Tornade EF3 à la Rochelle (Charente-Maritime) le 25 janvier 1971
Le 25 janvier 1971, vers 10h10 locales, une tornade meurtrière de forte intensité (EF3) frappe un quartier industriel de l'ouest de la Rochelle (Charente-Maritime). Le phénomène, de nature vraisemblablement supercellulaire (LT) et issu d'une trombe marine, provoque des dégâts matériels importants sur des entrepôts et des bâtiments industriels. Plusieurs habitations sont également lourdement atteintes.
Il est à noter que le secteur de la Rochelle, déjà touché le 19 août 1989, le 11 juin 1863 et peut-être en 1703 (cas validé en liste secondaire), présente à l'heure actuelle une occurrence de tornades sensiblement supérieure à la moyenne nationale.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF3, soit des vents estimés entre 220 km/h et 270 km/h
* distance parcourue : 2,9 kilomètres
* largeur moyenne : 100 mètres
* commune traversée : LA ROCHELLE (port de commerce de la Pallice, ZI de Chef de Baie, avenue Jean-Guiton, Port Neuf)
* type de terrain : zones portuaires, zones industrielles et commerciales, tissu urbain discontinu, territoires agricoles
* distance parcourue : 2,9 kilomètres
* largeur moyenne : 100 mètres
* commune traversée : LA ROCHELLE (port de commerce de la Pallice, ZI de Chef de Baie, avenue Jean-Guiton, Port Neuf)
* département: CHARENTE-MARITIME (17)
* altitude moyenne du terrain : 7 mètres* type de terrain : zones portuaires, zones industrielles et commerciales, tissu urbain discontinu, territoires agricoles
* principaux dégâts : arbres déracinés ; toitures arrachées sur une vingtaine de maisons et une dizaine d'entreprises de la Z.I de Chef de Baie ; pylônes électriques (dont certains en béton armé) abattus ou brisés ; bâtiment des Salines de l'Ouest (vaste bâtiment construit en voûte sans structure interne) entièrement effondré ; voitures soulevées du sol, couchées, ou projetées contre les murs ; tôles, lattes de bois, terre pris dans le tourbillon à une hauteur de 80 à 100 mètres
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée (English version) . Cette version de l'échelle EF, élaborée et mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen et permet ainsi une notation précise des tornades, valable autant pour les tornades contemporaines que pour les tornades du passé, et homogène internationalement.
Trajectoire de la tornade
A
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Une trombe marine à l'origine du phénomène
La tornade de la Rochelle du 25 janvier 1971, qui a fait l'objet d'une médiatisation très importante, a pu être documentée à l'appui de nombreux articles de presse, de témoignages et d'un compte-rendu détaillé de la station météorologique de la Rochelle.
A 10h08 locales, après une violente chute de grêle au cours d'un orage, une trombe marine est aperçue au niveau de l'avant-port de commerce de la Rochelle-Pallice. Le tourbillon pénètre par les sas d'entrée qui, à cette époque, ne sont éloignés de la capitainerie que de 500 mètres environ (les travaux d'agrandissement du port, commencés à la fin des années 1970, modifieront fortement sa physionomie par la suite). Un "buisson d'écume" est alors observé par les témoins présents à proximité. Puis le tourbillon traverse le bassin du port, affecte l'équilibre des grues du quai Nord (quai Carnot) et provoque une inondation autour du bassin.
Selon un sens de déplacement de l'Ouest vers l'Est, la tornade traverse ensuite la base sous-marine, puis rejoint l'extrémité de l'avenue Jean-Guiton et la nouvelle zone industrielle de Chef de Baie. Associé à un "bruit qui ressemblait à celui d'un train emballé", le tourbillon traverse le foyer des Compagnons de Saint-Antoine, un garage automobile situé en face, la Coopérative des Salines du Midi, la Compagnie Française de l'Azote (COFAZ) et les usines Péchiney-Saint-Gobain le long de l'avenue Jean-Guiton. Le foyer des Compagnons de Saint-Antoine, sur cette même avenue, est également sinistré, tout comme les habitations voisines. Le tourbillon provoque encore des dommages de moindre importance sur environ 1 kilomètre (les bâtiments neufs de la SEMAT sont atteints), puis se dissipe au nord du quartier Port Neuf.
La trajectoire terrestre, comptabilisée dès que le tourbillon quitte l'avant-port, atteint 2,9 kilomètres pour une largeur moyenne de 100 mètres (jusqu'à 150 mètres dans le couloir reconstitué après analyse de photographies aériennes de la zone sinistrée).
A 10h08 locales, après une violente chute de grêle au cours d'un orage, une trombe marine est aperçue au niveau de l'avant-port de commerce de la Rochelle-Pallice. Le tourbillon pénètre par les sas d'entrée qui, à cette époque, ne sont éloignés de la capitainerie que de 500 mètres environ (les travaux d'agrandissement du port, commencés à la fin des années 1970, modifieront fortement sa physionomie par la suite). Un "buisson d'écume" est alors observé par les témoins présents à proximité. Puis le tourbillon traverse le bassin du port, affecte l'équilibre des grues du quai Nord (quai Carnot) et provoque une inondation autour du bassin.
Selon un sens de déplacement de l'Ouest vers l'Est, la tornade traverse ensuite la base sous-marine, puis rejoint l'extrémité de l'avenue Jean-Guiton et la nouvelle zone industrielle de Chef de Baie. Associé à un "bruit qui ressemblait à celui d'un train emballé", le tourbillon traverse le foyer des Compagnons de Saint-Antoine, un garage automobile situé en face, la Coopérative des Salines du Midi, la Compagnie Française de l'Azote (COFAZ) et les usines Péchiney-Saint-Gobain le long de l'avenue Jean-Guiton. Le foyer des Compagnons de Saint-Antoine, sur cette même avenue, est également sinistré, tout comme les habitations voisines. Le tourbillon provoque encore des dommages de moindre importance sur environ 1 kilomètre (les bâtiments neufs de la SEMAT sont atteints), puis se dissipe au nord du quartier Port Neuf.
La trajectoire terrestre, comptabilisée dès que le tourbillon quitte l'avant-port, atteint 2,9 kilomètres pour une largeur moyenne de 100 mètres (jusqu'à 150 mètres dans le couloir reconstitué après analyse de photographies aériennes de la zone sinistrée).
Un mort et une avenue dévastée
La tornade de la Rochelle du 25 janvier 1971 surprend par l'importance et la soudaineté des dommages sur une superficie restreinte. A l'extrémité de l'avenue Jean-Guiton, sur une dizaine d'hectares à peine, des toitures sont arrachées sur une vingtaine de maisons et une dizaine d'entreprises. Le foyer des Compagnons de Saint-Antoine et un restaurant ont considérablement souffert. Un peu plus loin, le vaste bâtiment des Salines de l'Ouest (hangar voûté de 40 mètres de longueur) est totalement détruit. Une centaine de voitures en stationnement sont également déplacées de plusieurs mètres sous l'effet du vent, et certains de ces véhicules, plaqués contre des murs, sont littéralement laminés. Un pylône d'une trentaine de mètres de hauteur est même sectionné. Les secours dépêchés sur place après la tornade évoluent dans un quartier jonché de tuiles, de moellons, de tôles tordues, d'arbres déracinés, de poteaux téléphoniques et télégraphiques arrachés.
Photographies des dommages les plus spectaculaires : voiture déplacée et percutée par des tôles, devant le bâtiment des salines en ruine (à gauche) ; toitures de maisons arrachées (à droite), à l'intersection de l'actuelle rue des Trois-Frères (le site de la COFAZ se trouve derrière):
Compte tenu de projections à distance (véhicules notamment), de pylônes électriques en béton armé brisés, et de l'effondrement du bâtiment des salines, la tornade de la Rochelle est classée en intensité EF3 sur l'échelle de Fujita améliorée. C'est notamment ce dernier élément qui a justifié un premier classement de cette tornade en intensité F4 dans l'étude publiée en 1989 par J. Dessens et JT. Snow (Tornadoes in France. Snow J.T. and Dessens J.. 1989. Weather and Forecasting, 4,110-132). Ce point fait débat, dans la mesure où le bâtiment en question ne présentait aucune structure porteuse interne et était de ce fait vulnérable face à ce type de phénomène. Par ailleurs, l'analyse d'autres cas de tornades montre que des bâtiments de structure relativement similaire ont déjà été entièrement détruits par des tornades d'intensité EF3. Cest donc cette intensité EF3 qui est retenue pour le cas présent, même si seule une analyse exhaustive de l'architecture du bâtiment avant la catastrophe (impossible sur la base des informations rassemblées à ce jour) permettrait d'apporter un diagnostic définitif.
La tornade provoque également la mort d'une personne, happée par le tourbillon et propulsée à terre, le crâne fracassé, dans une carrosserie du n°408 de l'avenue Guiton. Une quinzaine d'autres personnes sont blessées. Ce bilan rappelle la corrélation établie entre l'urbanisation (en l'occurrence une zone portuaire) et les cas de tornades meurtrières. Il est intéressant de noter que, un siècle auparavant, la même tornade aurait traversé un terrain couvert de landes et de terres agricoles, encore dépourvues d'activités portuaires. Les conséquences du phénomène (dégâts, victimes, médiatisation) auraient certainement été moindres. La tornade elle-même n'aurait peut-être pas été recensée, faute de dégâts majeurs.
Photographies aériennes comparatives de la zone sinistrée avant la tornade (1969) et après la tornade (1972). Principaux bâtiments endommagés ou détruits par le phénomène (en rouge), dont certains encore en l'état (d'autres sont déjà reconstruits). Une habitation de l'avenue Guiton, rendue inhabitable, a été démolie :
A
Photographies des dommages les plus spectaculaires : voiture déplacée et percutée par des tôles, devant le bâtiment des salines en ruine (à gauche) ; toitures de maisons arrachées (à droite), à l'intersection de l'actuelle rue des Trois-Frères (le site de la COFAZ se trouve derrière):
Compte tenu de projections à distance (véhicules notamment), de pylônes électriques en béton armé brisés, et de l'effondrement du bâtiment des salines, la tornade de la Rochelle est classée en intensité EF3 sur l'échelle de Fujita améliorée. C'est notamment ce dernier élément qui a justifié un premier classement de cette tornade en intensité F4 dans l'étude publiée en 1989 par J. Dessens et JT. Snow (Tornadoes in France. Snow J.T. and Dessens J.. 1989. Weather and Forecasting, 4,110-132). Ce point fait débat, dans la mesure où le bâtiment en question ne présentait aucune structure porteuse interne et était de ce fait vulnérable face à ce type de phénomène. Par ailleurs, l'analyse d'autres cas de tornades montre que des bâtiments de structure relativement similaire ont déjà été entièrement détruits par des tornades d'intensité EF3. Cest donc cette intensité EF3 qui est retenue pour le cas présent, même si seule une analyse exhaustive de l'architecture du bâtiment avant la catastrophe (impossible sur la base des informations rassemblées à ce jour) permettrait d'apporter un diagnostic définitif.
La tornade provoque également la mort d'une personne, happée par le tourbillon et propulsée à terre, le crâne fracassé, dans une carrosserie du n°408 de l'avenue Guiton. Une quinzaine d'autres personnes sont blessées. Ce bilan rappelle la corrélation établie entre l'urbanisation (en l'occurrence une zone portuaire) et les cas de tornades meurtrières. Il est intéressant de noter que, un siècle auparavant, la même tornade aurait traversé un terrain couvert de landes et de terres agricoles, encore dépourvues d'activités portuaires. Les conséquences du phénomène (dégâts, victimes, médiatisation) auraient certainement été moindres. La tornade elle-même n'aurait peut-être pas été recensée, faute de dégâts majeurs.
Photographies aériennes comparatives de la zone sinistrée avant la tornade (1969) et après la tornade (1972). Principaux bâtiments endommagés ou détruits par le phénomène (en rouge), dont certains encore en l'état (d'autres sont déjà reconstruits). Une habitation de l'avenue Guiton, rendue inhabitable, a été démolie :
A
Analyse de la situation météorologique
La tornade de La Rochelle s'est formée dans un contexte de traîne active, caractérisé par une instabilité latente forte pour un mois de janvier, ainsi que par la présence de cisaillements marqués, autant en basses couches qu'en profondeur.
Ainsi, les réanalyses en résolution 30 km mettent en évidence un contexte synoptique très dynamique sur la France. Les régions qui bordent l'Atlantique sont en effet positionnées le matin du 25 janvier 1971 en sortie gauche d'une branche de jet, avec diffluence modérée en haute troposphère (voir ci-dessous à gauche). De l'air froid circule conjointement à l'étage moyen, avec des températures qui s'abaissent jusqu'à -29°C à 500 hPa (ci-dessous à droite). L'ensemble dessine une situation typique des traînes actives sur une grande moitié ouest du pays.
Ces advections froides en altitude ont surplombé des basses couches bien humidifées et relativement douces, comme en témoignent les valeurs de thêta'w à 850 hPa (ci-dessous à droite). On y distingue également, sur le proche Atlantique, quelques advections froides, qui signalent des limites secondaires à l'arrière du front froid. L'ensemble est véhiculé par un rapide flux fortement dépressionnaire, piloté par un minimum de surface très creux situé au nord-ouest immédiat de l'Irlande (ci-dessous à gauche).
Ainsi, les réanalyses en résolution 30 km mettent en évidence un contexte synoptique très dynamique sur la France. Les régions qui bordent l'Atlantique sont en effet positionnées le matin du 25 janvier 1971 en sortie gauche d'une branche de jet, avec diffluence modérée en haute troposphère (voir ci-dessous à gauche). De l'air froid circule conjointement à l'étage moyen, avec des températures qui s'abaissent jusqu'à -29°C à 500 hPa (ci-dessous à droite). L'ensemble dessine une situation typique des traînes actives sur une grande moitié ouest du pays.
Ces advections froides en altitude ont surplombé des basses couches bien humidifées et relativement douces, comme en témoignent les valeurs de thêta'w à 850 hPa (ci-dessous à droite). On y distingue également, sur le proche Atlantique, quelques advections froides, qui signalent des limites secondaires à l'arrière du front froid. L'ensemble est véhiculé par un rapide flux fortement dépressionnaire, piloté par un minimum de surface très creux situé au nord-ouest immédiat de l'Irlande (ci-dessous à gauche).
Afin d'analyser plus en détail les mécanismes à l'oeuvre, le modèle WRF-ARW de Keraunos a été utilisé en configuration "reforecast" à haute résolution (3 km) ; cette technique a permis de travailler à des échelles très fines et de reconstituer cet épisode du passé dans des conditions proches de la prévision opérationnelle actuelle. La modélisation confirme notamment la forte instabilité latente observée durant cette situation, avec des valeurs de MUCAPE qui atteignent fréquemment 500 à 700 J/kg le long de l'Atlantique le matin du 25 janvier (valeurs élevées pour un mois de janvier). Les cisaillements et l'hélicité relative associées sont particulièrement fortes, notamment dans les très basses couches ; la SRH 0-500 m excède ainsi souvent 150 m²/s² sur la plupart des régions :
La meilleure conjonction instabilité/cisaillements s'opère entre Aquitaine et Charentes, ainsi qu'en Bretagne. De fait, le Significant Tornado Parameter réagit sur ces régions, avec des valeurs qui oscillent entre 0,5 et 1 ; il s'agit en soi de niveaux relativement modestes pour cet indicateur, mais elles sont significatives pour un mois de janvier et confirment un potentiel tornadique explicite sur ces secteurs. La modélisation met également en évidence plusieurs limites secondaires qui s'organisent dans l'air froid postfrontal (le front froid principal ayant balayé l'ouest de la France dans la nuit du 24 au 25 janvier). Une limite secondaire active est notamment modélisée en fin de matinée à l'avant immédiat des advections froides de haute altitude les plus marquées ; WRF-ARW organise ce front secondaire en une série de développements convectifs étirés du sud-est de l'Irlande jusqu'au nord de l'Aquitaine, avec pour certains d'entre eux des signatures de réflectivités typiques des supercellules LT. C'est dans ce contexte que l'une des cellules a produit la tornade qui a frappé la Rochelle :
L'ensemble est illustré par le profil vertical ci-dessous (reconstitué par WRF-ARW 3 km), valable pour la Rochelle à 09h30 TU (10h30 locales), soit à l'heure de la tornade. On remarque des gradients thermiques verticaux bien resserrés entre le sol et 2500 m d'altitude d'une part, puis de nouveau entre 3 et 5 km d'altitude ; ils assurent une instabilité latente marquée (MULI de -2 K), dans un contexte de niveau d'équilibre bas (vers 6.000 mètres d'altitude). Les cisaillements sont forts, avec une SRH de 138 m²/s² entre le sol et 1 km d'altitude :
En somme, outre le fait que l'analyse des cas de tornades européens et américains permet d'établir que les structures supercellulaires sont très largement majoritaires pour les tornades d'intensité EF2 et supérieures, il s'avère que la modélisation à haute résolution de cet épisode confirme la présence d'un environnement propice aux développements supercellulaires de petite dimension et à sommets bas (supercellules LT), ce matin-là, sur les côtes de Charente-Maritime.
A noter qu'une étude détaillée du potentiel supercellulaire et tornadique de cette matinée du 25 janvier 1971 sur le département de la Charente-Maritime a été présentée lors du 5ème séminaire KERAUNOS (novembre 2013).
Coupures de presse
Parmi les nombreux articles de presse disponibles sur ce cas, l'Aurore évoque la tornade dans son édition du 26 janvier 1971. En voici un bref extrait:
Un mort, dix blessés, quarante-six sans abri, des voitures endommagées en quelques secondes à La Pallice, la tornade a tué
Il a suffi pour cela d'une rafale extrêmement violente vers 10h30, presque une tornade qui n'a duré qu'une trentaine de secondes au total. Une vingtaine de maisons et une dizaine d'entreprises ont eu leur toiture arrachée. Le foyer des Compagnons de Saint-Antoine et un restaurant ont considérablement souffert. Une centaine de voitures en stationnement ont souvent été déplacées de plusieurs mètres sous l'effet du vent et certains de ces véhicules, plaqués contre des murs, ont été littéralement laminés. Un pylône d'une trentaine de mètres de haut a été proprement décapité dans une usine. Et hier, en fin de matinée, l'avenue Jean-Guitton, sur 500 mètres environ, offrait un extraordinaire spectacle de désolation : tuiles, moellons, tôles tordues voisinaient avec des arbres déracinés, des poteaux téléphoniques et télégraphiques arrachés.
Témoin direct de la catastrophe, M. Antoine Schafer qui dirige un atelier de carrosserie a vu mourir sous ses yeux M. André Drapeau, un ferrailleur de 58 ans : « Je me trouvais devant mon portail, raconte-t-il, lorsque la tornade est arrivée. J'étais sorti de mon atelier pour voir si la chute de grêlons qui s'était produite quelques instants auparavant n'avait pas fait trop de dégâts. M. Drapeau était venu me rejoindre. Et puis soudain, tout s'est déclenché. Un bruit infernal, une sorte de gigantesque mugissement, et le souffle tout de suite après. Happé par le tourbillon, M. Drapeau a été soulevé comme un fétu de paille, il s'est élevé à plusieurs mètres avant de retomber brutalement. Moi, j'avais eu la chance de pouvoir m'agripper à un poteau. Je le sentais vibrer entre mes bras et je crois que si la tornade avait duré quelques secondes de plus il aurait été emporté et moi avec. Et brusquement tout a été terminé. Plus un souffle de vent. Je me suis précipité vers M. Drapeau. Son crâne avait été fracassé.
Quand je suis retourné au bureau, j'ai vu ma femme agenouillée. Elle était folle de peur et ma fille Valérie, qui a deux ans, ne cesse de pleurer depuis. La toiture de mon atelier s'est effondrée et j'aurai au moins pour 40000 francs de réparations. »
Peu après la catastrophe M. Philippe Dechartre, secrétaire d'Etat au Travail s'est rendu sur les lieux. Il était accompagné du maire de La Rochelle, M. Salardaine, qui a promis de faire reloger rapidement les onze familles sinistrées. En attendant, elles seront hébergées dans des hôtels.
Il a suffi pour cela d'une rafale extrêmement violente vers 10h30, presque une tornade qui n'a duré qu'une trentaine de secondes au total. Une vingtaine de maisons et une dizaine d'entreprises ont eu leur toiture arrachée. Le foyer des Compagnons de Saint-Antoine et un restaurant ont considérablement souffert. Une centaine de voitures en stationnement ont souvent été déplacées de plusieurs mètres sous l'effet du vent et certains de ces véhicules, plaqués contre des murs, ont été littéralement laminés. Un pylône d'une trentaine de mètres de haut a été proprement décapité dans une usine. Et hier, en fin de matinée, l'avenue Jean-Guitton, sur 500 mètres environ, offrait un extraordinaire spectacle de désolation : tuiles, moellons, tôles tordues voisinaient avec des arbres déracinés, des poteaux téléphoniques et télégraphiques arrachés.
Témoin direct de la catastrophe, M. Antoine Schafer qui dirige un atelier de carrosserie a vu mourir sous ses yeux M. André Drapeau, un ferrailleur de 58 ans : « Je me trouvais devant mon portail, raconte-t-il, lorsque la tornade est arrivée. J'étais sorti de mon atelier pour voir si la chute de grêlons qui s'était produite quelques instants auparavant n'avait pas fait trop de dégâts. M. Drapeau était venu me rejoindre. Et puis soudain, tout s'est déclenché. Un bruit infernal, une sorte de gigantesque mugissement, et le souffle tout de suite après. Happé par le tourbillon, M. Drapeau a été soulevé comme un fétu de paille, il s'est élevé à plusieurs mètres avant de retomber brutalement. Moi, j'avais eu la chance de pouvoir m'agripper à un poteau. Je le sentais vibrer entre mes bras et je crois que si la tornade avait duré quelques secondes de plus il aurait été emporté et moi avec. Et brusquement tout a été terminé. Plus un souffle de vent. Je me suis précipité vers M. Drapeau. Son crâne avait été fracassé.
Quand je suis retourné au bureau, j'ai vu ma femme agenouillée. Elle était folle de peur et ma fille Valérie, qui a deux ans, ne cesse de pleurer depuis. La toiture de mon atelier s'est effondrée et j'aurai au moins pour 40000 francs de réparations. »
Peu après la catastrophe M. Philippe Dechartre, secrétaire d'Etat au Travail s'est rendu sur les lieux. Il était accompagné du maire de La Rochelle, M. Salardaine, qui a promis de faire reloger rapidement les onze familles sinistrées. En attendant, elles seront hébergées dans des hôtels.
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Le Journal de la Marine Marchande (volume 53) parle également de la tornade :
Une violente tornade, heureusement localisée dans ses effets, s'est abattue sur la Rochelle le 25 janvier, mais sur cet espace localisé - le plateau des Trois-Frères entre la Rochelle et la Pallice - elle a provoqué des dégâts importants. Un garage et un dépôt de la Coopérative des salines du Midi se sont effondrés ; des toitures ont été soufflées ou sérieusement endommagées dans l'enceinte des installations dans l'enceinte des installations de la COFAZ, de Péchiney-Saint-Gobain, de la SEMAT. On déplore la mort d'une personne, M. Drapeau, et plusieurs blessés. Une dizaine de familles ont été sinistrées. Le même Jour, à Boyardville, dans l’île d'Oléron, la tempête a provoqué la rupture de l'attache d'une porte d'écluse d'un bassin en cours de réalisation. Il a été demandé l'attribution de crédits en faveur des sinistrés de la Rochelle et de Boyardville.
Une violente tornade, heureusement localisée dans ses effets, s'est abattue sur la Rochelle le 25 janvier, mais sur cet espace localisé - le plateau des Trois-Frères entre la Rochelle et la Pallice - elle a provoqué des dégâts importants. Un garage et un dépôt de la Coopérative des salines du Midi se sont effondrés ; des toitures ont été soufflées ou sérieusement endommagées dans l'enceinte des installations dans l'enceinte des installations de la COFAZ, de Péchiney-Saint-Gobain, de la SEMAT. On déplore la mort d'une personne, M. Drapeau, et plusieurs blessés. Une dizaine de familles ont été sinistrées. Le même Jour, à Boyardville, dans l’île d'Oléron, la tempête a provoqué la rupture de l'attache d'une porte d'écluse d'un bassin en cours de réalisation. Il a été demandé l'attribution de crédits en faveur des sinistrés de la Rochelle et de Boyardville.
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La presse étrangère s'est également emparée de l'événement. Voici un extrait de l'Express (journal suisse) du 26 janvier 1971:
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