Tornade EF0 à Arthenac (Charente-Maritime) le 9 novembre 1997
Le 9 novembre 1997, une tornade de très faible intensité (EF0) touche ponctuellement un hameau de la commune d'Arthenac (Charente-Maritime) vers 12h30 locales. Le phénomène, qui a été vu, provoque de faibles dégâts matériels.
La tornade d'Arthenac s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise au moins 4 cas entre le 8 novembre et le 9 novembre 1997 (24 heures glissantes), dont la tornade EF2 de Noirmoutier-en-l'Ile (Vendée), la tornade EF3 de Rouillé (Vienne) et la tornade EF3 de Villemort (Vienne). Cet outbreak est à ce jour le plus important enregistré en France en saison froide.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF0, soit des vents estimés de 105 km/h à 135 km/h
* distance parcourue : indéterminée
* largeur moyenne : indéterminée
* commune traversée : ARTHENAC (la Barde Fagnouse)
* département : CHARENTE-MARITIME (17)
* altitude moyenne du terrain : 55 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation, vignobles
* principaux dégâts : branches cassées, toiture faiblement endommagée
* distance parcourue : indéterminée
* largeur moyenne : indéterminée
* commune traversée : ARTHENAC (la Barde Fagnouse)
* département : CHARENTE-MARITIME (17)
* altitude moyenne du terrain : 55 mètres
* type de terrain : terres arables hors périmètres d'irrigation, vignobles
* principaux dégâts : branches cassées, toiture faiblement endommagée
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Parcours de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Un bruit sourd
Sud-Ouest évoque la tornade d'Arthenac dans son édition du 10 novembre 1997:
A Arthenac, près d'Archiac, Jean-Charles, 27 ans et sa sœur Emeline, 16 ans, se rappelleront sans doute longtemps du phénomène, peu fréquent pour notre région, qu'ils ont pourtant vécu à La Barde Fagnouse samedi.
Il était midi et demi lorsqu'une mini-tornade large d'une dizaine de mètres arriva d'on ne sait où... avant d'aller se perdre dans les bois proches, elle passa sur la maison de style charentais de leurs parents producteurs de cognac et pineau, Dominique et Nicole Chainier.
Emeline raconte : « J'ai eu très peur. J'étais dans la maison, ça a fait beaucoup de bruit, j'ai bien cru que tout le toit allait être emporté ». Jean-Charles, qui est pourtant un solide gaillard, le confesse : « J'étais dehors sous le hangar et j'ai entendu un bruit sourd et un fort souffle. J'ai vu arriver la tornade circulaire qui entraînait avec elle des branches et beaucoup de feuilles mortes. Elle est passée à vingt mètres de moi, à l'autre bout de la cour, je me suis accroupi par réflexe pour me protéger. J'ai eu vraiment très peur ».
Partis pour un séminaire de la Confrérie du pineau à laquelle ils appartiennent, Dominique et Nicole Chainier durent interrompre leur week-end. Avec l'aide de Jean-Paul le maçon, Jean-Marc le couvreur et une dizaine de pompiers d'Archiac et de Jonzac avec la grande échelle, il leur fallut remettre hors d'eau une bonne trentaine de mètres carrés de toiture dont les tuiles avaient été arrachées et cassées.
A Arthenac, près d'Archiac, Jean-Charles, 27 ans et sa sœur Emeline, 16 ans, se rappelleront sans doute longtemps du phénomène, peu fréquent pour notre région, qu'ils ont pourtant vécu à La Barde Fagnouse samedi.
Il était midi et demi lorsqu'une mini-tornade large d'une dizaine de mètres arriva d'on ne sait où... avant d'aller se perdre dans les bois proches, elle passa sur la maison de style charentais de leurs parents producteurs de cognac et pineau, Dominique et Nicole Chainier.
Emeline raconte : « J'ai eu très peur. J'étais dans la maison, ça a fait beaucoup de bruit, j'ai bien cru que tout le toit allait être emporté ». Jean-Charles, qui est pourtant un solide gaillard, le confesse : « J'étais dehors sous le hangar et j'ai entendu un bruit sourd et un fort souffle. J'ai vu arriver la tornade circulaire qui entraînait avec elle des branches et beaucoup de feuilles mortes. Elle est passée à vingt mètres de moi, à l'autre bout de la cour, je me suis accroupi par réflexe pour me protéger. J'ai eu vraiment très peur ».
Partis pour un séminaire de la Confrérie du pineau à laquelle ils appartiennent, Dominique et Nicole Chainier durent interrompre leur week-end. Avec l'aide de Jean-Paul le maçon, Jean-Marc le couvreur et une dizaine de pompiers d'Archiac et de Jonzac avec la grande échelle, il leur fallut remettre hors d'eau une bonne trentaine de mètres carrés de toiture dont les tuiles avaient été arrachées et cassées.
Analyse de la situation météorologique
La tornade d'Arthenac s'est formée dans une situation de traîne très active, au sein d'un flux océanique perturbé et dynamique.
L'image satellite en canal visible (ci-dessous) a été prise au moment où la tornade était en activité sur les environs d'Arthenac. On identifie la cellule orageuse à l'origine de la tornade, sous la forme d'une masse convective modérément vigoureuse (ciblée par une flèche rouge). On voit par ailleurs que la traîne est très chargée et active sur tout le proche Atlantique ainsi que sur le centre-ouest de la France :
La réanalyse de la situation météorologique de l'époque, ainsi que les reforecasts réalisés avec le modèle WRF (coeur NMM) en résolutions de 5 et 30 km, permettent d'établir les éléments qui ont donné naissance à cette tornade.
En l'occurrence, on note la présence d'un rapide flux d'ouest qui ceinture l'ensemble de l'Atlantique nord, et qui se prolonge sur le sud de l'Europe. L'ouest et le centre-ouest de la France sont ainsi positionnés en bordure nord de ce courant-jet, et à l'arrière immédiat d'une anomalie de haute altitude (noyau d'anomalie basse de la tropopause dynamique en cours d'évacuation par le Benelux).
Le flux d'altitude est par ailleurs marqué par une circulation modérément froide, avec des températures à 500 hPa qui s'abaissent jusqu'à -26°C. En basses couches, le flux reste à l'inverse relativement doux, avec des thêta'w qui avoisinent 6°C à 850 hPa sur le Poitou-Charentes et les Pays-de-la-Loire.
Les profils verticaux s'en trouvent nettement instabilisés, avec des valeurs de MUCAPE qui atteignent 400 J/kg et un TTI qui dépasse 55.
Enfin, les cisaillements sont marqués dans cette situation dynamique, avec près de 20 m/s sur l'épaisseur 0-6 km et une forte hélicité en basses couches (SRH 0-1 km de 200 à 250 m²/s²) :
Cette situation à la fois dynamique et instable est confirmée par le radiosondage réalisé à Bordeaux le 9 novembre 1997 à 13h locales. Celui-ci est le plus proche, spatialement et temporellement, de l'outbreak de tornades du centre-ouest. Même s'il est positionné en bordure sud de la zone la plus instable, ce profil vertical illustre bien le potentiel de phénomènes orageux et la forte disponibilité en cisaillements dans l'environnement. Si la MUCAPE ne ressort qu'à 68 J/kg, le TTI atteint 54,2. Les cisaillements profonds s'établissent à 22 m/s, avec une SRH 0-1 km de 153 m²/s² et une SRH 0-3 km de 305 m²/s².
Le flux d'altitude est par ailleurs marqué par une circulation modérément froide, avec des températures à 500 hPa qui s'abaissent jusqu'à -26°C. En basses couches, le flux reste à l'inverse relativement doux, avec des thêta'w qui avoisinent 6°C à 850 hPa sur le Poitou-Charentes et les Pays-de-la-Loire.
Les profils verticaux s'en trouvent nettement instabilisés, avec des valeurs de MUCAPE qui atteignent 400 J/kg et un TTI qui dépasse 55.
Enfin, les cisaillements sont marqués dans cette situation dynamique, avec près de 20 m/s sur l'épaisseur 0-6 km et une forte hélicité en basses couches (SRH 0-1 km de 200 à 250 m²/s²) :
Cette situation à la fois dynamique et instable est confirmée par le radiosondage réalisé à Bordeaux le 9 novembre 1997 à 13h locales. Celui-ci est le plus proche, spatialement et temporellement, de l'outbreak de tornades du centre-ouest. Même s'il est positionné en bordure sud de la zone la plus instable, ce profil vertical illustre bien le potentiel de phénomènes orageux et la forte disponibilité en cisaillements dans l'environnement. Si la MUCAPE ne ressort qu'à 68 J/kg, le TTI atteint 54,2. Les cisaillements profonds s'établissent à 22 m/s, avec une SRH 0-1 km de 153 m²/s² et une SRH 0-3 km de 305 m²/s².
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