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Comment sont constituées les bases de données ?
Comment les phénomènes sont-ils expertisés ?
Liste principale et liste secondaire
Il arrive parfois que certains phénomènes ne puissent être classés avec une absolue certitude. Ce cas de figure survient généralement lorsque les informations recueillies sont incomplètes et ne permettent donc pas un diagnostic assuré.
Les bases de données sont dès lors ventilées en deux listes :
1 - la liste principale (ou liste 1), qui recueille tous les cas validés et certains ;
2 - la liste secondaire (ou liste 2), qui regroupe les cas pour lesquels de fortes présomptions sont présentes, mais où certains critères de validation font défaut ou souffrent d'une incertitude. Ces cas quasi-certains sont conservés sur cette liste, afin de ne pas oblitérer des phénomènes dont l'absence pénaliserait la représentativité climatologique du recensement effectué.
Ce fonctionnement permet d'inclure ou d'exclure, au besoin, les cas quasi-certains des statistiques et, conséquemment, des études et de la recherche sur ces phénomènes. Les statistiques présentées sur ce site ne prennent en compte que les événements recensés en liste principale, et donc considérés comme certains.
A noter que la liste secondaire concerne exclusivement les phénomènes de nature tourbillonnaire. Tous les autres phénomènes et événements qui figurent dans les bases de données de KERAUNOS ne comptent qu'une liste principale.
Quels sont les critères de validation des différents phénomènes ?
Chaque phénomène météorologique sévère et chaque structure convective est associée à une liste de critères qui permettent de justifier sa validation ou à l'inverse son exclusion des bases de données. Ces critères ont été déterminés en cohérence avec ceux utilisés par les principaux organismes de recensement internationaux, afin d'assurer une homogénéité entre les recherches effectuées en France par KERAUNOS et celles menées dans d'autres pays du monde par d'autres structures (NOAA, …).
Les principaux éléments requis et examinés dans le cadre des validations sont les suivants :
>>> TORNADE :
La validation des cas requiert un relevé précis des dommages, qui permette d'évaluer avec exactitude la nature des dégâts (traces d'aspiration, projection de débris en tous sens, etc.) et l'organisation des dégâts (couloir délimité, traces de convergence, etc.). Ces informations doivent être recueillies par une enquête de terrain (et documentées par photographies) et/ou par des articles de presse officiels et/ou par des ouvrages de recherche ou publications scientifiques.
Si la nature et/ou l'organisation des dommages ne peut être évaluée avec précision, le cas n'est pas validé en liste principale (sauf si une vidéo ou une photographie explicite du phénomène est disponible). Les témoignages recueillis sur place peuvent venir en appui de l'analyse des dégâts, mais ils ne sont pas nécessaires pour une validation en liste principale si la nature et l'organisation des dégâts est explicite en elle-même.
L'intensité des tornades est établie exclusivement sur l'échelle de Fujita améliorée, dans sa version augmentée, adaptée au contexte européen.
La largeur du couloir de dégâts est établie à la perpendiculaire de l’axe de translation de la tornade, et est évaluée sur la base de la distance qui sépare les dommages de sévérité EF0 ou supérieure les plus éloignés de part et d’autre de l’axe de translation. Les projections à distance ne sont pas prises en compte pour le calcul de la largeur du couloir. Cette largeur varie d'ailleurs fréquemment, dans la mesure où une tornade est par nature un phénomène extrêmement turbulent, qui évolue en permanence en raison de sa mécanique interne, des obstacles qu’elle rencontre, du relief, de la rugosité du terrain, etc. Les analyses réalisées sur chaque cas visent donc à établir d’une part la largeur maximale du couloir, et d'autre part sa largeur moyenne.
La longueur de la trajectoire d’une tornade est calculée du premier dommage constaté jusqu’au dernier dommage identifié, dès lors qu’ils présentent des caractéristiques explicitement tornadiques. Le couloir de dégâts peut parfois s’interrompre temporairement ; ceci est généralement lié aux variations naturelles inhérentes au cycle de vie d'une tornade (intensification, affaiblissement, contact au sol parfois chaotique, …) ou être la conséquence du passage du tourbillon sur un terrain nu et donc dépourvu de tout dommage. Deux cas de figure sont alors possibles :
1. si une interruption des dégâts convergents est constatée sur plus de 10 kilomètres entre deux couloirs de dommages, la trajectoire est considérée comme interrompue et au moins deux tornades distinctes sont comptabilisées dans tous les cas (exemple : les tornades aux Hayes et à Pray le 3 octobre 1871) ;
2. si une ou plusieurs éventuelles interruptions des dégâts convergents sont constatées au sein d'un couloir de dommages, mais que cette interruption ne dépasse pas 10 km, la règle est de comptabiliser une tornade unique aux conditions suivantes :
• une progression spatio-temporelle cohérente peut être établie dans l'observation des dégâts ;
• la direction du couloir de dommages ne change pas significativement de part et d’autre des interruptions de dégâts de longueur supérieure à 2 km ;
• on ne constate pas la présence de multiples indicateurs de non-dommage (éléments qui auraient dû être endommagés mais qui ne l’ont pas été).
Dans ce cas, la logique physique du phénomène plaide en faveur d'un moteur tornadique unique et persistant. La trajectoire est donc considérée comme continue et une seule tornade est comptabilisée. La tornade d'Amanty du 23 octobre 2013 en fournit un exemple.
Dans le cas contraire, la trajectoire est interrompue et deux tornades distinctes sont comptabilisées.
A noter que seuls les dommages font foi dans tous les cas. Ceci permet de garantir un traitement homogène des événements tornadiques du passé comme du présent, et d’assurer ainsi la solidité et la cohérence de la base de données et des analyses climatologiques qui en découlent. Ainsi par exemple, des éventuelles modifications dans l’aspect visuel d’une tornade ou des signatures radar évolutives ne justifient pas de comptabiliser plusieurs phénomènes distincts dès lors que les critères ci-avant présentés permettent de conclure à un couloir de dommages continu.
Enfin, une tornade à multivortex est comptabilisée sur un plan climatologique également comme une tornade unique.
>>> TROMBES et TUBAS :
Ces phénomènes ne produisant pas de dommages, la validation en liste principale est uniquement réservée aux cas qui bénéficient d'une photographie ou d'une vidéo exploitable et explicite. En l'absence de buisson identifiable, une trombe, même quasi certaine, est classée en liste 2. Plus largement, la liste secondaire rassemble les cas pour lesquels la photographie et/ou la vidéo disponibles ne sont pas explicites, ou ceux rapportés par des observateurs chevronnés sans photographie ou vidéo disponible.
>>> TOURBILLONS DE POUSSIERES :
La validation se fait sur la base d'une photographie ou d'une vidéo explicite, ou sur la base d'un article de presse ou d'un texte historique explicite, qui mentionne les conditions météorologiques et aérologiques observées au moment du phénomène.
>>> SUPERCELLULES :
Le diagnostic de supercellule repose sur l'identification d'un mésocyclone durable et profond au sein d'une cellule orageuse, ce qui implique une analyse d'images radar Doppler, généralement complétée par l'identification d'un écho radar typique des structures supercellulaires dans les images de réflectivités.A défaut d'une détection radar explicite, une photographie et/ou'une vidéo explicites peuvent être utilisées à l'appui de l'analyse.
>>> LEWP, ECHOS EN ARCS, ORAGES EN V :
La validation se fait sur analyse de l'imagerie radar.
>>> M.C.C. :
La validation est établie uniquement en application des critères de Maddox.
>>> GRÊLE :
Le recensement des fortes chutes de grêle est basé sur des photographies explicites des grêlons, des reports de presse et des témoignages
>>> MICRORAFALES, MACRORAFALES, DERECHOS :
Le recensement est établi sur des reports de dégâts ousur des relevés de rafales à 10 mètres supérieures à 90 km/h.
>>> LAMES D'EAU CONVECTIVE :
Le recensement est établi soit sur des reports de dégâts (inondations, coulées de boue), soit sur des relevés de lames d'eau (mesurées ou estimées par radar) supérieures à 50 mm, uniquement en présence simultanée d'une activité électrique détectée
Qualification de l'intensité des orages
Les critères retenus par KERAUNOS pour qualifier l'intensité des orages sont précisés sur cette page.