Le 13 mars devient la journée de mars la plus orageuse de ces 15 dernières années
Un indicateur de sévérité orageuse proche de 20
A la suite de la journée du 8 mars, précocément orageuse, une nouvelle journée très orageuse a concerné la France le 13 mars. Des orages forts se sont en effet développés en cours d’après-midi et de soirée, au sein d’une masse d’air d’origine tropicale instable à l'avant d'un front froid.
La dégradation a été favorisée par le développement d'une instabilité significative pour une première quinzaine de mars, entre les Pyrénées et le nord-est de la France.
L'activité orageuse préfrontale s'est révélée intense, avec de multiples supercellules productrices de chutes de grêle atteignant parfois 3 à 4 cm de diamètre. Des structures multicellulaires ont par ailleurs produit de fortes rafales de vent, comprises entre 80 et 110 km/h.
Ainsi, l'indicateur de sévérité orageuse ressort à 19,7 pour la journée du 13 mars 2023, ce qui en fait la journée de mars la plus orageuse depuis le début de nos relevés en 2009. Cette journée se place devant celle du 2 mars 2016 où l'indicateur affichait une valeur de 16,7.
L'animation radar ci-dessous met en évidence les multiples orages qui ont balayé l'axe Pyrénées/nord-est durant la journée puis la constitution d'un front pluvio-orageux se décalant vers le sud-est du pays.
Au total, plus de 28.000 décharges de foudre ont été enregistrées sur la France au cours de cette journée, ce qui constitue un score remarquable pour un mois de mars.
Une instabilité marquée pour un mois de mars et un fort dynamisme atmosphérique
Le contexte synopatique était dominé par l'approche d'un thalweg d'altitude particulièrement dynamique, mis en évidence sur le champ de géopotentiels à 500 hPa et du tourbillon absolu. Le flux de sud-ouest induit à l'avant de ce thalweg a favorisé l'advection d'une masse d'air chaud (jusqu'à 28°C relevés dans le sud-ouest). En conséquence, une instabilité parfois forte a pu se développer des Pyrénées au nord-est, comme l'illustre le champ de MUCAPE ci-dessous.
La circulation d'un puissant courant-jet d'altitude sur l'axe Pyrénées/Belgique a permis aux profils venteux de devenir particulièrtement cisaillés. Des cisaillements profonds proches de 30 m/s ont autorisé le développement de super et de multicellules. Ces orages se sont organisés au sein d'une convergence de basse couche, qui se distingue sur le même axe Pyrénées/nord-est.