Giboulées avec orages et grêle parfois abondante le 22 mars
Sous une traîne active, des chutes de grêle parfois abondantes occasionnent parfois quelques carambolages dans le nord-ouest de la France. La perturbation pluvieuse sur l'est du pays prend également un caractère orageux.
Image satellite visible haute résolution de 15h TU le 22 mars - front froid sur l'est du pays et traîne orageuse dans le nord-ouest - West Cheshire College
Des orages de masse d'air froid génèrent d'abondantes chutes de grêle
Le régime de traîne actif à l'arrière d'une perturbation évoluant sur l'est du pays s'est mis en place dès ce matin sur l'ouest de la France. Avec l'arrivée d'une masse d'air très froide en altitude et par évolution diurne, la convection s'est amplifiée pour devenir localement profonde en générant des orages de masse d'air froid classiques en cette saison.
Ces orages ont parfois produit d'abondantes chutes de grêle, responsables de quelques carambolages sur les routes du nord-ouest de la France. Les clichés ci-dessous partagés sur les réseaux sociaux témoignent de l'abondance de ces chutes, notamment près de Rennes en Ille-et-Vilaine :
Grêle abondante en région rennaise le 22 mars dans l'après-midi - Ouest France Twitter @Berrezai
Les zones touchées par ces chutes de faibles dimensions (1 voire 1,5 cm de diamètre) mais parfois abondantes sont nombreuses. La Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie, la Picardie ou le Nord-Pas de Calais ont été concernés depuis la fin de matinée. Outre ces précipitations solides, des rafales de vent n'excédent pas 60 à 80 km/h ont été relevées sous les averses les plus puissantes.
Grêle en Bretagne le 22 mars dans l'après-midi - Cliché Instagram _brandiana
Plus à l'est, entre la Bresse, le Jura et les Préalpes, le front froid commence à prendre un caractère orageux, notamment de l'Ain à l'est de la Saône-et-Loire. Des chutes de grêle de modeste dimension sont également observées. Le refroidissement est marqué à l'arrière de la limite frontale.
Arrivée d'une petite ligne de grains aux frontières du Jura dans l'après-midi - Olivier FERREUX
En soirée et cours de nuit prochaine, l'activité convective va s'estomper un peu dans le nord-ouest, mais elle restera soutenue dans le sud-ouest où la masse d'air demeurera franchement instable.
Une situation météorologique agitée mais typique après deux semaines anticycloniques
Après les deux semaines de conditions anticycloniques et très douces pour la saison (excédents thermiques dépassant parfois 2°C sur les deux premières décades), le changement de temps, bien que radical, est tout à fait typique de cette période de l'année.
Un profond thalweg d'altitude balaie le pays d'ouest en est. La masse d'air advectée en altitude (cf. figure ci-dessous à gauche) s'avère donc particulièrement froide avec jusqu'à -36°C vers 5500 m d'altitude dans la nuit de samedi 22 à dimanche 23 mars. Le refroidissement est également effectif dans les basses couches à l'arrière d'un front froid (cf. figure ci-dessous au centre). Le régime de traîne succédant à la limite frontale profite ainsi d'une déstabilisation de la masse d'air qui devient alors favorable à l'éclosion d'averses parfois orageuses, productrices de chutes de grêle parfois abondantes (cf. figure ci-dessous à droite).
Champs du modèle WRF 16 km (température à 500 hPa, thêta'w à 850 hPa et instabilité 'MUCAPE et MULI") - run du 22 mars 6z - KERAUNOS