Observatoire français des tornades et orages violents

La tornade de l'Ile d'Yeu du 27 mars 2024 prend naissance au sein d'une structure supercellulaire, déjà formée en mer avant 18h TU (19 heures locales). Selon un sens de déplacement du SSO vers le NNE (205°), la cellule aborde la moitié ouest de l'île d'Yeu aux alentours de 19h TU (20 heures locales), puis l'île de Noirmoutier vers 19h25 TU. L'analyse de l'imagerie Doppler met en évidence un dipole caractéristique entre 19h TU et 19h05 TU, horaire le plus vraisemblable de la tornade. 

A l'appui de nombreux témoignages et d'un relevé de dommages effectué par Climat-Vendée (Guillaume Salomon et Valentin Perrault), un axe de dégâts convergents est clairement identifié sur un parcours en ligne droite d'au moins 3,1 kilomètres entre les Sabias, Ker Chauvineau, Ker Borny et les Bossilles. L'hypothèse d'une trombe marine apparaît plus que vraisemblable, bien que les deux secteurs côtiers susceptibles d'avoir été traversés (pointe du Châtelet au SSO et zones intertidales au NNE) n'ont été ni filmés pendant le phénomène, ni enquêtés à posteriori. La largeur moyenne du phénomène semble proche de 100 mètres, avec certainement des aspirations périphériques qui n'ont pas pu être enquêtées.

Les nombreux témoignages recueillis confirment le caractère extrêmement bref du phénomène : « Ça s’est passé en une fraction de seconde, un bruit assourdissant et un vent d’une violence jamais vue », « Gros coup de vent intense et très bref, ma pergola est passée au-dessus de la maison pour atterrir sur la route en percutant la maison du voisin. Dalle et tuiles cassées » [Le Parisien du 28 mars 2024].

Parmi les dommages analysés, il apparaît que les principaux débris ou arbres déracinés sont projetés vers l'Ouest, l'ONO ou le NO sur le flanc droit de l'axe de dégâts. Sur le flanc gauche, les dommages sont davantage orientés dans le flux (SSO > NNE à SO > NE), puis cessent presque instantanément. Tout porte à croire que la tornade a généré un axe de convergence asymétrique, en lien avec une vitesse de translation significative. 

Les dégâts relèvent d'un niveau d'intensité EF1 : nombreux arbres (dont des cyprès) déracinés, arrachés ou brisés, avec projections de branches à distance ; une soixantaine de propriétés endommagées (portions de couvertures emportées, cheminées abattues, pergolas et mobilier de jardin soufflés, baies vitrées explosées, volets arrachés ou détruits par des projectiles) ; panneaux de signalisation couchés ; petites constructions abattues ; poteaux électriques renversés.

Photographies des principaux dommages : (flèche rouge discontinue : sens de déplacement du phénomène ; flèche rouge continue : sens de chute)