Supercellule dans l'Aisne, le soir du 8 juin 2014
Pierre MAHIEU et Emmanuel WESOLEK, de KERAUNOS, ont intercepté une supercellule virulente sur la Picardie, en fin de soirée du dimanche 8 juin 2014. Cette supercellule a produit des grêlons de diamètre parfois supérieur à 5 cm, ainsi que des rafales de vent de plus de 100 km/h.
Une supercellule de structure classique
C'est dans les environs de Soissons que la série de photos suivantes a été réalisée. La supercellule était alors en activité depuis près de 4 heures.
Les deux clichés ci-dessous, pris en ultra grand angle, permettent d'apprécier la structure dans son ensemble. On remarque, sur la gauche, la colonne convective principale, massive et torsadée. Le mouvement de rotation imprimé par le mésocyclone est rendu visible par les stries empilées au-dessus du nuage-mur. La cellule orageuse produisait alors un grondement de tonnerre continu et caverneux. Une forte activité électrique inter- et intranuageuse était alors présente dans le courant descendant avant (FFD), qui occupe ici les deux tiers droit des deux photos.
Les vues qui suivent montrent la supercellule avec plus de détails. La structure de supercellule classique est ici parfaite, avec le mésocyclone en pointe SSE de la cellule orageuse et un courant descendant arrière (RFD) peu précipitant. On aperçoit, sur le second cliché, deux rideaux de grêle intenses. Là encore, une activité internuageuse soutenue était observée au sein des courants descendants avant.
Approche du nuage-mur
L'inspection du nuage-mur a permis de confirmer une phase de renforcement des courants descendants arrière (RFD). Un rideau de précipitations est ainsi visible en bordure SO du nuage-mur. Les aspirations d'air chaud et humide près du sol (inflow) étaient particulièrement intenses à cet instant. Sur la droite, le courant descendant avant (FFD), massif, est parfaitement visible, avec un rideau de grêle au plus près du nuage-mur.
Au plus près du coeur de la supercellule. RFD à gauche, nuage-mur au centre, et FFD à droite :
Un bouillonnement convectif intense, avec électrisation extrême
Une fois la supercellule passée sur le site d'observation, la structure convective s'est montrée par son flanc occidental. Le bouillonnement nuageux, particulièrement intense, a généré pendant des dizaines de minutes une activité électrique ininterrompue.
