Observatoire français des tornades et orages violents

La tornade de Cour-l'Evêque du 28 mars 1888 prend part à un flux de sud-ouest instable, à l'origine d'un orage de grêle qui s'abat au moins entre Latrecey (Latrecey-Ormoy-sur-Aube) et Châteauvillain, soit quelques kilomètres à l'ouest de Cour-l'Evêque. La tornade en tant que tel, qui se produit sans précipitations ni tonnerre, semble être associée à une structure supercellulaire classique. 

Le phénomène est décrit avec précision grâce à l'observation d'un villageois qui a pu être communiquée à la presse locale. La tornade, accompagnée d'un bruit terrible, est présentée comme un "groupe de nuages tournant au milieu des autres d'une manière étrange et avec une grande rapidité", et qui exerce une influence au sol sur une largeur d'environ 200 mètres. Fait caractéristique d'une supercellule comme indiqué plus haut, la tornade se déplace parallèlement à un orage qui couvre de grêle les territoires voisins de Latrecey et de Châteauvillain. Les témoins ont pu observer la force destructrice du tourbillon : "c'est en tournant et en aspirant de bas en haut avec une incroyable énergie qu'il produisit ses effets destructeurs."

Selon un sens de déplacement du SSO vers le NNE (210°), la tornade traverse a minima tout le territoire communal, depuis les bois des Communes jusqu'à la forêt domaniale de Châteauvillain et d'Arc, en passant par le coeur du village. En amont et en aval de ce parcours de 7 kilomètres environ, aucune information n'est communiquée. La trajectoire apparaît donc comme un minimum.

Les dégâts sont importants et relèvent du niveau d'intensité EF2 : des centaines d'arbres, dont de gros chênes, arrachés ou brisés, granges effondrées, dégâts sur des habitations, toits de l'église et de la sacristie emportés, clocher de l'église (petit édifice) renversé, projections de laves, de pierres et de tuiles, ardoises du clocher de l'église retrouvées à 5 kilomètres. On ne signale aucun blessé sérieux.