Tornade EF1 à Lalanne-Arqué (Gers) le 22 avril 1985
Le 22 avril 1985 vers 20h15 locales, une tornade de faible intensité (EF1) est observée dans la commune de Lalanne-Arqué, dans le Gers. Le phénomène, qui a été vu, produit des dégâts sur une distance de quelques kilomètres.
Il est à noter que la commune de Lalanne-Arqué avait déjà été touchée par une tornade d'intensité EF2 le 11 avril 1875.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 2,5 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* distance parcourue : 2,5 kilomètres
* largeur moyenne : 50 mètres
* commune traversée : LALANNE-ARQUÉ
* département : GERS (32)
* altitude moyenne du terrain : 335 mètres
* type de terrain : territoires agricoles
* altitude moyenne du terrain : 335 mètres
* type de terrain : territoires agricoles
* principaux dégâts : hangar effondré; arbres déracinés, dont une centaine de chênes dans une parcelle de forêt ; toitures endommagées et tuiles retrouvées à des dizaines de mètres; préau de l'école soufflé; vitres et trappe d'un toit aspirées
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Localisation de la tornade
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
La trajectoire précise n'a pu être établie, en raison d'une contradiction entre les témoignages et le flux reconstitué pour la journée du 22 avril 1985.
Un tourbillon "plus haut que le clocher"
Le phénomène, qui a parcouru environ 2,5 kilomètres sur une largeur de 50 mètres, s'est déroulé dans un rapide flux de sud piloté par une goutte froide isolée sur le Portugal. La reconstitution du flux est toutefois en contradiction avec les témoignages qui indiquent un sens de déplacement inverse (du nord vers le sud). Pour ces raisons, la trajectoire exacte de la tornade de Lalanne-Arqué n'a pu être définie, même si tout laisse à penser qu'elle a bien circulé du sud vers le nord.
Le phénomène a été accompagné d'une forte averse de grêle : selon les témoins, les grêlons atteignaient d'abord "la grosseur d'une huître", avant d'adopter un diamètre plus habituel et de recouvrir les sols de plusieurs centimètres (des congères ont même été observées).
La tornade de Lalanne-Arqué a produit des dégâts d'intensité EF1 dans le village et à proximité : arbres déracinés, toitures endommagées et tuiles projetées à faible distance, préau de l'école soufflé, et nombreux phénomènes d'aspiration. Un jeune homme de 25 ans a même dû s'agripper à la remorque d'un camion, en se cramponnant de toutes ses forces pour ne pas être happé. Dans un bois proche, une centaine de chênes ont été couchés comme des allumettes.
Le quotidien régional La Dépêche du Midi évoque la tornade de Lalanne-Arqué dans son édition du 24 avril 1985:
Comme des hélicoptères...
C'était un cyclone!
Spectacle apocalyptique, lundi soir, à Lalanne-Arqué (Gers) où un cyclone a dévasté une partie de la commune.
A l'heure des journaux télévisés du soir, un bruit sourd comme des hélicoptères de l'armée volant au ras des toits. Et, brusquement, un tourbillon de vent hallucinant, qui progresse lentement, aspirant avec une force inouïe tuiles et planches, projetées haut dans le ciel, arrachant les toitures et déracinant les arbres. C'est ce spectacle apocalyptique qu'ont vécu, apeurés, lundi soir, les habitants de la petite commune de Lalanne-Arqué, cent soixante-quinze habitants, dans le Gers.
Dans cette région de l'Astarac, au sud-est du département, aux confins de la Haute-Garonne, un cyclone a dévasté une partie de la commune, un couloir long de deux à trois kilomètres, large d'une cinquantaine de mètres. « Je me suis dit, c'est un tremblement de terre, on y a droit », nous confiait, hier, encore bouleversé, M. Guy Olivier, l'un des sinistrés.
Rien ne laissait présager une telle catastrophe. Un témoin, M. Jacques Salazar, nous l'a confirmé : « Il était entre 20h15 et 20h30. L'orage menaçait, mais sans plus. Juste quelques grondements et quelques éclairs. Soudain, j'ai vu un tourbillon plus haut que le clocher. Une spirale qui faisait peut-être plus de cent mètres de hauteur. Elle avançait lentement dans un craquement sinistre et continu. »
Epargnant le clocher de l'église, en cours de restauration, le coup de vent s'abattit sur l'école, soufflant le préau et une partie du toit. Puis il se dirigea vers la ferme de M. Roger Mothé. L'un de ses enfants, Eric, 25 ans, se trouvait sous un hangar. Il a vu les quatre piliers se soulever de quatre-vingt centimètres. Le temps de s'échapper et le hangar s'effondrait comme un château de cartes, enfouissant le matériel agricole, dont un tracteur.
Quelques centaines de mètres plus loin, le cyclone endommageait la toiture de la résidence secondaire de M. Henri Millet, professeur à Toulouse. A quelques pas de là, une centaine de chênes étaient arrachés comme de simples allumettes, dans un enchevêtrement monstrueux de branches. Le cauchemar allait prendre fin chez M. Guy Olivier. « J'ai vu un chêne se soulever d'une vingtaine de centimètres et s'écrouler. » Plus grave, son fils, Grégory, avait soigneusement préparé, dans son atelier, ses outils et machines de menuisier. Il devait déménager hier pour s'installer sur la zone industrielle de Masseube. L'atelier a été emporté par le vent et la grêle - parfois des morceaux de glace gros comme des huîtres - a fait le reste.
Immédiatement, les secours s'organisèrent : pompiers de Masseube et de Boulogne, brigade de gendarmerie de Masseube, Equipement, EDF, tandis que Mme Dongier, sous-préfet de Mirande, se rendait sur les lieux. Hier, à 17 heures, le maire de Lalanne-Arqué, Pierre Escorsac, avait convié toutes les parties prenantes : sous-préfecture, Equipement, élus, etc., pour un premier bilan et envisager les premières aides : à la commune (la voirie a beaucoup souffert) et aux particuliers, notamment la famille Mothé, qui a dû être hébergée, n'ayant plus de toit.
Reste à soigner les plaies et, pour ce faire, on peut envisager que la commune sera classée sinistrée.
Hier, tout au long de la journée, les habitants de la commune ont parcouru avec tristesse le chemin du malheur. Celui que le cyclone a pris, lundi soir, emportant presque tout sur son passage.
NB : Ce cas a pu être documenté grâce à une collaboration entre Keraunos, François Paul (Climat-Energie-Environnement) et Jean Dessens (Anelfa).
C'était un cyclone!
Spectacle apocalyptique, lundi soir, à Lalanne-Arqué (Gers) où un cyclone a dévasté une partie de la commune.
A l'heure des journaux télévisés du soir, un bruit sourd comme des hélicoptères de l'armée volant au ras des toits. Et, brusquement, un tourbillon de vent hallucinant, qui progresse lentement, aspirant avec une force inouïe tuiles et planches, projetées haut dans le ciel, arrachant les toitures et déracinant les arbres. C'est ce spectacle apocalyptique qu'ont vécu, apeurés, lundi soir, les habitants de la petite commune de Lalanne-Arqué, cent soixante-quinze habitants, dans le Gers.
Dans cette région de l'Astarac, au sud-est du département, aux confins de la Haute-Garonne, un cyclone a dévasté une partie de la commune, un couloir long de deux à trois kilomètres, large d'une cinquantaine de mètres. « Je me suis dit, c'est un tremblement de terre, on y a droit », nous confiait, hier, encore bouleversé, M. Guy Olivier, l'un des sinistrés.
Rien ne laissait présager une telle catastrophe. Un témoin, M. Jacques Salazar, nous l'a confirmé : « Il était entre 20h15 et 20h30. L'orage menaçait, mais sans plus. Juste quelques grondements et quelques éclairs. Soudain, j'ai vu un tourbillon plus haut que le clocher. Une spirale qui faisait peut-être plus de cent mètres de hauteur. Elle avançait lentement dans un craquement sinistre et continu. »
Epargnant le clocher de l'église, en cours de restauration, le coup de vent s'abattit sur l'école, soufflant le préau et une partie du toit. Puis il se dirigea vers la ferme de M. Roger Mothé. L'un de ses enfants, Eric, 25 ans, se trouvait sous un hangar. Il a vu les quatre piliers se soulever de quatre-vingt centimètres. Le temps de s'échapper et le hangar s'effondrait comme un château de cartes, enfouissant le matériel agricole, dont un tracteur.
Quelques centaines de mètres plus loin, le cyclone endommageait la toiture de la résidence secondaire de M. Henri Millet, professeur à Toulouse. A quelques pas de là, une centaine de chênes étaient arrachés comme de simples allumettes, dans un enchevêtrement monstrueux de branches. Le cauchemar allait prendre fin chez M. Guy Olivier. « J'ai vu un chêne se soulever d'une vingtaine de centimètres et s'écrouler. » Plus grave, son fils, Grégory, avait soigneusement préparé, dans son atelier, ses outils et machines de menuisier. Il devait déménager hier pour s'installer sur la zone industrielle de Masseube. L'atelier a été emporté par le vent et la grêle - parfois des morceaux de glace gros comme des huîtres - a fait le reste.
Immédiatement, les secours s'organisèrent : pompiers de Masseube et de Boulogne, brigade de gendarmerie de Masseube, Equipement, EDF, tandis que Mme Dongier, sous-préfet de Mirande, se rendait sur les lieux. Hier, à 17 heures, le maire de Lalanne-Arqué, Pierre Escorsac, avait convié toutes les parties prenantes : sous-préfecture, Equipement, élus, etc., pour un premier bilan et envisager les premières aides : à la commune (la voirie a beaucoup souffert) et aux particuliers, notamment la famille Mothé, qui a dû être hébergée, n'ayant plus de toit.
Reste à soigner les plaies et, pour ce faire, on peut envisager que la commune sera classée sinistrée.
Hier, tout au long de la journée, les habitants de la commune ont parcouru avec tristesse le chemin du malheur. Celui que le cyclone a pris, lundi soir, emportant presque tout sur son passage.
NB : Ce cas a pu être documenté grâce à une collaboration entre Keraunos, François Paul (Climat-Energie-Environnement) et Jean Dessens (Anelfa).
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