Premier « split » de la saison 2014
Une cellule orageuse a connu une phase de dédoublement le soir du 7 avril dans le Gers.
Cellule orageuse active, "moteur droit" d'un split réalisé une heure plus tôt sur le nord du Gers. 7 avril 2014. (c) Daniel GAUVIN
C’est aux environs de 20h00 locales, ce lundi 7 avril, que le premier « split » explicite de la saison 2014 a été observé. Retour sur cette cellule originale.
Un orage formé au nord d'Auch
Une cellule orageuse de petite dimension s’est formée sur le Gers ce 7 avril, non loin d'Auch, vers 19h30 locales. Elle a rapidement pris de l’ampleur et développé des courants descendants précipitants dans le quart d'heure qui a suivi.
Vers 20h00 locales, ce premier noyau convectif s’est scindé en deux parties distinctes, l’une d’elles faisant route vers le nord-est (« moteur gauche ») tandis que l’autre cellule issue de la scission a fait route vers l’est (« moteur droit »). Le moteur gauche a conservé une activité soutenue durant un peu plus d'une heure, et le moteur droit durant environ 45 minutes.
Un "split" très net
Ce type de comportement qui consiste en une division de la cellule orageuse naissante en deux parties distinctes et autonomes, qui suivent ensuite des trajectoires divergentes, se désigne sous le terme anglo-saxon de « split ». Ce type de phénomène constitue le principal mécanisme d’amorçage des structures supercellulaires (cellules orageuses organisées autour d’un mésocyclone profond et durable, induisant une rotation de l’orage).
L’observation de ce split sur le Gers signale ainsi que la vorticité présente dans l’environnement a pu être redressée sur la verticale, au sein des courants ascendants, d’une manière suffisamment intense pour que les perturbations de pression induites conduisent à un dédoublement de la cellule. C'est ici un signe de potentiel supercellulaire non négligeable.
Aspect visuel de la cellule moteur droit
La photographie ci-dessus, prise par Daniel Gauvin à 20h46 entre Pujaudran et L'Isle Jourdain (est du Gers), montre l’aspect de la cellule moteur droit peu de temps avant sa dissipation.
On y remarque un abaissement nuageux assez prononcé au pied de la colonne convective ascendante principale (nuage-mur), avec courants descendants périphériques et activité foudre importante, sans toutefois qu’une organisation supercellulaire aboutie ne soit identifiable. De fait, les images radar confirment que le probable mésocyclone présent dans cette cellule orageuse n’a vraisemblablement connu qu’une phase embryonnaire, sans que la cellule ne parvienne à adopter des caractéristiques supercellulaires franches. Le cliché n’en demeure pas moins à la fois esthétique et instructif.
Aspect visuel de la cellule moteur gauche
La cellule moteur gauche a également été interceptée par un second chasseur d'orages, Cyril Aniel. Ce dernier a pu prendre en photo cette cellule :
Cellule "moteur gauche" issue d'un split réalisé une heure plus tôt sur le nord du Gers. 7 avril 2014. (c) Cyril ANIEL