Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Traînou (Loiret) le 13 juillet 2001

Une tornade de faible intensité (haut de l'échelon EF1) frappe plusieurs hameaux de la commune de Traînou (Loiret) le 13 juillet 2001 à 19h30 locales. Le phénomène, qui a été vu, ne blesse personne, bien qu'il traverse plusieurs habitations. 
 
La tornade de Traînou s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise 2 cas pour la journée du 13 juillet 2001, dont la tornade EF2 de Lurcy-le-Bourg (Nièvre).
 

Principales caractéristiques de la tornade

* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 0,9 kilomètre (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : indéterminée

* commune traversée : TRAÎNOU (Cléchy, le Bordeau, la Poulardière)
* département : LOIRET (45)
* altitude moyenne du terrain : 120 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation

* principaux dégâts : arbres déracinés ou brisés ; toitures d'habitations endommagées ; toitures de dépendances de fermes entièrement soulevées et/ou arrachées avec poutres et chevrons ; murs de hangars effondrés ; une cabane de jardin emportée ; tracteur déplacé de 5 mètres

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.

  

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
 
 

Un tourbillon "qui emmenait tout sur son passage"

La tornade de Traînou a traversé au moins trois hameaux de la commune (Cléchy, le Bordeau, la Poulardière) sur une faible largeur. Fait remarquable et confirmant l'extrême localisation de la tornade, les festivités du 14 juillet, organisées dans le cœur du village situé à moins de 2 kilomètres au Nord, se sont déroulées normalement. 
 
Témoin du phénomène, Françoise Boursault-Lamoureux livre le récit suivant : « On allait se mettre à table, témoigne Françoise. J’ai entendu des trombes d’eau et des vents d’une violence inouïe. Des branches et un arbre se sont effondrés. Avec le vent, les arbres étaient tellement couchés à terre que je voyais le champ derrière. Et puis, j’ai vu ce tourbillon, haut d’environ 30 m, qui emmenait tout sur son passage : les arbres, une cabane de jardin, et même une pierre de plusieurs kilos. C’était cauchemardesque, comme dans les films de catastrophe. Mon mari a voulu fermer la fenêtre, restée entrouverte. Il n’a pas pu. Le vent était trop violent. Les vents se sont engouffrés dans la maison. Les enfants sont très choqués. » [La République du Centre du 16 juillet 2001].
 
Les dégâts sont assez importants et relèvent d'une intensité EF1 (haut de l'échelon) : arbres déracinés ou brisés, toitures d'habitations endommagées, toitures de dépendances de fermes entièrement soulevées et/ou arrachées avec poutres et chevrons, murs de hangars effondrés, une cabane de jardin emportée, un tracteur déplacé de 5 mètres.
 
Aucun blessé n'est à déplorer suite à cette tornade. 
 

Coupure de presse

Le quotidien La République du Centre évoque la tornade dans son édition du 16 juillet 2001:

Traînou

Tornade sur le village vendredi soir

L’intempérie qui s’est abattue sur une partie de la commune n’aura duré que deux minutes. Mais elle a dévasté toute une ferme et endommagé au moins trois autres maisons. L’intervention des pompiers s’est prolongée jusque vers minuit.

L’intempérie n’aura duré que deux minutes. Mais elle aura suffi à dévaster deux hangars de 400 et 200 m², attenants à la ferme de « La Poulardière ». Trois pavillons ont quant à eux vu leur toiture ravagée sur 35, 8 et 4 m².

A quelques centaines de mètres de la tornade, le village de Traînou, en ce soir du 13 juillet, célébrait la fête nationale. « Mais nous n’avons rien entendu, témoignait vendredi soir, un habitant du village. C’est en revenant sur nos pas qu’on a vu le désastre. »

« Le couloir maudit de Traînou »

De fait, la tornade s’est concentrée sur un mince couloir de quelques mètres de large. Immédiatement alertés, les pompiers de Traînou ont dépêché sur les lieux une dizaine de leurs hommes. « Nous bâchons en urgence les toits qui ont perdu beaucoup de tuiles. Nous parons au plus pressé. Les dégâts sont bien sectorisés. Mais sur ce mince couloir, ils sont considérables. »

Sur place, l’ambiance était de fait à la consternation. « C’est le couloir maudit, témoignait, consterné, un adjoint au maire. C’est la troisième fois en dix ans qu’une tornade s’abat sur la ferme de « La Poulardière ». Une véritable catastrophe. »

A « La Poulardière », les dégâts sont effectivement considérables. Toutes les dépendances attenantes au corps de ferme ont été dévastées : murs écroulés, gravats, sol jonché d’arbres et de détritus, voiture ravagée. « C’est vrai, c’est la troisième fois depuis 1990 que notre ferme est la cible d’une tornade, déclaraient, encore sous le choc, Pierre et Brigitte Beulin, propriétaires de l’exploitation. Mais jamais les dégâts n’avaient été aussi importants. Et pourtant, ça n’a même pas duré deux minutes. On a vu les arbres qui se pliaient au sol depuis la fenêtre de la cuisine. Le temps de sortir, c’était fini. On ne sait pas comment on va faire pour remettre tout ça en état. »

Sous le choc également, Françoise et Pascal Boursault-Lamoureux, qui s’apprêtaient à partir en week-end. « On allait se mettre à table, témoigne Françoise. J’ai entendu des trombes d’eau et des vents d’une violence inouïe. Des branches et un arbre se sont effondrés. Avec le vent, les arbres étaient tellement couchés à terre que je voyais le champ derrière. Et puis, j’ai vu ce tourbillon, haut d’environ 30 m, qui emmenait tout sur son passage : les arbres, une cabane de jardin, et même une pierre de plusieurs kilos. C’était cauchemardesque, comme dans les films de catastrophe. Mon mari a voulu fermer la fenêtre, restée entrouverte. Il n’a pas pu. Le vent était trop violent. Les vents se sont engouffrés dans la maison. Les enfants sont très choqués. »

Contactée, Météo-France Loiret n’avait pourtant pas eu à déplorer d’alerte particulière sur le secteur. « Nous attendions de gros orages. En 48 heures, il s’est abattu 54 mm d’eau. Et ce alors que, en moyenne sur tout un mois de juillet, il tombe à peine 50 mm. L’affrontement de vents contraires a créé cette tornade. Ce sont des phénomènes en fait assez courants, qui passent inaperçus parce qu’ils s’abattent sur une forêt ou un champ. Mais quand une tornade comme celle-là s’abat sur des habitations, les dégâts sont énormes. »
 

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