Tornade EF1 à Fresnoy-le-Grand (Aisne) le 30 mai 1903
Le 30 mai 1903, vers 14h45, une tornade de faible intensité (haut de l'échelon EF1) est observée dans le Vermandois, et plus particulièrement à Fresnoy-le-Grand (Aisne). Le phénomène endommage notamment le quartier des gares et une usine de phosphate, mais personne n'est blessé.
Principales caractéristiques de la tornade
* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h* distance parcourue : 7 kilomètres
* largeur moyenne : indéterminée
* communes traversées : FRESNOY-LE-GRAND (les Longs Tilleuls, gare, le Riez à Zanzot) ; CROIX-FONSOMME ; FONSOMME (rigole d'alimentation de l'Oise et du Noirrieu)
* département : AISNE (02)
* altitude moyenne du terrain : 120 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés ; territoires agricoles
* principaux dégâts : arbres arrachés dont des poiriers ; tuiles de hangars emportées ; eaux des déversoirs d'une usine de phosphate, aspirées ; vitres brisées ; gare de marchandises touchée (sémaphore brisé et abattu, marquise enlevée, toiture de la halle enlevée et un pignon culbuté, guérite du garde-barrière happée, maison du cantonnier et lampisterie fortement endommagées) ; bidons vides de pétrole aspirés et emportés dans les bassins de l'usine de phosphate à 500 mètres ; wagon à bestiaux mis "sens dessus-dessous" ; un hangar démoli (pas plus d'informations) ; gouttière arrachée dans une grange neuve rebâtie après 1876 ; plusieurs meules dispersées
* altitude moyenne du terrain : 120 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés ; territoires agricoles
* principaux dégâts : arbres arrachés dont des poiriers ; tuiles de hangars emportées ; eaux des déversoirs d'une usine de phosphate, aspirées ; vitres brisées ; gare de marchandises touchée (sémaphore brisé et abattu, marquise enlevée, toiture de la halle enlevée et un pignon culbuté, guérite du garde-barrière happée, maison du cantonnier et lampisterie fortement endommagées) ; bidons vides de pétrole aspirés et emportés dans les bassins de l'usine de phosphate à 500 mètres ; wagon à bestiaux mis "sens dessus-dessous" ; un hangar démoli (pas plus d'informations) ; gouttière arrachée dans une grange neuve rebâtie après 1876 ; plusieurs meules dispersées
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée (English version) . Cette version de l'échelle EF, élaborée et mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen et permet ainsi une notation précise des tornades, valable autant pour les tornades contemporaines que pour les tornades du passé, et homogène internationalement.
Parcours de la tornade
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© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
Un bruit comparable à celui "d'une gigantesque sirène"
La tornade de Fresnoy-le-Grand du 30 mai 1903 est relayée dans le Journal de Saint-Quentin qui y consacre plusieurs articles extrêmement détaillés. Les investigations menées par les journalistes de l'époque permettent de conclure sur une distance parcourue de 7 kilomètres à travers les territoires de Fresnoy-le-Grand, Croix-Fonsomme et Fonsomme. La largeur du phénomène n'est évoquée qu'en fin de trajectoire : 20 mètres environ, ce qui ne semble pas représentatif. On note surtout une sens de déplacement inhabituel du Nord/Nord-Est vers le Sud/Sud-Ouest (30°), information confirmée par une réanalyse de la situation météorologique qui prévalait ce jour-là.
Le phénomène prend naissance au nord-est de Fresnoy-le-Grand, dans une parcelle nommée les Longs Tilleuls, là où la tornade affecte son "mouvement rotatoire" (sic). Selon les témoignages, "le bruit de l'air en mouvement [...] était intense et ne peut se comparer qu'à celui d'une gigantesque sirène."
Le tourbillon ainsi formé prend la direction de la gare de voyageurs de Fresnoy-le-Grand, en longeant la voie de chemin de fer du côté gauche dans le sens Bohain-Saint-Quentin. Arrivée dans le secteur de cette première gare, où le train n°111 était à quai à 14h45, la tornade aspire les eaux des déversoirs d'une usine de phosphate et asperge les voyageurs du train n°111. Les vitres de la gare volent en éclat.
La tornade poursuit sa course en direction de la gare de marchandises qui est atteinte à son tour : sémaphore brisé et abattu, marquise enlevée, toiture de la halle enlevée et un pignon culbuté, guérite du garde-barrière happée, maison du cantonnier et lampisterie fortement endommagées. On cite même des bidons vides de pétrole aspirés et emportés dans les bassins de l'usine de phosphate situés à 500 mètres... Un wagon à bestiaux est également mis "sens dessus-dessous" (pas plus d'informations).
En prenant la direction de Croix-Fonsomme, où son sifflement est entendu à environ 1 kilomètre aux alentours, la tornade quitte la voie ferrée au niveau d'un pont, et semble dévier un peu vers le sud. Dans la campagne de Croix-Fonsomme, elle arrache 16 poiriers, démolit un hangar (pas plus d'informations) puis arrache une gouttière dans une grange neuve rebâtie après la tempête de mars 1876. Selon un observateur, la tornade est une "grande cheminée" qui tourne dans le "sens opposé à la marche des aiguilles d'une montre." Cette observation traduit un sens de rotation cyclonique.
Enfin, en direction de Fonsomme, la tornade endommage plusieurs meules, avant de disparaître au niveau de peupliers plantés le long de ce qui est appelé le "canal" (en réalité, la rigole d'alimentation de l'Oise et du Noirrieu).
A l'appui des dommages, sans réelles projections significatives à distance, et compte tenu d'une incertitude sur la structure des bâtiments endommagés, la tornade de Fresnoy-le-Grand est classée en intensité a minima EF1 (haut de l'échelon) sur l'échelle de Fujita améliorée.
Cette configuration produit des profils verticaux très instables sur le quart nord-est du pays, et tout particulièrement du Nord aux Ardennes (ci-dessous à droite) :
Le phénomène prend naissance au nord-est de Fresnoy-le-Grand, dans une parcelle nommée les Longs Tilleuls, là où la tornade affecte son "mouvement rotatoire" (sic). Selon les témoignages, "le bruit de l'air en mouvement [...] était intense et ne peut se comparer qu'à celui d'une gigantesque sirène."
Le tourbillon ainsi formé prend la direction de la gare de voyageurs de Fresnoy-le-Grand, en longeant la voie de chemin de fer du côté gauche dans le sens Bohain-Saint-Quentin. Arrivée dans le secteur de cette première gare, où le train n°111 était à quai à 14h45, la tornade aspire les eaux des déversoirs d'une usine de phosphate et asperge les voyageurs du train n°111. Les vitres de la gare volent en éclat.
La tornade poursuit sa course en direction de la gare de marchandises qui est atteinte à son tour : sémaphore brisé et abattu, marquise enlevée, toiture de la halle enlevée et un pignon culbuté, guérite du garde-barrière happée, maison du cantonnier et lampisterie fortement endommagées. On cite même des bidons vides de pétrole aspirés et emportés dans les bassins de l'usine de phosphate situés à 500 mètres... Un wagon à bestiaux est également mis "sens dessus-dessous" (pas plus d'informations).
En prenant la direction de Croix-Fonsomme, où son sifflement est entendu à environ 1 kilomètre aux alentours, la tornade quitte la voie ferrée au niveau d'un pont, et semble dévier un peu vers le sud. Dans la campagne de Croix-Fonsomme, elle arrache 16 poiriers, démolit un hangar (pas plus d'informations) puis arrache une gouttière dans une grange neuve rebâtie après la tempête de mars 1876. Selon un observateur, la tornade est une "grande cheminée" qui tourne dans le "sens opposé à la marche des aiguilles d'une montre." Cette observation traduit un sens de rotation cyclonique.
Enfin, en direction de Fonsomme, la tornade endommage plusieurs meules, avant de disparaître au niveau de peupliers plantés le long de ce qui est appelé le "canal" (en réalité, la rigole d'alimentation de l'Oise et du Noirrieu).
A l'appui des dommages, sans réelles projections significatives à distance, et compte tenu d'une incertitude sur la structure des bâtiments endommagés, la tornade de Fresnoy-le-Grand est classée en intensité a minima EF1 (haut de l'échelon) sur l'échelle de Fujita améliorée.
Analyse de la situation météorologique
La tornade s'est formée dans un contexte relativement peu dynamique, dominé par des advections d'air chaud, à l'avant d'un thalweg d'altitude qui plonge en direction du nord-ouest de l'Espagne (ci-dessous à gauche). Une masse d'air tropicale est bien en place sur une grande partie de la France, et une dépression se creuse en journée entre Lorraine et Alsace, au sein des plus fortes valeurs de thêta'w à 850 hPa (ci-dessous à droite). Le nord du pays se trouve ainsi concerné par des vents de nord humides en basses couches.Cette configuration produit des profils verticaux très instables sur le quart nord-est du pays, et tout particulièrement du Nord aux Ardennes (ci-dessous à droite) :
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