Macrorafales d'intensité modérée (D2) en Isère et en Savoie le 11 juillet 2016
Les 11 et 12 juillet 2016, entre 23h et 0h30 locales, plusieurs macrorafales successives se déclenchent entre le nord de l'Isère et l'ouest de la Savoie. Ces rafales, qui évoluent au sein d'une structure probablement de type supercellulaire, provoquent des dégâts localement significatifs.
Principales caractéristiques de l'épisode
* intensité maximale : D2, soit des vents estimés entre 120 km/h et 150 km/h
* superficie touchée estimée : au moins 15 km² répartis sur trois zones distinctes
* communes traversées : BRÉZINS, ENTRE-DEUX-GUIERS, LES ÉCHELLES, SAINT-PIERRE-DE-SOUCY, COISE-SAINT-JEAN-PIED-GAUTHIER
* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels
* communes traversées : BRÉZINS, ENTRE-DEUX-GUIERS, LES ÉCHELLES, SAINT-PIERRE-DE-SOUCY, COISE-SAINT-JEAN-PIED-GAUTHIER
* départements : ISÈRE (38), SAVOIE (73)
* altitude moyenne du terrain : 400 mètres* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels
* principaux dégâts : arbres feuillus adultes ébranchés, déracinés ou brisés ; des centaines de sapins déracinés ou étêtés dans des parcelles forestières ; plusieurs couvertures d'habitations partiellement ou totalement enlevées ; une toiture effondrée dans une maison inhabitée ; poteaux électriques brisés ; mobilier de jardin retourné et emporté à faible distance ; menus objets transportés
Chronologie de l'épisode et trajectoire parcourue
Les investigations réalisées par Keraunos, appuyées de témoignages et d'informations issues de la presse locale, permettent de conclure à plusieurs rafales descendantes successives qui se sont déroulées sur un axe qui s'étire de la Bièvre à la vallée de l'Isère (côté Savoie) en passant par la Chartreuse, soit sur un parcours total de 70 kilomètres.
Au sein de cet axe, au moins trois zones de dégâts distinctes ont pu être répertoriées :
- une première microrafale sur le territoire de Brézins (Isère) vers 23 heures locales, marquée par des vents estimés entre 120 km/h et 150 km/h,
- une seconde microrafale au confluent des deux Guiers vers 0h00 locale (territoires d'Entre-Deux-Guiers et des Echelles, sur les départements limitrophes de l'Isère et de la Savoie), avec des vents estimés entre 90 km/h et 120 km/h,
- une macrorafale structurée sur la rive gauche de l'Isère, vers 0h30 locale, entre Saint-Pierre-de-Soucy et Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie) et dont les vents sont estimés proches de 150 km/h.
Au sein de cet axe, au moins trois zones de dégâts distinctes ont pu être répertoriées :
- une première microrafale sur le territoire de Brézins (Isère) vers 23 heures locales, marquée par des vents estimés entre 120 km/h et 150 km/h,
- une seconde microrafale au confluent des deux Guiers vers 0h00 locale (territoires d'Entre-Deux-Guiers et des Echelles, sur les départements limitrophes de l'Isère et de la Savoie), avec des vents estimés entre 90 km/h et 120 km/h,
- une macrorafale structurée sur la rive gauche de l'Isère, vers 0h30 locale, entre Saint-Pierre-de-Soucy et Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie) et dont les vents sont estimés proches de 150 km/h.
Ces rafales descendantes sont associées à une probable structure de type supercellulaire, photographiée par Alexandre Nicolle dans la plaine de la Bièvre au moment où elle s'apprête à produire les premiers dégâts venteux en Isère. Issue d'un amas convectif qui s'est constitué au nord-est du Tarn-et-Garonne vers 17h45 locales, la cellule s'isole et se structure très nettement au nord de l'Ardèche vers 22h00 locales. Dans la plaine de la Bièvre, la cellule se renforce fortement et produit une première microrafale vers 23h10 locales dans le secteur de Brézins. Aux alentours de minuit, le système atteint la Chartreuse où une seconde microrafale est observée au confluent de deux Guiers, entre Isère et Savoie. Vers 0h30 locales, une macrorafale structurée ravage la rive gauche de l'Isère à la limite Nord de la chaîne de Belledonne, sur une profondeur de 5 à 6 kilomètres. Au-delà de ce point, la cellule conserve une activité électrique modérée, mais elle se déstructure à l'approche du Beaufortain vers 1h00 locale.
© Keraunos (fond de carte : Google Maps)
© Keraunos (fond de carte : Google Maps)
Inventaire des dommages
Les dégâts consécutifs à ces rafales descendantes, organisés au sein de couloirs linéaires ou divergents bien délimités, sont localement importants. C'est ce qui explique que certains témoins ont qualifié l'épisode venteux (d'une durée à 3 à 10 minutes) de tourbillon, compte tenu de son aspect virulent. Il est toutefois à noter qu'à ce jour, aucun axe de convergence, ni aucun élément permettant d'identifier le passage d'un phénomène tourbillonnaire n'a pu être mis en évidence. Les dommages observés, par leur organisation et leurs caractéristiques, sont typiques de ceux produits par des rafales descendantes. Il convient également de rappeler que la topographie des lieux (succession de vallées et de massifs montagneux) a dû ponctuellement modifier la structure ou le sens de déplacement de la cellule orageuse, ce qui laisse à penser que d'autres dégâts ont dû se produire dans des zones peu habitées ou plus difficiles d'accès (massifs de la Chartreuse ou de Belledonne par exemple).A Brézins, plusieurs toitures d'habitations sont en partie soufflées, des arbres étêtés et des poteaux électriques rompus. Des rafales de vent supérieures à 120 km/h sont en mesure de produire ce type de dommages. Au confluent des deux Guiers, (Entre-Deux-Guiers et les Echelles) les dégâts sont moins spectaculaires mais les rafales de vent restent comprises entre 90 km/h et 120 km/h : arbres déracinés ou brisés net (pour les plus modestes), mobilier de jardin envolé, objets déplacés. On ne note toutefois pas de dégâts structurels sur les habitations. Enfin, dans la vallée de l'Isère, sur le flanc nord de la chaîne de Belledonne, les rafales de vent sont destructrices et provoquent des dégâts importants sur la végétation et les habitations : toitures endommagées ou déplacées (l'une d'elle s'est même effondrée dans une maison inhabitée), poteaux électriques rompus, nombreux arbres feuillus déracinés ou brisés net. Plusieurs parcelles forestières sont également atteintes (au moins 200 conifères sont étêtés ou couchés sur le flanc dans plusieurs hameaux de Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier notamment). Les rafales de vent peuvent être estimées proches de 150 km/h dans ce secteur.
En savoir plus sur les microrafales et les macrorafales
+ consulter la page dédiée aux microrafales et macrorafales
+ découvrir la climatologie des rafales sous orages en France