Observatoire français des tornades et orages violents

Le 13 décembre 1978, en milieu de journée, une tornade de forte intensité (EF3) traverse plusieurs territoires du pays des Mauges, dont le Fief-Sauvin (qui dépend désormais de Montrevault-sur-Èvre) qui est particulièrement éprouvé. La trajectoire a pu être retracée à l'appui de témoignages recueillis par les mairies concernées au lendemain de la tornade. La distance certaine retenue à ce jour est de 20 kilomètres. Au-delà, elle demeure plus incertaine, bien que des dégâts liés au vent aient été observés. 

 

La tornade du Fief-Sauvin s'inscrit dans un outbreak de tornades meurtrier (épisode de tornades groupées) qui totalise 3 cas pour les journées des 13 et 14 décembre 1978 (24 heures glissantes), dont la tornade EF3 d'Izé (Mayenne) et la tornade EF3 de la Caillère-Saint-Hilaire (Vendée). Cet outbreak a fait l'objet d'une publication dans le Journal of Meteorology (1979) par Jean Dessens. 

Principales caractéristiques de la tornade

 

Le clocher de l'église de Villeneuve, seul vestige intact de l'édifice après la tornade

La tornade du Fief-Sauvin du 13 décembre 1978 a pu être identifiée à l'appui de comptes-rendus de mairies et d'informations issues de la presse locale. Décrite comme une "nuée noire au milieu d'un nuage blanc", et accompagnée d'un bruit de "ronflement", la tornade semble évoluer de l'Ouest/Sud-Ouest vers l'Est/Nord-Est (260°) sur une largeur moyenne de 100 mètres. Entre la Chaussaire et la Poitevinière, le descriptif du phénomène permet de lier ces deux points extrêmes au même tourbillon (12h20-12h40 locales), ce qui permet d'attester d'une trajectoire de 20 kilomètres. Au-delà, il est fait mention de "tourbillons" de 500 mètres de largeur (notamment à Saint-Lézin), ce qui rend le phénomène plus hypothétique.

Les dommages relèvent d'une intensité EF3 sur l'échelle améliorée de Fujita : arbres arrachés, tordus ou coupés; atelier en maçonnerie entièrement détruit; hangars et granges démolis; poteaux électriques et téléphoniques arrachés; toitures avec charpentes arrachées; église très fortement endommagée à Villeneuve (hameau du Fief-Sauvin), avec nef éventrée; façades de maisons abîmées par des projectiles.

Comme à Izé, la tornade dévaste plus particulièrement l'église Notre-Dame de Villeneuve, un hameau du Fief-Sauvin situé à environ 1 kilomètre du centre du village. La nef de l'édifice, qui est éventrée par la tornade, doit être totalement détruite, puis reconstruite quelques années plus tard. Il ne reste aujourd'hui que le clocher de l'église primitive du XIXe siècle.

L'église Notre-Dame de Villeneuve apparaît de nos jours comme l'un des rares symboles français encore visible des effets dévastateurs d'une tornade sur un lieu de culte. Sur les illustrations ci-dessous, on aperçoit le clocher tel qu'il existe aujourd'hui (photographie de gauche). Sur des vues aériennes historiques, on distingue la nef de l'église en 1968 (en haut à droite), et ce qu'il en reste après déblaiement en 1980 (en bas à droite) : 

Près de Cholet, l'église de Fief-Sauvin, dont la toiture avait été soufflée, a dû être entièrement détruite. Les sinistrés se comptent par dizaines : vingt maisons et sept hangars à Fief-Sauvin, cinquante maisons à Saint-Lézin où l'église est également détériorée.

NB : Ce cas a pu être documenté grâce à une collaboration entre Keraunos, François Paul (Climat-Energie-Environnement) et Jean Dessens (Anelfa).