Les orages en France en 2021 : bilan national d'une année à nouveau peu orageuse
L'année 2021 s'est révélée moins orageuse que la moyenne de ces 12 dernières années au niveau de la fréquence et de l'intensité des orages. Déjà faible en 2019 et 2020, l'activité électrique s'est montrée encore plus faible en 2021. Bilan complet.
Supercellule en région lyonnaise le 23 juin 2021 - Romain WEBER
Seulement 236 jours avec orage en France en 2021, comme l'année passée
Au niveau national, on dénombre 236 jours avec orage en 2021, soit une valeur inférieure à la moyenne de ces 12 dernières années. 64% des journées de l'année ont ainsi été marquées par au moins un orage sur la France.
Comme les deux années passées, aucun département ne dépasse la barre des 100 jours avec orage sur l'ensemble de l'année. C'est le département de Haute-Corse qui a enregistré le score le plus élevé avec 73 jours d'orage. Viennent ensuite les Alpes-Maritimes (67 jours), la Corse-du-Sud (66 jours), l'Ain, le Doubs, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Savoie (63 jours).
De manière conforme un peu moins conforme à la climatologie que les années précédentes, ce sont les départements du centre-ouest de la France qui comptent le plus faible nombre de jours avec orage cette année encore. Hormis Paris, la petite couronne et le Territoire de Belfort, dont le chiffre est à considérer en regard de leur très faible superficie, ce sont les départements de la Vendée (18 jours), du Morbihan (23 jours), de la Loire-Atlantique (24 jours) et des Deux-Sèvres (26 jours) qui ressortent avec le nombre de jours avec orage le plus faible (34 jours).
Par rapport à la moyenne de ces 12 dernières années, la France enregistre un déficit de jour d'orage qui s'élève à 11 jours. A l'échelle départementale, seuls 8 départements observent un excédent en 2021, qui s'étend de +1 à +5 jours. C'est sur la Mayenne que l'excédent est le plus marqué avec +5 jours par rapport à la moyenne de ces 12 dernières années.
Comme les deux années passées, aucun département ne dépasse la barre des 100 jours avec orage sur l'ensemble de l'année. C'est le département de Haute-Corse qui a enregistré le score le plus élevé avec 73 jours d'orage. Viennent ensuite les Alpes-Maritimes (67 jours), la Corse-du-Sud (66 jours), l'Ain, le Doubs, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Savoie (63 jours).
De manière conforme un peu moins conforme à la climatologie que les années précédentes, ce sont les départements du centre-ouest de la France qui comptent le plus faible nombre de jours avec orage cette année encore. Hormis Paris, la petite couronne et le Territoire de Belfort, dont le chiffre est à considérer en regard de leur très faible superficie, ce sont les départements de la Vendée (18 jours), du Morbihan (23 jours), de la Loire-Atlantique (24 jours) et des Deux-Sèvres (26 jours) qui ressortent avec le nombre de jours avec orage le plus faible (34 jours).
Par rapport à la moyenne de ces 12 dernières années, la France enregistre un déficit de jour d'orage qui s'élève à 11 jours. A l'échelle départementale, seuls 8 départements observent un excédent en 2021, qui s'étend de +1 à +5 jours. C'est sur la Mayenne que l'excédent est le plus marqué avec +5 jours par rapport à la moyenne de ces 12 dernières années.
Tous les autres départements sont en déficit, parfois très sévère, atteignant -20 à -25 jours sur les Alpes-de-Haute-Provence (-20), l'Ardèche (-20), la Drôme (-20), les Hautes-Alpes (-21), le Gard (-21), la Haute-Loire (-21), les Alpes-Maritimes (-24), les Pyrénées-Atlantiques (-24), la Vendée (-24) et les Landes (-25 jours).
Consultez les données détaillées par départements
On dénombre en 2021 : 45 jours d'orage fort (grêle > 2 cm ou rafale > 90 km/h ou tornade ou lame de 50 mm en 1h), soit un score exceptionnellement faible. On comptabilise par ailleurs 21 jours avec orage violent (grêle > 5 cm ou rafale > 120 km/h ou tornade >=EF2 ou lame de 100 mm en 1h).
L'analyse de l'indicateur de sévérité orageuse (I.S.O) montre clairement, comme chaque année, que plusieurs vagues orageuses ont concerné la France durant cette année. L'activité la plus significative a été relevée essentiellement en juin. Les deux autres mois d'été ont été particulièrement peu orageux.
Au niveau national, l'I.S.O moyen annuel ressort à 1,94 soit une valeur inférieure à la moyenne 2009-2020. Ce score confirme donc qu'en plus d'une fréquence moindre, les orages ont été moins sévères qu'à l'ordinaire. A noter qu'aucune journée n'a connu de dégradation orageuse de très grande ampleur en 2021 (ISO > 30).
Graphe des ISO quotidiens en 2021
Des phénomènes intenses un peu plus fréquents au sud
18 tornades certaines (liste 1) ont été recensées en 2021. On relève par ailleurs près de 360 rafales convectives > 90 km/h (+10% par rapport à 2020), environ 720 chutes de grêle > 2 cm (en hausse par rapport aux deux dernières années), plus de 2500 lames d'eau significatives sous orages (niveau en hausse par rapport à 2020) et 117 dégâts significatifs dus à la foudre (- 15% par rapport à 2020).
Les cartes ci-dessous (vert : fortes chutes de grêle, jaune,orange et rose : rafales convectives > 90 km/h, micro/macrorafales, bleu : pluies intenses, rouge : dégâts dus à la foudre) présentent la répartition géographique de chaque phénomène observé.
On note une activité grêle plus marquée du sud-ouest au nord-est. Les événements venteux sont quant à eux assez bien répartis sur l'ensemble du territoire français. La répartition spatiale des événements pluvieux intenses est typiquement plus fortement représentée sur les régions du sud-est.
Une année plus instable que la normale dans le sud du pays
L'année 2021 a été plus instable que la normale sur l'ensemble du bassin méditerranéen ainsi qu'en Scandinavie, et à l'inverse plus stable que la normale aux abords de la Mer du Nord, vers les Balkans et en Russie. La France s'est située au carrefour entre ces deux influences, avec par conséquent une instabilité plus particulièrement excédentaire sur les régions de la moitié sud du pays, où la MUCAPE moyenne présente un bilan souvent supérieur de plus de 40% aux valeurs normales. C'est en particulier des Pyrénées aux Cévennes et à la Corse que l'instabilité s'est révélée la plus excédentaire, poursuivant de fait une situation similaire déjà observée en 2020.
Ailleurs en France, l'excédent est généralement faible (+5 à +10%), notamment sur les régions proches des frontières belges et allemandes, ainsi qu'en bord de Manche.
Au total, l'année 2021 a été moins instable que l'année 2020 en France, qui était elle-même moins instable que les années 2019 et 2018. Mais avec un excédent national moyen de +33%, 2021 se place malgré tout en France au 14ème rang des années les plus instables depuis 1948 ; elle constitue par ailleurs la 11ème année consécutive avec instabilité excédentaire sur notre pays. Il faut en effet remonter à 2010 pour observer une instabilité moyenne inférieure aux normales 1991-2020.
Au total, l'année 2021 a été moins instable que l'année 2020 en France, qui était elle-même moins instable que les années 2019 et 2018. Mais avec un excédent national moyen de +33%, 2021 se place malgré tout en France au 14ème rang des années les plus instables depuis 1948 ; elle constitue par ailleurs la 11ème année consécutive avec instabilité excédentaire sur notre pays. Il faut en effet remonter à 2010 pour observer une instabilité moyenne inférieure aux normales 1991-2020.
Malgré cet excédent d'instabilité, l'activité orageuse est restée généralement modeste sur la France, comme on l'a vu plus haut, en raison principalement d'un défaut de forçages durant les journées les plus instables.
Sur un plan thermique, une grande bande centrale de l'Europe (de la France à la Pologne essentiellement) a connu des températures proches de la normale voire légèrement déficitaires, autant dans les basses couches (vers 1500 mètres ci-dessous à gauche), qu'en altitude (vers 5500 mètres ci-dessous à droite). Cette situation contraste de manière nette avec 2020, qui avait présenté un excès de chaleur à toutes altitudes sur notre pays.
A grande échelle, les excès de chaleur les plus remarquables en basses couches ont été observés entre Canada et Groenland, sur le nord de l'Afrique ou encore sur le Moyen-Orient. A l'inverse, les températures ont été anormalement froides entre Alaska et nord-est sibérien, sur certaines portions de la Chine ou encore aux abords du Cap Vert :
Sur un plan dynamique, on note en 2020 une vaste zone de pressions plus élevées que la normale entre Groenland, Mer du Nord et Pôle Nord. Celle-ci a débordé sur le nord de la France, où les conditions dynamiques ont donc rarement été propices à des événements météorologiques sévères. On remarque toutefois un déficit de pression récurrent aux abords de la Corse, bien corrélé avec des séquences orageuses parfois durables sur le sud-est de la France.
Les précipitations présentent pour leur part un bilan légèrement excédentaire sur la plupart des régions européennes, avec des excédents plus marqués le long d'un axe Espagne - France - Allemagne - Scandinavie. Dans l'ensemble, on voit ici sur la France la manifestation de conditions assez régulièrement perturbées, mais associées à des contextes dynamiques peu marqués et dès lors peu sévères en termes convectifs :
A grande échelle, les excès de chaleur les plus remarquables en basses couches ont été observés entre Canada et Groenland, sur le nord de l'Afrique ou encore sur le Moyen-Orient. A l'inverse, les températures ont été anormalement froides entre Alaska et nord-est sibérien, sur certaines portions de la Chine ou encore aux abords du Cap Vert :
Sur un plan dynamique, on note en 2020 une vaste zone de pressions plus élevées que la normale entre Groenland, Mer du Nord et Pôle Nord. Celle-ci a débordé sur le nord de la France, où les conditions dynamiques ont donc rarement été propices à des événements météorologiques sévères. On remarque toutefois un déficit de pression récurrent aux abords de la Corse, bien corrélé avec des séquences orageuses parfois durables sur le sud-est de la France.
Les précipitations présentent pour leur part un bilan légèrement excédentaire sur la plupart des régions européennes, avec des excédents plus marqués le long d'un axe Espagne - France - Allemagne - Scandinavie. Dans l'ensemble, on voit ici sur la France la manifestation de conditions assez régulièrement perturbées, mais associées à des contextes dynamiques peu marqués et dès lors peu sévères en termes convectifs :