Tornade EF1 à Notre-Dame-du-Hamel (Eure) le 15 décembre 2012
Le 15 décembre 2012, en milieu d'après-midi, une tornade de faible intensité (EF1) touche le Sud de l'Eure et provoque les dommages les plus significatifs à Notre-Dame-du-Hamel où plusieurs toitures d'habitations sont endommagées.
La tornade de Notre-Dame-du-Hamel s'inscrit dans un outbreak de tornades remarquable (épisode de tornades groupées), qui totalise 4 cas pour la journée du 15 décembre 2012, dont la tornade EF2 de Tinténiac (Ille-et-Vilaine), la tornade EF0 de Sarceaux (Orne) et enfin la tornade EF2 de Pré-en-Pail (Mayenne) qui s'est poursuivie dans l'Orne.
La tornade de Notre-Dame-du-Hamel s'inscrit dans un outbreak de tornades remarquable (épisode de tornades groupées), qui totalise 4 cas pour la journée du 15 décembre 2012, dont la tornade EF2 de Tinténiac (Ille-et-Vilaine), la tornade EF0 de Sarceaux (Orne) et enfin la tornade EF2 de Pré-en-Pail (Mayenne) qui s'est poursuivie dans l'Orne.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés de 135 km/h à 175 km/h
* distance parcourue : 11 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* communes traversées : VILLERS-EN-OUCHE, ANCEINS, NOTRE-DAME-DU-HAMEL, MESNIL-ROUSSET, SAINT-SYLVESTRE, SAINT-PIERRE-DU-MESNIL
* départements : ORNE (61), EURE (27)
* altitude moyenne du terrain : 220 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation, forêts de feuillus, surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants
* distance parcourue : 11 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* communes traversées : VILLERS-EN-OUCHE, ANCEINS, NOTRE-DAME-DU-HAMEL, MESNIL-ROUSSET, SAINT-SYLVESTRE, SAINT-PIERRE-DU-MESNIL
* départements : ORNE (61), EURE (27)
* altitude moyenne du terrain : 220 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation, forêts de feuillus, surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants
* principaux dégâts : arbres fruitiers déracinés ou brisés net, arbres feuillus déracinés, résineux de taille moyenne brisés à mi-hauteur, branches emmenées à distance, toit d'une habitation à colombage (plain-pied) éventré, tuiles enlevées sur une habitation neuve, tôles métalliques d'un hangar enlevées, poteaux téléphoniques couchés, débris de tôles retrouvés à 50 mètres, une ruche enlevée et projetée dans un arbre, une bétonnière déplacée, un véhicule ayant pivoté sur lui-même sur quelques mètres
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Parcours de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Une trajectoire en ligne droite de 11 kilomètres
Une enquête de terrain a permis de confirmer le passage d'un phénomène tourbillonnaire sur une trajectoire totale de 11 kilomètres et sur une largeur moyenne de 50 mètres. Au sein des deux départements touchés (Orne et Eure), six territoires communaux distincts ont été traversés. L'intensité EF1 se vérifie sur la quasi totalité de la trajectoire parcourue.Photographies des dommages :
© T. CORMIER - KERAUNOS
Toiture et cloison éventrées par des projections de toit d'un hangar voisin (Notre-Dame-du-Hamel) Vue de l'intérieur :
© T. CORMIER - KERAUNOS
Situation météorologique
La journée du 15 décembre 2012 est marquée par un très rapide flux zonal particulièrement rectiligne. Le courant-jet ceinture une partie de l'Atlantique nord et se prolonge sur le continent européen, avec des pointes jusqu'à 250 km/h à 250 hPa (vers 10.000 mètres d'altitude) [cf. Fig. 1]. De l'air froid circule à l'étage moyen dans ce flux [cf. Fig. 2], avec un déclenchement de la convection la plus active à l'avant immédiat d'un thalweg thermique bien dessiné et dynamique, générateur d'un dipôle de vitesses verticales très net (non visible sur ce champ). L'ensemble est associé, au niveau du sol, à une circulation elle aussi très zonale, pilotée par un complexe dépressionnaire étiré entre Islande, Ecosse et mer du Nord [cf. Fig. 3].
Les profils verticaux sont instables sur une grande partie du pays en journée, et notamment au nord de la Loire où la MUCAPE simulée par le modèle WRF excède localement 500 J/kg [cf. Fig. 4]. De telles valeurs sont élevées pour la saison. En présence d'une DCAPE très contenue (< 300 J/kg) [cf. Fig. 5] et de cisaillements de basses couches forts (> 15 m/s sur la tranche 0-1 km) [cf. Fig. 6], la situation est favorable à des formations de phénomènes tourbillonnaires (tubas, tornades), comme indiqué dans le bulletin de prévision émis par KERAUNOS le matin du 15 décembre.
Le radiosondage positionné en amont dans le flux et le plus proche des départements frappés par les tornades ce 15 décembre 2012 est celui réalisé à 11h TU à Brest [cf. Fig. 7 ci-dessus].
Il présente un profil vertical instable, avec niveau de convection libre à 625 mètres et niveau d'équilibre à 5707 mètres (sur la base de la parcelle d'air la plus instable). La MUCAPE résultante est de 171 J/kg, pour un MULI de 0,0K. Comme suggéré par la simulation du modèle WRF, ces valeurs sont très vraisemblablement inférieures à celles observées quelques heures plus tard sur les zones touchées par les tornades.
On note un cisaillement directionnel faible dans toute l'épaisseur de la troposphère. Un cisaillement vitesse marqué est en revanche présent entre le sol et 1 km d'altitude, sans jet de basses couches identifiable. Les cisaillements profonds sont globalement faibles. L'ensemble dessine une structure verticale relativement conforme aux situations propices aux traînes actives avec risque de phénomènes tourbillonnaires, même si ce radiosondage ne reflète que partiellement les conditions réellement observées plus à l'est.
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