Tornade EF2 à Semussac (Charente-Maritime) le 19 novembre 1996
Le 19 novembre 1996, vers 13h15 locales, une tornade d'intensité modérée (EF2) frappe deux communes de la région royannaise (Charente-Maritime), dont Semussac qui apparaît la plus sinistrée. Le phénomène se développe dans un contexte dépressionnaire assez remarquable sur la façade atlantique.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF2, soit des vents estimés entre 175 km/h et 220 km/h
* distance parcourue : 7 kilomètres (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : 30 mètres
* distance parcourue : 7 kilomètres (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : 30 mètres
* communes traversées : SAINT-GEORGES-DE-DIDONNE (Port, la Tache), SEMUSSAC (Chênaumoine, Chantovent, Pré-Chardon, Fief du Petit Puits)
* département : CHARENTE-MARITIME (17)
* altitude moyenne du terrain : 15 mètres
* type de terrain : zones intertidales; plages, dunes et sable; tissu urbain discontinu; terres arables hors périmètres d'irrigation; prairies; systèmes culturaux et parcellaires complexes; autres territoires agricoles; forêts de conifères
* altitude moyenne du terrain : 15 mètres
* type de terrain : zones intertidales; plages, dunes et sable; tissu urbain discontinu; terres arables hors périmètres d'irrigation; prairies; systèmes culturaux et parcellaires complexes; autres territoires agricoles; forêts de conifères
* principaux dégâts : cabanon de jardin entièrement transporté sur une distance de cinquante mètres; arbres déracinés ou cassés net; vitres brisées; toitures partiellement ou entièrement arrachées; multiples projections de débris à distance
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Trajectoire de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Une tornade qui prend naissance à Saint-Georges-de-Didonne
D'après les informations recueillies sur ce cas, la tornade de Semussac se serait formée aux abords du port de Saint-Georges-de-Didonne, mais sur la terre ferme. Aucun témoignage n'a effectivement permis de confirmer l'hypothèse d'une trombe marine qui serait entrée dans les terres au niveau de cette commune.
La tornade, en poursuivant sa route dans l'intérieur des terres, provoque des dégâts matériels importants sur une trajectoire de 7 kilomètres et une largeur de 30 mètres.
Un témoin, présent à 800 mètres de la plage de Saint-Georges-de-Didonne, livre le récit suivant : "La matinée est très arrosée et tempétueuse, mais en ce début d’après midi, ce sont des roulements de tonnerre lointains qui attirent mon attention. Je me colle à la fenêtre de la cuisine pour y voir défiler à vive allure un ciel bouché et tourmenté, mais plus particulièrement menaçant à l’ouest où j’identifie la source du phénomène orageux. Les bases nuageuses sont basses, très sombres et masquent les rares éclairs intranuageux aux roulements étouffés.
Puis, tout se passe très vite, en tout cas, trop vite pour une prise de conscience réelle. Une protubérance rabaissée prend de l’ampleur depuis la base nuageuse, et semble plonger vers le sol, mais sans que je puisse distinguer un quelconque mouvement rotatif. En quelques secondes, le vent cesse totalement de souffler tandis que cet entonnoir file du port vers la plage. La forme conique est distincte, mais très évasée et relativement large même à la base.
Littéralement stupéfié, je vois le large entonnoir aspirer depuis le bas en tourbillonnant des bribes nuageuses et autres débris dans un fond sonore très impressionnant de train de marchandise qui passe au loin. Je ne vois cependant pas de véritables jonctions base-nuage. A vrai dire, j’ai cru au tonnerre, mais bien trop insistant et monocorde comme son, à la manière d’un séisme de grande profondeur.
A ce moment là, je sais que j’assiste à une tornade et une angoisse terrible m’étreint l’espace de quelques secondes : se dirige-t-elle sur moi ? Non, ma tornade (ce n’était pas une trombe puisque l'aspiration en surface n'a débuté qu'en touchant la côte) disparaît de mon champs de vision vers le SE, dans la forêt de Suzac. Le temps de reprendre mes esprits, le ciel s’éclaircit et le vent reprend.
J’ai du mal à croire ce que je viens de voir, aussi, je décide de me rendre sur le front de mer distant d’environ 800 m. La plage Saint-Georgeaise est une grande conche de sable fin de 3 km orientée nord-sud et encadrée à chaque extrémité de corniches rocheuses. Je constate ce que je n’osais croire ; des dégâts aussi insolites qu’incroyables sur un couloir d’une vingtaine, voire une trentaine de mètres de large. La tornade a pris naissance au niveau de l’école de voile située près du port, et les carrelets de pêcheurs en portent les stigmates. L’un d’entre eux en particulier au ponton renforcé par des armatures métalliques est littéralement replié à 90° sur lui-même!
Puis ce fut au tour de la crêperie du bord de plage de voir ses vitres soufflées. Une voiture a même ses vitres explosées ! L’entrée dans la forêt de pins maritimes est extraordinaire : les arbres sont étêtés et décapités, mais à dix mètres en hauteur. Bien qu’aucun ne soit tombé, la vision du "couloir" emprunté est nette. Un peu plus tard encore, j’apprends le sinistre qui a frappé le lotissement de Semussac, avec au passage des dégâts signalés au lieu-dit Chênaumoine, soit dans l’axe ouest–est parcouru par la tornade sur une distance d’environ 8 km !"
Puis, tout se passe très vite, en tout cas, trop vite pour une prise de conscience réelle. Une protubérance rabaissée prend de l’ampleur depuis la base nuageuse, et semble plonger vers le sol, mais sans que je puisse distinguer un quelconque mouvement rotatif. En quelques secondes, le vent cesse totalement de souffler tandis que cet entonnoir file du port vers la plage. La forme conique est distincte, mais très évasée et relativement large même à la base.
Littéralement stupéfié, je vois le large entonnoir aspirer depuis le bas en tourbillonnant des bribes nuageuses et autres débris dans un fond sonore très impressionnant de train de marchandise qui passe au loin. Je ne vois cependant pas de véritables jonctions base-nuage. A vrai dire, j’ai cru au tonnerre, mais bien trop insistant et monocorde comme son, à la manière d’un séisme de grande profondeur.
A ce moment là, je sais que j’assiste à une tornade et une angoisse terrible m’étreint l’espace de quelques secondes : se dirige-t-elle sur moi ? Non, ma tornade (ce n’était pas une trombe puisque l'aspiration en surface n'a débuté qu'en touchant la côte) disparaît de mon champs de vision vers le SE, dans la forêt de Suzac. Le temps de reprendre mes esprits, le ciel s’éclaircit et le vent reprend.
J’ai du mal à croire ce que je viens de voir, aussi, je décide de me rendre sur le front de mer distant d’environ 800 m. La plage Saint-Georgeaise est une grande conche de sable fin de 3 km orientée nord-sud et encadrée à chaque extrémité de corniches rocheuses. Je constate ce que je n’osais croire ; des dégâts aussi insolites qu’incroyables sur un couloir d’une vingtaine, voire une trentaine de mètres de large. La tornade a pris naissance au niveau de l’école de voile située près du port, et les carrelets de pêcheurs en portent les stigmates. L’un d’entre eux en particulier au ponton renforcé par des armatures métalliques est littéralement replié à 90° sur lui-même!
Puis ce fut au tour de la crêperie du bord de plage de voir ses vitres soufflées. Une voiture a même ses vitres explosées ! L’entrée dans la forêt de pins maritimes est extraordinaire : les arbres sont étêtés et décapités, mais à dix mètres en hauteur. Bien qu’aucun ne soit tombé, la vision du "couloir" emprunté est nette. Un peu plus tard encore, j’apprends le sinistre qui a frappé le lotissement de Semussac, avec au passage des dégâts signalés au lieu-dit Chênaumoine, soit dans l’axe ouest–est parcouru par la tornade sur une distance d’environ 8 km !"
Les dégâts sur le secteur de Semussac sont illustrés dans le quotidien Sud-Ouest, qui consacre un article sur l'événement dans son édition du 21 novembre 1996. Ces derniers sont nombreux : cabanon de jardin entièrement transporté sur une distance de cinquante mètres; arbres déracinés ou cassés net; vitres brisées; toitures partiellement ou entièrement arrachées avec charpentes endommagées ; multiples projections de débris à distance, dont des tuiles d'habitations. Ces dégâts relèvent d'une intensité EF2.
Semussac et Saint Georges-de-Didonne. Une trentaine de toitures arrachées
Une trentaine de toitures de maisons particulières arrachées, tel est le premier bilan de la mini-tornade qui s’est déchaînée, mardi à la mi-journée, sur la côte de Beauté.
Un avis de coup de vent de neuf Beaufort avait été lancé le matin même, annonçant des rafales de vent de 70 nœuds. Il était conseillé à tous les navires de la région de rester solidement amarrés à quai. Mais une tornade plus forte a ravagé, à la mi-journée, les quartiers du port à Saint-Georges-de-Didonne et plusieurs lotissements de villas de Semussac. La violence du vent a emporté intégralement une dizaine de toitures d’immeubles particuliers dans un secteur de Saint-Georges compris entre les avenues de la mer, de Mecquerie et Cerdan.
De nombreuses glaces ont été cassées dans le bâtiment municipal du Relais de Côte-de-Beauté. Notamment les vitres de la partie hébergement, du bureau, du restaurant et de la façade du rez-de-chaussée. Bris de glace encore aux différents magasins voisins : la Gourmandise et la Crêperie bretonne, notamment. Les décorations de Noël déjà installées ont également été emportées par une rafale. Enfin de nombreux arbres du littoral ont été sectionnés et des branches cassées.
Une trentaine de toitures de maisons particulières arrachées, tel est le premier bilan de la mini-tornade qui s’est déchaînée, mardi à la mi-journée, sur la côte de Beauté.
Un avis de coup de vent de neuf Beaufort avait été lancé le matin même, annonçant des rafales de vent de 70 nœuds. Il était conseillé à tous les navires de la région de rester solidement amarrés à quai. Mais une tornade plus forte a ravagé, à la mi-journée, les quartiers du port à Saint-Georges-de-Didonne et plusieurs lotissements de villas de Semussac. La violence du vent a emporté intégralement une dizaine de toitures d’immeubles particuliers dans un secteur de Saint-Georges compris entre les avenues de la mer, de Mecquerie et Cerdan.
De nombreuses glaces ont été cassées dans le bâtiment municipal du Relais de Côte-de-Beauté. Notamment les vitres de la partie hébergement, du bureau, du restaurant et de la façade du rez-de-chaussée. Bris de glace encore aux différents magasins voisins : la Gourmandise et la Crêperie bretonne, notamment. Les décorations de Noël déjà installées ont également été emportées par une rafale. Enfin de nombreux arbres du littoral ont été sectionnés et des branches cassées.
Suivant des couloirs relativement délimités, le vent semble s’être particulièrement acharné sur plusieurs lotissements de Semussac, en particulier ceux du Pré-Chardon et du Fief du Petit Puits et de Chantovent. On a dénombré une vingtaine de toitures totalement ou partiellement soulevées par les éléments furieux. Les tuiles ont été déplacées parfois sur des distances étonnantes et plusieurs charpentes ont été gravement endommagées. La pluie battante qui est tombée une bonne partie de la journée a, par ailleurs, commis de nombreux dommages aux intérieurs des domiciles ainsi mis à nu par le vent : certains habitants ont procédé à des réparations de fortune pour la nuit mais d’autres villas n’ont pu être recouvertes qu’avec des bâches.
Hier soir, on annonçait un nouveau coup de vent pour la nuit de mardi à mercredi, d’une intensité de 9 à 10 Beaufort et des rafales de vent de 65 nœuds.
Les sapeurs-pompiers du Pays royannais ont été appelés en de multiples endroits pour porter secours aux habitants victimes des intempéries mais on ne déplorait heureusement pas de victimes humaines hier soir.
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