Octobre 2024

A horizon de 15 jours, les conditions sont prévues anticycloniques sur la France et une grande partie de l'Europe. Les dorsales anticycloniques devraient se reconstituer plusieurs fois sur le continent. La première quinzaine de novembre s'annonce sèche mais il faudra compter sur de possibles phénomènes de basse couche (brouillards, nuages bas) parfois tenaces.

Dans les Cévennes ardéchoises, cet épisode pluvieux va clore un mois d'octobre exceptionnel au niveau de la pluviométrie avec près de 1200 mm sur le mois à la Souche. Sur cette même station, le cumuls annuel est encore plus exceptionnel et approche des 3400 mm après un printemps extrêmement pluvieux. C'est une valeur digne des régions du sous-continent indien soumises aux moussons.

L'épisode pluvieux se poursuit ce samedi soir. Les cumuls de pluie en 48h dépassent parfois 200 mm sur les Cévennes, entre le nord du Gard et l'Ardèche mais aussi entre le Luc et Vidauban dans le Var. Les 300 mm pourront être dépassés sur l'épisode dans ce secteur varois.

Les cumuls de pluie de ce mois d'octobre deviennent considérables en Cévennes ardéchoises notamment où trois épisodes cévenols se sont produits, dont un exceptionnel. Plus de 1000 mm sont d'ores et déjà relevés sur le mois, comme à la Souche. D'autres stations devraient dépasser ce seuil d'ici la fin du week-end.

Lame d'eau diluvienne et crue éclair en conséquence dans le secteur de Vidauban dans le Var il y a quelques heures (119 mm en 1h). A noter également des cumuls significatifs juste au large des Alpes-Maritimes, touchant le secteur de Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Des orages bien pluvieux ont affecté le Gard ce jeudi après-midi. Il est tombé plus de 60 mm de pluie en 6h à l'ouest de Fons et Saint-Mamert-du-Gard notamment. Un nouvel épisode pluvio-orageux de plusieurs jours débute.

Si les Cévennes sont ciblées par un nouvel épisode pluvieux au cours des prochains jours, il devrait être moins puissant que le précédent, mais arrive sur des sols gorgés d'eau. Autour du Golfe du Gênes, entre Corse, est de la Provence et sud des Alpes, le signal d'un épisode conséquent est présent d'ici la fin de semaine.

Temps très contrasté pour les 7 prochains jours avec l'enfoncement d'une goutte froide vers la péninsule Ibérique et la constitution d'un blocage anticyclonique sur le nord de l'Europe.

Une anomalie très pluvieuse ressort nettement en Méditerranée sur les 7 prochains jours alors que la tendance sera nettement plus sèche sur le nord du pays et du continent.

En Ardèche, il est probable que certaines stations enregistrent 1000 mm ou plus sur le mois d'octobre.

L'activité électrique de ces dernières 24h est spectaculaire pour une deuxième quinzaine d'octobre. La masse d'air a été remarquablement instable, produisant des orages sur une bonne moitié sud, jusqu'au Golfe de Gênes. Plus de 30 000 éclairs détectés en France ces 24 dernières heures.

Le point à 18h sur les stations qui excèdent les 100 mm depuis le début de l'épisode dans le sud-est, entre axe cévenol et Lyonnais d'une part, sur les Alpes-Maritimes d'autre part. Les 657 mm en 48h relevés à Mayres en Ardèche sont totalement exceptionnels.

A 12h, la superficie des fortes lames d'eau est remarquable. Il est relevé 618 mm à Mayres (780 mm à la station VP2 Infoclimat de la Croix de Bauzon). On relève également plus de 200 à 250 mm sur l'extrême est de la Haute-Loire (sources de la Loire et du Lignon), 150 mm sur le Pilat (source du Gier).

Pluies intenses dans la vallée du Gier entre Saint-Etienne et Lyon entraînant une crue exceptionnelle du Gier à Givors au sud de Lyon. La crue dépasse la crue de référence de novembre 2008.

Crue exceptionnelle du Lignon-du-Velay sur l'est de la Haute-Loire qui passe en vigilance rouge (il est tombé 274 mm par exemple aux Estables).

A 10h ce jeudi, les cumuls depuis le début de l'épisode dépassent localement 600 mm à Mayres en Ardèche et atteignent 400 à 500 mm sur le Mont Lozère et environs. Des lames d'eau significatives ont été relevées sur l'ouest des Alpes-Maritimes entre hier et aujourd'hui.

540 mm sont relevés en moins de 48h dans le bassin de l'Ardèche à Mayres. La station Infoclimat de la Croix de Bauzon relève plus de 600 mm. Les cumuls de pluie sur le reste de l'axe cévenol sont très importants avec à 7h ce matin jusqu'à 405 mm à Villefort en Lozère.

A la faveur du sirocco, la Corse a connu une journée très chaude pour un mois d'octobre, notamment le sud de l'île. Des records mensuels de chaleur ont été battus, avec localement jusqu'à 33°C.

Chaleur tardive en cette mi-octobre entre le sud-ouest et le Massif-Central ce lundi avec plus de 25°C sur cet axe, et localement jusqu'à près de 29°C relevé dans les Landes.

La semaine à venir, dans un flux à dominante sud, va une nouvelle fois être plus pluvieuse que la normale, avec des pluies surtout significatives sur l'ouest et le sud-est du pays (où un épisode cévenol est envisagé). Un bloc anticyclonique positionné sur le centre et le nord de l'Europe devrait maintenir les deux tiers du continent sous un temps plus sec.

Milton rencontre à présent des cisaillements qui vont s'accentuer et l'amener à faiblir très lentement après son pic d'intensité des deux derniers jours. L'ouragan touchera terre en Floride la nuit prochaine en catégorie 3 ou 4.

Milton est à nouveau de catégorie 5 avec une pression extrapolée au centre autour de 900 hPa. L’œil de l'ouragan s'est bien réchauffé et éclairci ces dernières heures, avec une intensification qui se produit et des vents mesurés à 160 kts au niveau de vol de la reconnaissance aérienne.

L'axe de fortes pluies est à présent assez bien cerné, avec des cumuls de 60 à 80 mm attendues des Pays de la Loire au Luxembourg, avec des pointes localisées à 100 mm possibles sur cet épisode remarquable.

Sur les deux tiers sud, il devrait faire chaud demain, au sud de la dépression, sous le vent de sud soutenu (80/90 km/h en plaine) qui advecte de l'air chaud. Les maximales seront plus fraîches sous la pluie sur l'axe concerné.

Ex ouragan Kirk - Si le risque venteux apparaît amoindri en France (rafales supérieures à 100 km/h a priori uniquement sur le relief, notamment des Pyrénées occidentales), le risque pluvieux reste de mise.

Un axe allant des Pays de la Loire aux Ardennes se dégage. Le bassin parisien pourrait être coupé en deux et on note une divergence de quelques dizaines de km (le sud apparaît plus exposé). Sur cet axe, des cumuls de 50 à 80 mm voire localement 100/120 mm sur les Pays de la Loire et extrême nord Poitou semblent probables, soit l'équivalent d'un mois de pluie en 24h.

Ouragan Milton - La baie de Tampa pourrait connaître une submersion dévastatrice de 3 à 4,5 mètres. La côte occidentale de la Floride, plus fragile, doit se préparer au plus fort ouragan de ces 100 dernières années au moins selon le National Weather Service local. Si les vents doivent faiblir en catégorie 3 avant l'impact en raison de cisaillements en hausse, la submersion attendue fait craindre de très gros dégâts.

Dans la nuit, la reconnaissance aérienne a mesuré une pression minimale de 897 hPa au coeur de l'ouragan Milton, soit la 5eme pression la plus basse relevée dans le bassin Atlantique et une valeur sous les 900 hPa plus vue depuis 2005. Un double mur convectif a été confirmé, signe d'un cycle de remplacement du mur de l'œil en cours. La pression au cœur est remontée en conséquence à 914 hPa.

Avec une pression minimale de 911 hPa retenue par le NHC, Milton a perdu 36 hPa en 4h (en 5 passages de l'avion de reconnaissance), ce qui est colossal. Il s'agit de l'une des intensifications les plus rapides jamais observées dans l'ère moderne.

Avec ces 911 hPa, Milton entre dans le Top 15 des ouragans les plus intenses en terme de pression dans le bassin Atlantique.

L'ouragan Milton a poursuivi son intensification rapide et atteint la catégorie 5 avec une pression estimée à 925 hPa à 17h. Chute de pression de plus de 12 hPa entre 3 passages d'un avion de reconnaissance en environ 3 à 4h. Milton a effectué l'intensification la plus rapide dans l'Atlantique depuis Wilma en 2005 et Felix en 2007.

A son arrivée sur la France, l'ex-ouragan Kirk devrait conserver un cœur chaud asymétrique comme suggéré par les diagrammes de phase de plusieurs modèles. 

Le contenu en eau précipitable va être très important, faisant craindre un épisode pluvieux remarquable (50 à 100 mm ) sur le nord du pays, sur des zones soit déjà copieusement arrosées, soit qui n'en ont pas vraiment l'habitude. Niveau vent, il reste des incertitudes quant aux valeurs maximales, compte tenu de simulations encore divergentes sur l'ampleur du creusement dépressionnaire.

Confirmation de l'influence de l'ouragan Kirk sur l'ouest de l'Europe en milieu de semaine prochaine.

Kirk devrait effectuer sa transition extratropicale (repris par un vaste thalweg Atlantique) lundi ou la nuit suivante et donc perdre ses caractéristiques tropicales. Il devrait ensuite circuler aux abords de la Manche (à confirmer) en milieu de semaine, boosté par le processus barocline.

L'influence exacte sur la France reste incertaine : vents forts très probables, tempétueux possibles avec pluies soutenues et quelques orages.

Un épisode fortement pluvieux est prévu entre lundi et mardi sur la France, notamment dans le sud-est sur les Cévennes avec des probabilités de cumuls supérieurs à 100 mm en 24h significatives.

La moyenne d'ensemble (de 19 scénarios) fait clairement ressortir un axe pluvieux davantage à risque entre les Cévennes et le Jura entre lundi et mardi matin.

L'ouragan majeur Kirk évolue dans l'Atlantique, sous 20°N ce jeudi. Il devrait effectuer la semaine prochaine sa transition extratropicale (et donc ne plus être un ouragan) au nord des Açores et pourrait être repris par un vaste thalweg Atlantique en direction de l'Europe (incertitudes sur conséquences).

Les cumuls de pluie depuis la nuit dernière en Corse sont restés modérés, avec tout de même 40 à 70 mm relevés en quelques heures sur le sud de l'île en particulier.

Ce mois de septembre 2024 a été le plus pluvieux depuis 25 ans (1999) sur la France en moyenne. Il est aussi un peu plus frais que la normale avec un déficit de 0.3°C par rapport à la normale 91-2020. Les déficits thermiques mensuels sont rares depuis plusieurs années.