Observatoire français des tornades et orages violents

Orages localement forts en Franche-Comté le 5 juillet

Des orages parfois virulents ont éclaté sur l'est de la France le dimanche 5 juillet, en liaison avec l'épisode caniculaire que connaît le pays depuis fin juin.

 
 
Orage matinal au parc éolien d'Igney (54) - Alexandre Nicolle
 
 

Résumé et bilan de l'épisode

L'activité orageuse la plus marquée s'est produite dans le nord-ouest en matinée du 5 juillet puis en Franche-Comté en soirée et première partie de nuit. Les orages ont été globalement peu nombreux notamment sur l'Alsace et la Lorraine en fin de journée du 5 juillet. En matinée toutefois, quelques orages pris dans une convergence de petite échelle sont parvenus à éclore. Ils ont généré des chutes de grêle et une activité électrique spectaculaire (cf. clichés présentés plus bas).
 
Au passage des orages du Perche au Nord-Pas de Calais, de petites structures linéaires ont généré des rafales de vent de 70 à 80 km/h, de petites chutes de grêle et localement de fortes pluies.
 
Après une accalmie en début d'après-midi, de nouveaux orages, pour certains de nature supercellulaire (type LP) ont balayé la Franche-Comté, en particulier la Haute-Saône et le Haut Jura. Des chutes de grêle de 3 cm de diamètre ont été relevées sous certaines de ces cellules.
 
Au total, sur l'ensmeble de l'épisode orageux entre 6h TU le 5 juillet et 6h TU le lendemain, près de 13.000 éclairs ont été détectés :
 
 
 

Photographies

Nicolas Gascard était positionné dans le Jura puis entre Salins-les-Bains et Valdahons :
 
   
 
 
   
 
 
Une structure LP a été observée près de Belfort par Florent Lumenwall en soirée :
 
 
 
Depuis Evian en Haute-Savoie, Marc Favra a photographié l'orage évoluant sur le Jura :
 
 
 
Alexandre Nicolle a photographié un très bel orage au parc écolien d'Ignay (54) en début de matinée du 5 juillet :
 
 
 
Julien Perrin a observé les orages depuis Saverne (67) toujours en fin de nuit :
 
 

Thomas Brun, était également en Alsace très tôt le matin :
 
    
 

Sven Leveque était positionné près de Guidel dans le Morbihan :
 
 
 
Dans la nuit du 4 au 5 juillet, Xavier Paymal a observé la foudre près d'Arcachon (33) : 
 
 
 
Dans l'après-midi du 5 juillet, Fabrice Gillant a observé le développement de la convection, très laborieux, dans la Meuse. On distingue clairement les bases très élevées :
 
   
 
 
Retrouvez ci-dessous le suivi de l'épisode effectué le 5 juillet
 
 

22h30 - Orages persistants sur la Franche-Comté

Les forçages s'éloignent vers l'est mais des orages persistent sur la Franche-Comté ce soir où ils ont été forts avec grêle et rafales de vent. Ces orages possèdent des bases toujours assez élevés et ne sont que modérément électriques pour une situation extrêmement instable (cf. carte d'activité foudre ci-dessous). L'inhibition convective persistante des très basses couches et l'éloignement des forçages empêche une organisation plus franche de la convection.
 
C'est donc le scénario le moins actif indiqué ce matin qui domine ce soir, à savoir des orages peu nombreux et mal organisés sur le nord-est de la France.
 
Dans le courant de la nuit, des cellules convectives pourront gagner l'Alsace, en particulier la moitié sud de la région ainsi que le Territoire de Belfort. Le risque de phénomène sévère déclinera.
 
 
 

19h30 - Des orages sur l'est de la Bourgogne et le plateau de Langres

Depuis environ 2h, les premières cellules orageuses se développent en Haute-Marne, sur le plateau de Langres d'une part et sur l'est du Dijonnais d'autre part. Ces orages sont bien actifs et produisent des chutes de grêle. 
Malgré tout, la convection reste pour l'heure très inhibée par des basses couches encore bien sèches. De nombreux bancs d'altocumulus circulent du Jura aux Alpes. Ils précipitent parfois de faibles pluies mais la plupart du temps, les précipitations s'évaporent avant de toucher le sol (virgas).
 
Au fil de la soirée, la masse d'air va s'humidifier en basse couche et la convergence de basse couche d'après les observations de 19h locales est positionnée selon un axe Lyon-Vesoul-Nancy. A l'ouest de cet axe, les vents d'ouest à nord-ouest deviennent soutenues et la masse d'air devient plus fraiche en basse couche. 
 
 
 

15h00 - Analyse des radiosondages

A 13h, les radiosondages tirés à Idar-Oberstein en Allemagne et à Payerne en Suisse présentaient tous deux une instabilité latente marquée, supérieure à 2.000 J/kg de MUCAPE, comme attendu. Néanmoins, les basses couches étaient encore bien sèches et une forte inhibition était en place sur l'ouest de la Suisse et le Jura. La MLCAPE était encore modérée, à près de 700 J/kg.
On relevait une température à 850 hPa de 23°C à Payerne. C'est cette masse d'air qui concerne l'est de la France, avec 1 ou 2°C de plus entre Rhône et Loire.
Pour le moment, les cisaillements ne sont pas extrêmement marqués, ils devraient se renforcer dans le courant de l'après-midi ou soirée. On remarque dans les deux cas une tropopause très haute, au dessus de 12 km d'altitude et des niveaux de condensation encore élevés.
 
 
    
 
 

14h00 - Masse d'air extrêmement instable dans l'est

Des orages très pluvieux parfois accompagnés de grêle et localement de rafales de vent de 70 à 80 km/h ont balayé l'ouest et le nord du pays depuis la nuit dernière. Ces orages sont associés à la circulation d'un premier forçage d'altitude qui s'évacue en Mer du Nord.
Ils ont été photographiés par Thomas Brun, Xavier Paymal et Sven Leveque respectivement en Alsace, Gironde et Bretagne dans la nuit ou très tôt ce matin :
 
      
 
 
Au cours des 12 dernières heures, près de 19.000 éclairs ont été relevés sur la France :
 
 
 
Actuellement, le second forçage fait déjà ressentir ses effets sur le Centre puisque des cellules isolées mais parfois vigoureuses éclatent de la Touraine à l'Orléanais. Une dégradation plus marquée est attendue en fin d'après-midi entre le val de Saône, le Jura, les Préalpes et l'Alsace notamment.