Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF2 aux Echelles (Savoie) le 10 mars 2006

Une tornade d'intensité modérée (EF2) frappe la vallée du Guiers (Savoie) le 10 mars 2006 vers 16 heures locales, à hauteur des Echelles. Le phénomène, qui a été vu, est relayé par la presse régionale.
 
La tornade des Echelles s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise 2 cas certains pour l'après-midi du 10 mars 2006, dont celui la tornade EF2 d'Ambérieu-en-Bugey (Ain).

A noter que la tornade des Echelles fait partie des très rares cas de tornades recensés en Savoie.
 

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade des Echelles (73) du 10 mars 2006* intensité maximale : EF2, soit des vents estimés entre 175 km/h et 220 km/h
* distance parcourue : 1,0 kilomètre
* largeur moyenne : 100 mètres

* commune traversée : LES ÉCHELLES (la Croix de la Roche, la Vieille Poste)
* département : SAVOIE (73)
* altitude moyenne du terrain : 380 mètres
* type de terrain : territoires agricoles, prairies

* principaux dégâts : arbres déracinés, toitures entièrement arrachées et débris de charpente portés à 100 mètres de distance, à la verticale, dans un champ voisin

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF,
mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
  

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte: Géoportail)
  

Coupure de presse

Le quotidien régional Le Dauphiné Libéré fait part du phénomène dans son édition du 12/03/2006. En voici un extrait:
 
Lorsqu’on demande à Serge Barbier s’il est propriétaire ou locataire de la maison, il répond, avec l’humour du désespoir : « Oui, on est propriétaire des ruines ». Quelques minutes. Une, deux, trois ou cinq, difficile à préciser. Et le destin a basculé. Pierre et Manon, les enfants, ainsi que Corinne Barbier, la mère, se trouvaient au domicile vendredi en fin d’après-midi (voir DL du samedi 11). Elles n’ont pas eu le temps de sortir. « Une bombe c’est rien à côté. Il y a eu un gros bruit, un gros éclair, de la grêle, on ne peut pas vraiment définir. Cela a explosé toutes les fenêtres ». Le toit de leur maison, au lieu-dit « la vieille Poste », aux Echelles, à proximité de la RN6, s’est envolé. Littéralement aspiré. « Nous nous sommes réfugiés sous la table » disent les enfants et la mère. A une centaine de mètres, dans un pré gisent des débris. Une poutre (de l’ex-toit), telle un javelot, est plantée dans la terre. On la confond avec des arbustes qui poussent à côté.

« Nous sommes ici depuis six ans. Auparavant nous étions dans la Beauce, où il y a bien plus de vent qu’ici. La toiture avait été refaite il y a deux ans » se désole Serge Barbier. En même temps il remplit un véhicule pour un déménagement d’urgence et imprévu. Mais partiel. Interdiction de monter au premier étage pour des raisons de sécurité. La neige mouillée qui tombait hier matin n’arrangeait pas les choses. Sans toit les restes de la maison prennent l’humidité.

Hébergée temporairement grâce à la solidarité de voisins, la famille Barbier se verra attribuer par la commune, à partir de lundi, un logement au-dessus de l’école, explique la maire des Echelles, Jacques Vernet. « La zone touchée a environ un kilomètre de long, sur 100 à 200 mètres de large. Une ligne de 20 000 volts avait été touchée, ce qui a entraîné vendredi des coupures électriques, mais le courant a vite été rétabli. A l’ancienne fruitière le bâtiment hébergeant les chèvres a été sérieusement endommagé. Vers le centre de la commune, des tuiles ont été enlevées, quelques volets dégondés, mais ce n’est pas trop grave. Je me suis entretenu de ces questions avec Jean-Pierre Vial (NDLR : conseiller général du canton) qui est venu sur place. A côté de la maison des Barbier, un autre toit a volé en éclats. » Christiane Brisa était au premier étage. Sa fille et son enfant au rez-de-chaussée. « On ne sait pas très bien ce qui s’est passé. On a juste vu les arbres qui tombaient dehors. On ne s’est même pas aperçu que le toit partait ». « Regardez, ajoute Christiane Brisa, cette poutre qui est plantée de l’autre côté de la nationale (NDLR : 100 mètres environ), c’est notre toit. » Exactement à l’opposé d’autres restes. Ce qui accrédite l’hypothèse d’un vent tourbillonnant. Une vraie tornade.
 

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