Tornade EF2 à Lorris (Loiret) le 5 mars 2017
Le 5 mars 2017, vers 14h30 locales, une tornade d'intensité modérée (EF2) traverse plusieurs communes du Gâtinais (Loiret), dont Lorris et Montereau qui apparaissent les plus touchées. Le phénomène est marqué par des aspirations périphériques importantes.
La tornade de Lorris s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise 3 cas pour les journées des 5 et 6 mars 2017 (24 heures glissantes) dont la tornade EF1 de Vermenton (Yonne) et la tornade EF1 de Drom (Ain) survenue le lendemain.
La tornade de Lorris s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise 3 cas pour les journées des 5 et 6 mars 2017 (24 heures glissantes) dont la tornade EF1 de Vermenton (Yonne) et la tornade EF1 de Drom (Ain) survenue le lendemain.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF2, soit des vents estimés entre 175 km/h et 220 km/h
* distance parcourue : 15 kilomètres
* largeur moyenne : 150 mètres (jusqu'à 250 mètres)
* largeur moyenne : 150 mètres (jusqu'à 250 mètres)
* communes traversées : LORRIS (massif de Lorris - parcelle 350, la Jolive, la Borde, le Petit Gué Neuf, Glatigny, étang de Saragosse, le Loup Blanc, la Trève), MONTEREAU (rigole de Courpalet, village, cimetière, le Marchais Brûlé, la Montagne), VARENNES-CHANGY (les Fumasses), LE MOULINET-SUR-SOLIN (le Noyer), VARENNES-CHANGY (la Masure Tannerre, les Gallières)
* type de terrain : zones industrielles et commerciales ; terres arables hors périmètre d'irrigation ; prairies ; systèmes culturaux et parcellaires complexes ; surfaces essentiellement agricoles, interrompues par des espaces naturels importants ; forêts de feuillus ; forêts de conifères ; forêts mélangées
* département : LOIRET (45)
* altitude moyenne du terrain : 135 mètres* type de terrain : zones industrielles et commerciales ; terres arables hors périmètre d'irrigation ; prairies ; systèmes culturaux et parcellaires complexes ; surfaces essentiellement agricoles, interrompues par des espaces naturels importants ; forêts de feuillus ; forêts de conifères ; forêts mélangées
* principaux dégâts : arbres feuillus déracinés ou brisés, arbres résineux sectionnés à mi-hauteur, une parcelle forestière presque entièrement détruite avec projections de couronnes de pins à 30 ou 50 mètres de distance, toitures d'habitations atteintes (tuiles délogées ou couverture partiellement enlevée jusqu'à 30% de la surface du toit, antennes pliées, cheminées écroulées), abris de jardin décoiffés ou déplacés, quelques toitures en tôle très partiellement arrachées, une rampe d'arrosage tordue, plusieurs stèles renversées dans le cimetière de Montereau, multiples projections de branches à distance
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Parcours de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Une parcelle de forêt presque entièrement rasée
Une enquête de terrain a été réalisée par Keraunos à la suite de cet événement.
Les premières traces de la tornade sont identifiées en bordure nord-est de la parcelle n°350 du massif de Lorris, où quelques branches d’arbres feuillus sont brisées. En quittant le massif forestier, le tourbillon survole le lieu-dit la Jolive, puis l’usine de la Borde où les dommages sur la végétation restent peu marqués.
En poursuivant sa course vers l’Est/Sud-Est, la tornade se renforce en traversant plusieurs parcelles boisées. Quelques arbres de haute futaie sont étêtés et de nombreuses branches brisées, surtout en périphérie sud. Leur sens de chute permet d’identifier un axe de convergence et une zone d’aspirations périphériques déjà significative.
En abordant les bois et l’étang de Glatigny, la tornade se renforce considérablement : sur une superficie d’environ 4 hectares, plusieurs parcelles forestières (cultivées ou non) sont presque entièrement rasées au sein d’un couloir qui atteint plus de 200 mètres de largeur. La plupart des arbres, feuillus ou résineux, sont déracinés, brisés à la base ou sectionnés à mi-hauteur. Sur certains conifères sains de pied, des branches sont même dépouillées de leurs aiguilles. Dans ce secteur, environ 80% des arbres sont couchés vers le Nord-Est, en direction du cœur de la tornade ; cette dernière concentre de fait ses dommages en bordure nord du couloir de dégâts, là où 20% des arbres restants sont couchés en sens inverse. Compte tenu des dommages infligés à la végétation, et des projections à distance (certaines couronnes de pins de 10 mètres de long sont projetées à 30 voire 50 mètres de distance), le phénomène est classé en intensité EF2 sur l’échelle de Fujita améliorée.
Au-delà de Glatigny, la tornade diminue en intensité. Les aspirations périphériques restent toutefois très significatives sur la partie sud du couloir de dégâts et atteignent fréquemment 100 à 175 mètres. Une peupleraie, située dans l’axe du tourbillon, est bien endommagée près de la ferme du Loup Blanc.
Arrivée sur le territoire de Montereau, la tornade conserve une intensité comprise entre EF0 et EF1. La moitié nord du village est essentiellement touchée et plusieurs dizaines d’habitations atteintes. Aucune toiture n’est arrachée, mais plusieurs pans de toit sont détuilés et des cheminées écroulées. A la sortie du village, le cimetière est également survolé par le tourbillon : un axe de convergence est clairement identifié et tend à confirmer l’importance des aspirations périphériques en bordure sud.
La carte ci-dessous détaille les dommages recensés sur le cimetière de Montereau : principaux dégâts illustrés par des flèches rouges (stèles ou monuments funéraires couchés ou brisés) avec leur sens de chute. La flèche rouge discontinue représente l'axe de déplacement de la tornade :
La tornade évolue ensuite à travers des parcelles boisées, des champs et des fermes où les dégâts ne relèvent plus que d’une intensité EF0 entre la ferme de la Montagne (Montereau) et les Gallières (Varennes-Changy) soit sur un parcours de 4 kilomètres. Au-delà de ce dernier point, le phénomène se dissipe après avoir parcouru une distance totale de 15 kilomètres.
Synthèse des principaux dégâts causés par la tornade de Lorris (pointillés rouges) :
ALes premières traces de la tornade sont identifiées en bordure nord-est de la parcelle n°350 du massif de Lorris, où quelques branches d’arbres feuillus sont brisées. En quittant le massif forestier, le tourbillon survole le lieu-dit la Jolive, puis l’usine de la Borde où les dommages sur la végétation restent peu marqués.
En poursuivant sa course vers l’Est/Sud-Est, la tornade se renforce en traversant plusieurs parcelles boisées. Quelques arbres de haute futaie sont étêtés et de nombreuses branches brisées, surtout en périphérie sud. Leur sens de chute permet d’identifier un axe de convergence et une zone d’aspirations périphériques déjà significative.
En abordant les bois et l’étang de Glatigny, la tornade se renforce considérablement : sur une superficie d’environ 4 hectares, plusieurs parcelles forestières (cultivées ou non) sont presque entièrement rasées au sein d’un couloir qui atteint plus de 200 mètres de largeur. La plupart des arbres, feuillus ou résineux, sont déracinés, brisés à la base ou sectionnés à mi-hauteur. Sur certains conifères sains de pied, des branches sont même dépouillées de leurs aiguilles. Dans ce secteur, environ 80% des arbres sont couchés vers le Nord-Est, en direction du cœur de la tornade ; cette dernière concentre de fait ses dommages en bordure nord du couloir de dégâts, là où 20% des arbres restants sont couchés en sens inverse. Compte tenu des dommages infligés à la végétation, et des projections à distance (certaines couronnes de pins de 10 mètres de long sont projetées à 30 voire 50 mètres de distance), le phénomène est classé en intensité EF2 sur l’échelle de Fujita améliorée.
Au-delà de Glatigny, la tornade diminue en intensité. Les aspirations périphériques restent toutefois très significatives sur la partie sud du couloir de dégâts et atteignent fréquemment 100 à 175 mètres. Une peupleraie, située dans l’axe du tourbillon, est bien endommagée près de la ferme du Loup Blanc.
Arrivée sur le territoire de Montereau, la tornade conserve une intensité comprise entre EF0 et EF1. La moitié nord du village est essentiellement touchée et plusieurs dizaines d’habitations atteintes. Aucune toiture n’est arrachée, mais plusieurs pans de toit sont détuilés et des cheminées écroulées. A la sortie du village, le cimetière est également survolé par le tourbillon : un axe de convergence est clairement identifié et tend à confirmer l’importance des aspirations périphériques en bordure sud.
La carte ci-dessous détaille les dommages recensés sur le cimetière de Montereau : principaux dégâts illustrés par des flèches rouges (stèles ou monuments funéraires couchés ou brisés) avec leur sens de chute. La flèche rouge discontinue représente l'axe de déplacement de la tornade :
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
La tornade évolue ensuite à travers des parcelles boisées, des champs et des fermes où les dégâts ne relèvent plus que d’une intensité EF0 entre la ferme de la Montagne (Montereau) et les Gallières (Varennes-Changy) soit sur un parcours de 4 kilomètres. Au-delà de ce dernier point, le phénomène se dissipe après avoir parcouru une distance totale de 15 kilomètres.
Synthèse des principaux dégâts causés par la tornade de Lorris (pointillés rouges) :
© Keraunos (fond de carte : Google Maps)
A
Analyse de la situation météorologique
La tornade de Lorris s'est formée sous une cellule convective isolée, initiée entre le sud de l'Eure-et-Loir et l'ouest du Loiret. Celle-ci s'est intensifiée peu avant 14h00 locales au nord-est d'Orléans, devenant alors rapidement orageuse puis tornadique. L'analyse des caractéristiques de cette cellule laisse penser qu'il s'agit vraisemblablement d'une supercellule LT, qui a connu une première phase de forte activité entre 14h00 et 14h35 locales (tornade de Lorris), avant de s'affaiblir temporairement puis d'entrer dans une seconde phase de forte activité sur le département de l'Yonne (tornade EF1 de Vermenton). Ces deux tornades sont donc issues de la même cellule orageuse, qui a connu deux pics d'intensité successifs.La situation synoptique était dominée par une sortie gauche de courant-jet fortement diffluente sur la Bourgogne durant l'après-midi du 5 mars (ci-dessous à gauche). Celle-ci véhiculait un thalweg bien froid à l'étage moyen, comme l'illustre le champ de température à 500 hPa (vers 5.500 mètres d'altitude) du modèle WRF 10 km Europe (ci-dessous à droite).
A
Dans cette configuration, une forte instabilité de masse d'air froid a concerné les abords de l'Yonne dans l'après-midi du 5 mars (ci-dessous à gauche), dans un contexte par ailleurs fortement cisaillé et dès lors propice aux développements supercellulaires, comme l'illustre le champ de SCP (ci-dessous à droite).A
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