette convergence. La masse d'air se réchauffe rapidement avec 20 à 25°C relevés à 9h locales pour des points de rosée de 16 à 19°C. Les fortes chaleurs attendues et l'humidification des basses couches va favoriser la mise en place d'une très forte instabilité cet après-midi.