Observatoire français des tornades et orages violents

La tornade de Saint-Sylvain-d'Anjou présente des similitudes avec celle observée presque simultanément à Mazières-de-Touraine, avec une masse nuageuse en rotation qui laissait présager un probable contact avec le sol :  

Le phénomène se développe au sein d'une cellule orageuse active de type supercellulaire, née vers 11h TU (13h locales) dans le nord des Deux-Sèvres. Après avoir traversé l'est de l'agglomération angevine vers 12h50 TU (14h50 locales), la structure convective donne naissance à une tornade qui parcourt plusieurs kilomètres au nord de Mazières-de-Touraine. Après dissipation du phénomène, la structure persiste jusqu'à 15h30 TU (17h30 locales), avant d'être absorbée par un système convectif de plus grande ampleur.

Les dégâts se concentrent a minima au sein d'un couloir d'un peu plus d'1 kilomètre entre Saint-Sylvain-d'Anjou (les Rittières) et Pellouailles-les-Vignes (les Grilles), selon un axe orienté SSO-NNE (205°). En l'absence d'enquête de terrain, cette trajectoire apparaît comme un minimum et pourrait être supérieure. 

Les dommages, caractéristiques d'un phénomène de très faible intensité (EF0) sont les suivants : couverture d'une habitation légèrement endommagée, abri de jardin détruit, murs de clôtures (palissades) couchés, mobilier de jardin déplacé ou tordus (structure de pergola notamment), quelques très faibles projections à distance.  

Photographies des principaux dommages:

La tornade de Saint-Sylvain-d'Anjou s'est formée dans un contexte dépressionnaire dynamique, lié à l'enfoncement d'un vaste thalweg d'altitude depuis l'Ecosse jusqu'au Portugal. Celui-ci a piloté un rapide flux de SSO sur la France, associé à un courant-jet étiré de l'Andalousie à l'Allemagne (ci-dessous à gauche). A l'étage moyen, un thalweg secondaire très dynamique remonte d'Espagne et dirige de fortes advections froides à 500 hPa en direction de l'Aquitaine (ci-dessous à droite).

Dans le même temps, au sol, un minimum dépressionnaire évolue au large de l'Aquitaine. Il génère un puissant flux de sud en basses couches, dans lequel est advectée une masse d'air tropicale depuis l'Afrique du Nord (ci-dessous à gauche). Les thêta'w sont plus particulièrement élevées à 850 hPa dans le quart sud-ouest de la France, là où se présentent par ailleurs les advections froides en altitude. C'est ainsi entre Aquitaine et Centre que les profils verticaux s'instabilisent le plus nettement en cours d'après-midi (ci-dessous à droite).