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Macrorafale de forte intensité (D3) dans l'Indre et le Cher le 19 juin 2023
Le 19 juin 2023, en cours d'après-midi, une macrorafale de forte intensité (D3) est observée dans les secteurs de Preuilly et de Sainte-Thorette, à l'ouest de Bourges (Cher). Le phénomène est associé à une structure supercellulaire qui provoque déjà des dommages venteux dans l'Indre, mais de moindre intensité. Au total, près de 350 km² sont parcourus par cette macrorafale, mais personne n'est blessé sérieusement.
Moins de 5 heures plus tard, une tornade d'intensité EF1 balaie le territoire de Lingé (Indre), à l'ouest de Châteauroux.
Principales caractéristiques de la macrorafale
* intensité maximale : D3, soit des vents estimés entre 150 km/h et 180 km/h
* superficie touchée estimée : 350 km²
* principale(s) commune(s) traversée(s) : NEUVY-PAILLOUX, ISSOUDUN, CHÂROST, PREUILLY, SAINTE-THORETTE, MARMAGNE, MEHUN-SUR-YÈVRE, BERRY-BOUY
* département(s) : INDRE (36), CHER (18)
* altitude moyenne du terrain : 130 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels
* principaux dégâts : arbres déracinés ou sectionnés, portions de forêts endommagées, plusieurs toitures d'habitations en partie arrachées, pylônes électriques couchés, mobilier de jardin soufflé, petites constructions démolies, projections à distance, y compris d'éléments de couvertures
Trajectoire parcourue par la macrorafale
Trajectoire parcourue par la macrorafale du 19 juin 2023 entre 12h25 TU (Neuvy-Pailloux, Indre) et 13h20 TU (Berry-Bouy, Cher) © Keraunos (fonds de carte : Google Maps)
Chronologie de l'épisode
La macrorafale observée le 19 juin 2023 dans l'Indre et le Cher, est en liaison avec une supercellule qui prend naissance à 10h40 TU (12h40 locales), dans l'extrême nord-ouest du département de la Creuse. La structure convective, d'abord de type monocellulaire, évolue du sud vers le nord (190°) tout en gagnant rapidement en intensité. Après avoir traversé Gargilesse-Dampierre (Indre) à 11h15 TU, elle balaie Arthon vers 11h50 TU avec des grêlons qui atteignent entre 1 et 2 cm de diamètre.
De plus en plus réalimentée sur son flanc sud-est, la structure convective atteint l'est de l'agglomération de Châteauroux dès 12h00 TU, puis la transition supercellulaire est opérée moins d'un quart-d'heure plus tard. Les premiers dégâts venteux sont signalés à Neuvy-Pailloux à 12h30 TU, puis à Issoudun (12h45 TU) tandis que la cellule dévie vers le NE (220°). Dans le département du Cher, la supercellule s'illustre d'abord par des chutes de grêle localement abondantes (1 à 3 cm de Chârost à Plou entre 13h00 et 13h05 TU) avant que la composante venteuse ne s'accélère brutalement dans les secteurs de Preuilly et de Sainte-Thorette (13h10 TU). La supercellule, qui arrive à maturité, est interceptée par plusieurs chasseurs.
Dès 13h15 TU, le système s'affaiblit, bien qu'il produise encore des dégâts venteux entre Marmagne et Mehun-sur-Yèvre à 13h20 TU. D'autres cellules, formées au sud de Bourges, s'y agglomèrent à 13h30 TU et le système convectif ainsi constitué prend la forme d'un MCS qui perdurera plusieurs heures (il atteint la frontière allemande peu avant 20h00 TU).
Parcelles de forêts touchées et toitures en partie arrachées
L'analyse des dommages au niveau du sol, complétée par de nombreux témoignages, permet de conclure sur un épisode généralisé de macrorafale sur une superficie totale et presque ininterrompue de 350 km² et un grand axe de 45 kilomètres entre Neuvy-Pailloux et Berry-Bouy. Les vents associés à cet événement, généralement proches de 120 km/h (D1/D2), atteignent ponctuellement le niveau d'intensité D3 à Preuilly et Sainte-Thorette où les rafales sont estimées entre 150 km/h et 180 km/h.
En l'état actuel des connaissances, aucun phénomène tourbillonnaire n'a été identifié à l'appui d'une minutieuse enquête de terrain menée par Kévin Fillin et Aurélien Charron dans le périmètre de Preuilly et de Sainte-Thorette. Les multiples phénomènes d’accentuation ("burst swaths"), observés de ce secteur, se traduisent par des couloirs longs et relativement étroits de dégâts, avec une composante exclusivement linéaire ou divergente dans l'organisation des dommages.
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