Tornade EF2 à Noirmoutier-en-l'Ile (Vendée) le 8 novembre 1997
Le 8 novembre 1997, une tornade d'intensité modérée (haut de l'échelon EF2) traverse le nord de l'île de Noirmoutier (Vendée) vers 15h30 locales. Le phénomène, qui traverse essentiellement des marais salants et des terres agricoles, provoque de gros dégâts matériels au Grand Vieil.
La tornade de Noirmoutier-en-l'Ile s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise au moins 4 cas entre le 8 novembre et le 9 novembre 1997 (24 heures glissantes), dont la tornade EF0 d'Arthenac (Charente-Maritime), la tornade EF3 de Rouillé (Vienne) et la tornade EF3 de Villemort (Vienne). Cet outbreak est à ce jour le plus important enregistré en France en saison froide.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF2, soit des vents estimés de 175 km/h à 220 km/h
* distance parcourue : 4,5 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* commune traversée : NOIRMOUTIER-EN-L'ILE (plage de Luzéronde, marais salants, route de l'Herbaudière, le Grand Vieil)
* département : VENDÉE (85)
* altitude moyenne du terrain : 4 mètres
* type de terrain : systèmes culturaux et parcellaires complexes; forêt et végétation arbustive en mutation; plages, dunes et sable; marais salants, tissu urbain discontinu
* principaux dégâts : grands pins déracinés, hangar de 40 mètres de long entièrement soulevé, poteaux électriques arrachés, toitures arrachées et menuiseries de fenêtres détruites, bateau de 400 kg transporté une cinquantaine de mètres au-dessus de toits de hangars, volets et clôtures enlevés, mur écroulé sur 50 mètres, un poney littéralement envolé, un chien projeté contre un mur
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
* distance parcourue : 4,5 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* commune traversée : NOIRMOUTIER-EN-L'ILE (plage de Luzéronde, marais salants, route de l'Herbaudière, le Grand Vieil)
* département : VENDÉE (85)
* altitude moyenne du terrain : 4 mètres
* type de terrain : systèmes culturaux et parcellaires complexes; forêt et végétation arbustive en mutation; plages, dunes et sable; marais salants, tissu urbain discontinu
* principaux dégâts : grands pins déracinés, hangar de 40 mètres de long entièrement soulevé, poteaux électriques arrachés, toitures arrachées et menuiseries de fenêtres détruites, bateau de 400 kg transporté une cinquantaine de mètres au-dessus de toits de hangars, volets et clôtures enlevés, mur écroulé sur 50 mètres, un poney littéralement envolé, un chien projeté contre un mur
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Parcours de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Un poney envolé par la tornade
Ouest-France évoque ce phénomène tourbillonnaire dans son édition des 10 et 11 novembre 1997:
Cinquante maisons endommagées, des arbres déracinés au Vieil
Passage d'une tornade à Noirmoutier
Samedi, à 15h30, une tornade a traversé un "couloir" au Vieil, commune de Noirmoutier-en-l'Ile. 50 maisons ont été endommagées, il y a eu de gros dégâts mais, fort heureusement, aucun blessé. Un paysage de désolation. Le préfet va être saisi d'une demande de classement en catastrophe naturelle.
15h30, samedi. « J'ai vu un gros nuage sombre, avec une grosse colonne toute noire, puis un bruit terrible. » La cinquantaine, l'homme recouvert d'un ciré n'en revient pas encore. « Ca a duré une seconde, peut-être deux, je ne sais pas. C'est fou ce que la nature peut faire. » Sa maison n'a plus de toit comme celle de ses voisins. Aux alentours de la rue des Dunes, plus un arbre debout. Une armée de tronçonneuses est déjà à l'ouvrage. Dans les branches des grands pins déracinés, couchés, des guirlandes d'énormes morceaux de laine de verre. Sous l'éclatement des charpentes, l'isolant s'est envolé.
Anéanties, deux femmes regardent les dégâts : « C'est pas croyable », répètent-elles. Doucement, l'une pleure. Les parois de verre d'une cabine téléphonique n'existent plus. Là bas, au moment de la tourmente, un chien à l'attache est étranglé. Une jeune fille retrouve son poney de 150 kg complètement sonné. Il s'était littéralement envolé.
Des tuiles jonchent les terrains. Des portails, des volets éclatés, pendent. Des fils électriques, téléphoniques, se perdent un peu partout. Des hommes élevés dans des nacelles sont à pied d’œuvre au haut des poteaux. « Moi, je n'ai plus rien, même plus une cloison », dit un autre homme assis sur l'aile d'une voiture aux vitres brisées. Partout, des bâches sur les habitations. « Après le passage de la tornade, j'entendais plus rien. Ca m'a fait comme une décompression. J'étais dans ma maison, j'ai tout pris sur la gueule. Quelle trouille! », raconte un autre.
Le bilan est lourd : 50 maisons endommagées ont été recensées par la mairie de Noirmoutier-en-l'île. La plupart ne sont habitées qu'en période des vacances. « Nous allons demander au préfet de classer les méfaits de cette tornade en catastrophe naturelle », précise la maire, Maurice Chardonneau. Sur Place, les pompiers des casernes du nord-ouest Vendée, des secouristes, les services de l'électricité, de l'eau... travaillent dans un paysage de désolation. Fort heureusement aucun blessé, aucune victime à déplorer. Une personne âgée et un jeune couple ont été relogés par la mairie. Des amis accueillent les autres devenus sans toit.
Cinquante maisons endommagées, des arbres déracinés au Vieil
Passage d'une tornade à Noirmoutier
Samedi, à 15h30, une tornade a traversé un "couloir" au Vieil, commune de Noirmoutier-en-l'Ile. 50 maisons ont été endommagées, il y a eu de gros dégâts mais, fort heureusement, aucun blessé. Un paysage de désolation. Le préfet va être saisi d'une demande de classement en catastrophe naturelle.
15h30, samedi. « J'ai vu un gros nuage sombre, avec une grosse colonne toute noire, puis un bruit terrible. » La cinquantaine, l'homme recouvert d'un ciré n'en revient pas encore. « Ca a duré une seconde, peut-être deux, je ne sais pas. C'est fou ce que la nature peut faire. » Sa maison n'a plus de toit comme celle de ses voisins. Aux alentours de la rue des Dunes, plus un arbre debout. Une armée de tronçonneuses est déjà à l'ouvrage. Dans les branches des grands pins déracinés, couchés, des guirlandes d'énormes morceaux de laine de verre. Sous l'éclatement des charpentes, l'isolant s'est envolé.
Anéanties, deux femmes regardent les dégâts : « C'est pas croyable », répètent-elles. Doucement, l'une pleure. Les parois de verre d'une cabine téléphonique n'existent plus. Là bas, au moment de la tourmente, un chien à l'attache est étranglé. Une jeune fille retrouve son poney de 150 kg complètement sonné. Il s'était littéralement envolé.
Des tuiles jonchent les terrains. Des portails, des volets éclatés, pendent. Des fils électriques, téléphoniques, se perdent un peu partout. Des hommes élevés dans des nacelles sont à pied d’œuvre au haut des poteaux. « Moi, je n'ai plus rien, même plus une cloison », dit un autre homme assis sur l'aile d'une voiture aux vitres brisées. Partout, des bâches sur les habitations. « Après le passage de la tornade, j'entendais plus rien. Ca m'a fait comme une décompression. J'étais dans ma maison, j'ai tout pris sur la gueule. Quelle trouille! », raconte un autre.
Le bilan est lourd : 50 maisons endommagées ont été recensées par la mairie de Noirmoutier-en-l'île. La plupart ne sont habitées qu'en période des vacances. « Nous allons demander au préfet de classer les méfaits de cette tornade en catastrophe naturelle », précise la maire, Maurice Chardonneau. Sur Place, les pompiers des casernes du nord-ouest Vendée, des secouristes, les services de l'électricité, de l'eau... travaillent dans un paysage de désolation. Fort heureusement aucun blessé, aucune victime à déplorer. Une personne âgée et un jeune couple ont été relogés par la mairie. Des amis accueillent les autres devenus sans toit.
Analyse de la situation météorologique
La tornade de Noirmoutier-en-l'Ile s'est formée dans une situation de traîne très active, au sein d'un flux océanique perturbé et dynamique.
L'image satellite en canal visible (ci-dessous) a été prise au moment où la tornade s'apprêtait à frapper Noirmoutier-en-l'Ile. On identifie des amas nuageux de nature convective (ciblés par une flèche rouge) en approche des côtes vendéennes. Ils sont greffés sur le front froid d'une perturbation qui s'enfonce au même moment sur le nord-ouest de la France. On voit par ailleurs que la traîne est très chargée et active sur tout le proche Atlantique :
La réanalyse de la situation météorologique de l'époque, ainsi que les reforecasts réalisés avec le modèle WRF (coeur NMM) en résolutions de 5 et 30 km, permettent d'établir les éléments qui ont donné naissance à cette tornade.
En l'occurrence, on note la présence d'un rapide flux d'ouest qui ceinture l'ensemble de l'Atlantique nord, et qui se prolonge sur le sud de l'Europe. L'ouest et le centre-ouest de la France sont ainsi positionnés en bordure nord de ce courant-jet, et à l'avant immédiat d'une anomalie de haute altitude (noyau d'anomalie basse de la tropopause dynamique en cours d'approche par l'Atlantique.
Le flux d'altitude est par ailleurs marqué par une ondulation chaude à tous les étages, avec des températures à 500 hPa qui remontent jusqu'à -22°C. En basses couches, des advections massives d'air très doux et humide remontent du Golfe de Gascogne jusqu'en Bretagne avec des thêta'w qui dépassent 12°C à 850 hPa. On a ici les éléments constitutifs d'un secteur chaud de perturbation, devenant instable sur la limite frontale (front froid).
Les profils verticaux s'instabilisent de fait nettement au niveau du front froid, avec des valeurs de MUCAPE qui atteignent 500 J/kg et un TTI qui dépasse 50.
Enfin, les cisaillements sont marqués dans cette situation dynamique, avec plus de 20 m/s sur l'épaisseur 0-6 km et une forte hélicité en basses couches (SRH 0-1 km supérieure à 250 m²/s²) :
Le flux d'altitude est par ailleurs marqué par une ondulation chaude à tous les étages, avec des températures à 500 hPa qui remontent jusqu'à -22°C. En basses couches, des advections massives d'air très doux et humide remontent du Golfe de Gascogne jusqu'en Bretagne avec des thêta'w qui dépassent 12°C à 850 hPa. On a ici les éléments constitutifs d'un secteur chaud de perturbation, devenant instable sur la limite frontale (front froid).
Les profils verticaux s'instabilisent de fait nettement au niveau du front froid, avec des valeurs de MUCAPE qui atteignent 500 J/kg et un TTI qui dépasse 50.
Enfin, les cisaillements sont marqués dans cette situation dynamique, avec plus de 20 m/s sur l'épaisseur 0-6 km et une forte hélicité en basses couches (SRH 0-1 km supérieure à 250 m²/s²) :
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