Tornade EF1 à Toulon (Var) le 24 septembre 1920
Le 24 septembre 1920, à 7 heures locales, une trombe marine se forme en rade de Toulon et traverse une partie de l'Arsenal et plusieurs quartiers périphériques de la ville. Une personne est légèrement blessée suite au phénomène.
Fait exceptionnel, une seconde trombe marine s'échoue à la même heure dans la ville voisine de la Seyne-sur-Mer, en provoquant des dommages similaires dans l'intérieur des terres. Classées toutes deux en intensité EF1, ces tornades simultanées constituent de fait un outbreak inédit pour cette journée du 24 septembre 1920.
Enfin, il est à noter que la ville de Toulon avait déjà été frappée par une tornade d'intensité EF1, survenue dans les mêmes circonstances le 18 juillet 1852.
Fait exceptionnel, une seconde trombe marine s'échoue à la même heure dans la ville voisine de la Seyne-sur-Mer, en provoquant des dommages similaires dans l'intérieur des terres. Classées toutes deux en intensité EF1, ces tornades simultanées constituent de fait un outbreak inédit pour cette journée du 24 septembre 1920.
Enfin, il est à noter que la ville de Toulon avait déjà été frappée par une tornade d'intensité EF1, survenue dans les mêmes circonstances le 18 juillet 1852.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 3,0 kilomètres
* largeur moyenne : indéterminée
* commune traversée : TOULON (Darse de Missiessy, Pont Neuf, Valbertrand)
* département touché : VAR (83)
* altitude moyenne du terrain : 20 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés ; territoires agricoles ; forêts et milieux semi-naturels ; surfaces en eau
* principaux dégâts : arbres déracinés (pins, gros figuiers, autres arbres fruitiers, oliviers) ou brisés ; un bois de pins fauché ; baraquements en bois emportés ; un hangar en bois entièrement démoli dans l'arsenal ; un mur de clôture d'usine renversé ; habitations endommagées : cheminées écroulées, tuiles emportées, toitures en partie enlevées, portes et carreaux brisés ; toiture d'une école laïque en partie arrachée à Pont Neuf ; embarcations avariées ; supports de fils électriques descellés ; une ancre enlevée comme fétu de paille ; une guérite soulevée, emportée et non retrouvée ; un vieillard projeté au sol et faiblement blessé
* département touché : VAR (83)
* altitude moyenne du terrain : 20 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés ; territoires agricoles ; forêts et milieux semi-naturels ; surfaces en eau
* principaux dégâts : arbres déracinés (pins, gros figuiers, autres arbres fruitiers, oliviers) ou brisés ; un bois de pins fauché ; baraquements en bois emportés ; un hangar en bois entièrement démoli dans l'arsenal ; un mur de clôture d'usine renversé ; habitations endommagées : cheminées écroulées, tuiles emportées, toitures en partie enlevées, portes et carreaux brisés ; toiture d'une école laïque en partie arrachée à Pont Neuf ; embarcations avariées ; supports de fils électriques descellés ; une ancre enlevée comme fétu de paille ; une guérite soulevée, emportée et non retrouvée ; un vieillard projeté au sol et faiblement blessé
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
Parcours de la tornade
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Deux trombes marines simultanées
La tornade de Toulon du 24 septembre 1920 prend part à un outbreak inédit, dans lequel deux trombes marines simultanées, distantes l'une et l'autre de 5 kilomètres seulement, se sont échouées dans les terres à 7 heures locales en évoluant en ligne droite et presque parallèle sur un trajet de plusieurs kilomètres. A Toulon, le tourbillon produit des dommages d'intensité EF1 sur un parcours de 3 kilomètres. A la Seyne-sur-Mer, on retrouve le même niveau d'intensité sur un parcours légèrement supérieur de 4 kilomètres.
A Toulon, les habitants des quartiers hauts de Valbertrand et de Montserrat aperçoivent, vers 7 heures, une "immense colonne semblable à une colonne de fumée, qui en tournoyant, se dirigeait avec une rapidité vertigineuse vers leur quartier" [le Petit Var du 25 septembre 1920]. Il s'agit en réalité d'une trombe marine, qui a évolué en tornade d'intensité EF1 en traversant successivement les quartiers de l'Arsenal, de Pont-Neuf et de Valbertrand avant de se dissiper définitivement.
Le tourbillon entre dans les terres au niveau de la darse de Missiessy, où plusieurs embarcations sont avariées ou ont rompu leurs amarres. Non loin de là, dans le périmètre de la caserne du 8e Colonial, plusieurs baraquements, dont un vaste hangar en bois, sont détruits. Une guérite, située devant un poste de gendarmerie, est également arrachée par le vent, soulevée à plusieurs mètres avant d'être emportée.
La tornade prend ensuite en écharpe la colline du fort Malbousquet, où un bois de sapins est fauché. Dans leur chute, les arbres obstruent la route qui mène au 5e Dépôt des Équipages de la Flotte. Le réseau de fils électriques est également atteint.
Au quartier de Pont Neuf, la tornade arrache en partie la toiture d'une école laïque, puis prend la direction de Valbertrand. Dans les jardins, des arbres, parfois de gros diamètre (figuiers, oliviers) sont déracinés ou brisés. Des murs de clôture sont renversés, dont celui d'une usine d'ammoniac. Dans ce même secteur, plusieurs habitations sont endommagées : cheminées écroulées, tuiles emportées, toitures en partie enlevées, portes et carreaux brisés.
Outre les dégâts matériels, la tornade blesse un vieillard qui est violemment projeté sur le sol. Les contusions sont toutefois peu sérieuses.
Il ressort de ces analyses que les tornades de Toulon et de la Seyne-sur-Mer se sont développées dans un contexte que l'on retrouve classiquement lors des dégradations orageuses sur le littoral méditerranéen en général, et sur le département du Var en particulier.
On note ainsi la présence d'un minimum d'altitude bien creusé sur l'Aquitaine ; celui-ci pilote un flux de sud/sud-ouest à l'étage moyen, rapide et fortement cyclonique (voir ci-dessous à gauche). Au sol, un creux dépressionnaire concerne l'est de la France et l'ouest de la Méditerranée (ci-dessous à droite). Le Var se trouve ainsi sous l'influence d'un vent de sud/sud-est bien humide en basses couches.
A Toulon, les habitants des quartiers hauts de Valbertrand et de Montserrat aperçoivent, vers 7 heures, une "immense colonne semblable à une colonne de fumée, qui en tournoyant, se dirigeait avec une rapidité vertigineuse vers leur quartier" [le Petit Var du 25 septembre 1920]. Il s'agit en réalité d'une trombe marine, qui a évolué en tornade d'intensité EF1 en traversant successivement les quartiers de l'Arsenal, de Pont-Neuf et de Valbertrand avant de se dissiper définitivement.
Le tourbillon entre dans les terres au niveau de la darse de Missiessy, où plusieurs embarcations sont avariées ou ont rompu leurs amarres. Non loin de là, dans le périmètre de la caserne du 8e Colonial, plusieurs baraquements, dont un vaste hangar en bois, sont détruits. Une guérite, située devant un poste de gendarmerie, est également arrachée par le vent, soulevée à plusieurs mètres avant d'être emportée.
La tornade prend ensuite en écharpe la colline du fort Malbousquet, où un bois de sapins est fauché. Dans leur chute, les arbres obstruent la route qui mène au 5e Dépôt des Équipages de la Flotte. Le réseau de fils électriques est également atteint.
Au quartier de Pont Neuf, la tornade arrache en partie la toiture d'une école laïque, puis prend la direction de Valbertrand. Dans les jardins, des arbres, parfois de gros diamètre (figuiers, oliviers) sont déracinés ou brisés. Des murs de clôture sont renversés, dont celui d'une usine d'ammoniac. Dans ce même secteur, plusieurs habitations sont endommagées : cheminées écroulées, tuiles emportées, toitures en partie enlevées, portes et carreaux brisés.
Outre les dégâts matériels, la tornade blesse un vieillard qui est violemment projeté sur le sol. Les contusions sont toutefois peu sérieuses.
Analyse de la situation météorologique
La situation météorologique du 24 septembre 1920 a pu être reconstituée à partir des archives météorologiques de l'époque, complétées par les données du programme de réanalyses "20th Century Reanalysis" mené par la NOAA, l'ESRL et le PSD. L'approche ensembliste développée par ce programme permet de reconstruire par modèle les conditions météorologiques à tous les niveaux de l'atmosphère à partir d'un nombre restreint de données d'observations. Les résultats sont certes à considérer avec une certaine prudence compte tenu des périodes reculées auxquelles ils s'appliquent, mais ils présentent un degré de fiabilité élevé qui permet une reconstruction pertinente de la plupart des épisodes météorologiques majeurs des 150 dernières années.Il ressort de ces analyses que les tornades de Toulon et de la Seyne-sur-Mer se sont développées dans un contexte que l'on retrouve classiquement lors des dégradations orageuses sur le littoral méditerranéen en général, et sur le département du Var en particulier.
On note ainsi la présence d'un minimum d'altitude bien creusé sur l'Aquitaine ; celui-ci pilote un flux de sud/sud-ouest à l'étage moyen, rapide et fortement cyclonique (voir ci-dessous à gauche). Au sol, un creux dépressionnaire concerne l'est de la France et l'ouest de la Méditerranée (ci-dessous à droite). Le Var se trouve ainsi sous l'influence d'un vent de sud/sud-est bien humide en basses couches.
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La masse d'air advectée dans cette situation est d'origine tropicale, avec des thêta'w qui dépassent 15°C à 850 hPa de la Côte-d'Azur à la Lorraine (ci-dessous à gauche). Les profils s'avèrent instables entre le Var, les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes ; les réanalyses permettent en effet d'estimer l'indice de soulèvement depuis le sol (Lifted Index) à des valeurs proches de -2 K (ci-dessous à droite).X
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Tous ces éléments ont contribué à rendre cette situation propice aux orages et aux phénomènes associés (trombes marines, tornades, fortes pluies,...). Quelques inondations ont d'ailleurs été signalées dans les environs de Hyères notamment lors de cet épisode orageux ; on note qu'outre la forte instabilité, confirmée ci-dessous à gauche par le Thompson Index, de fortes valeurs de contenu en eau précipitable étaient de fait advectées depuis les Baléares en direction du Var (ci-dessous à droite).X
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