Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Nouziers (Creuse) le 12 mai 1999

Une tornade de faible intensité (EF1) est observée dans plusieurs villages du département de la Creuse, le 12 mai 1999 peu après 19h30 locales. Le phénomène, qui a été vu, a produit des dégâts matériels, notamment à Nouziers.
 

Principales caractéristiques de la tornade

* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 10 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres

* communes traversées : NOUZIERS (la Gare, Bellevue, Malicorne), LA CELLETTE, TERCILLAT
* département : CREUSE (23)
* altitude moyenne du terrain : 405 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation, prairies, systèmes culturaux et parcellaires complexes, autres territoires agricoles, forêts de conifères

* principaux dégâts : toiture d'une grosse grange totalement emportée; arbres, dont des chênes centenaires, arrachés; arbres assez gros coupés ou vrillés à 4 mètres de hauteur; grand appentis entièrement détruit, monceaux de toiture métallique et poutres projetés de l'autre côté de la route, au loin dans les champs

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée (English version) . Cette version de l'échelle EF, élaborée et mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen et permet ainsi une notation précise des tornades, valable autant pour les tornades contemporaines que pour les tornades du passé, et homogène internationalement.
 

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
 
 

Une tornade en milieu rural

Raoul Auchapt, maire de Nouziers, résume bien la tornade : "Il était 19h35, peut-être 19h40, j'étais en train de regarder la télévision chez moi, à la Forge, lorsque j'ai aperçu en face, dans la vallée, des arbres, de très gros chênes, arrachés puis soulevés jusqu'à trois ou quatre mètres du sol par le vent. Puis plus rien ! Le vent tournait, en effet, très violemment et en tourbillonnant, il arrachait tout sur son passage, sur près de cinquante mètres de large. Ca venait de la gare de Nouziers et ça se déplaçait d'ouest en est ; c'est ensuite passé sur les villages de Bellevue et Malicorne, puis sur La Cellette, jusqu'à Tercillat." (La Montagne du 14 mai 1999).
 
La tornade, concentrée sur un couloir de 50 mètres de largeur, est observée sur une trajectoire d'environ 10 kilomètres entre Nouziers, la Cellette et Tercillat, où les dégâts sont moins importants dans ces deux dernières communes. 
 
A Nouziers, les dégâts matériels sont assez nombreux et frappent essentiellement des exploitations agricoles. Au hameau de Bellevue, une toiture de grange a été enlevée et emportée en partie à distance, dans des champs voisins. Des morceaux de poutre d'un autre bâtiment ont subi le même sort. Le long de la D940, plusieurs arbres sont tombés sur la chaussée et les voies ont dû être dégagées. D'autres arbres ont été déracinés ou brisés sur le parcours de la tornade, notamment un chêne centenaire. 
 
Dans son édition du 14 mai 1999, le quotidien régional La Montagne salue la rapidité des travaux de déblaiement menés par les équipes de secours : 
 
Grâce aux efforts des employés de l'Equipement, aidés des gendarmes de la brigade de Châtelus-Malvaleix, les travaux de déblayage se sont cependant rapidement déroulés, et surtout sans incident. Les sapeurs-pompiers de Genouillac sont également intervenus pour bâcher une grange. Hier matin, sachant que personne n'avait fort heureusement été blessé, les habitants s'attachaient à ramasser, dans un coin de cour ou dans un champ, là un morceau de toiture, là-bas un chêne centenaire arraché comme un simple fétu de paille.


Analyse de la situation météorologique

La tornade de Nouziers s’est formée au sein d’un rapide flux d’ouest/sud-ouest, dominé par la présence d’un puissant courant-jet sur la France (vents moyens proches de 200 km/h à 250 hPa). Un thalweg de courte longueur d’onde circule dans ce flux ; il est plus marqué sur le nord du pays, mais son influence s’étend jusque sur les régions centrales et le Massif Central.



En basses couches, une masse d’air tropicale est en position des Açores jusqu’à la moitié sud de la France. La Creuse se situe au sein de cette masse d’air, en bordure sud d’un front ondulant étiré des Pays de la Loire au sud de la Lorraine (ci-dessous à gauche), où il donne des pluies éparses et généralement peu intenses en journée. Les profils verticaux sont instables de l’Occitanie au Limousin et à la Franche-Comté, avec des évolutions convectives en fin de journée.



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