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Comment évalue-t-on l'intensité des tornades ? Retour sur l'usage de l'échelle EF par KERAUNOS.
Avec 9 tornades en 7 jours seulement, la semaine qui vient de s'écouler laissera sa trace dans l'histoire des tornades françaises. L'occasion de revenir sur la méthode utilisée pour évaluer l'intensité de ces tourbillons brefs mais dévastateurs.
Une intensité déterminée par l'analyse des dégâts
Il est rarissime qu'une tornade vienne à passer directement sur une station météorologique dotée d'un anémomètre. Quand le cas se présente, le matériel de mesure est par ailleurs souvent détruit par la violence des vents.
Comment faire alors pour savoir à quelle vitesse ont soufflé les rafales au coeur du tourbillon ?
A défaut de pouvoir mesurer la vitesse réelle des vents au niveau du sol, l'intensité des tornades est évaluée en analysant les dégâts qu'elles produisent. C'est de cette analyse qu'est déduite la vitesse du vent, grâce à l'utilisation d'une échelle spécifique ("échelle EF"). Cette échelle fait correspondre à chaque type de dégâts une fourchette de vents probables.
Pourquoi l'échelle EF ?
Plusieurs échelles d'intensité des tornades coexistent dans le monde, la plus célèbre et la plus utilisée d'entre elles étant l'échelle de Fujita (échelle F). Cette échelle répartit les tornades selon 6 niveaux différents, qui vont du niveau F0, le plus faible, au niveau F5, le plus intense.
KERAUNOS utilise la version la plus récente de l'échelle de Fujita, dite "échelle améliorée de Fujita", ou échelle EF, mise en oeuvre par les Américains depuis 2007. Pourquoi ce choix ?
1. l'échelle EF est une échelle de dégâts, ce qui la rend efficiente lors des enquêtes de terrain. Son principe est ainsi cohérent avec son utilisation, contrairement à l'échelle F d'origine, qui est une échelle de vents, trop souvent utilisée à tort comme une échelle de dégâts (voir ci-contre).
2. l'échelle EF propose une série d'indicateurs de dommages, qui sont autant de référentiels pour l'analyse des dégâts. Un certain nombre d'entre eux sont directement adaptables sur le continent européen, ce qui n'était pas le cas des quelques indications fournies par Fujita dans son échelle originelle. La cohérence entre les notations d'intensité réalisées en Europe et aux Etats-Unis s'en trouve très nettement renforcée.
3. les vitesses de vent déduites de l'analyse des dommages ont été calibrées par des ingénieurs en structure, ce qui n'était pas le cas de l'échelle F d'origine, ni des autres échelles d'intensité disponibles.
4. enfin, la notation des cas de tornades du passé est très sensiblement améliorée et affinée par l'usage de l'échelle EF. En effet, par définition, il est impossible de réaliser des mesures de vitesses de vent pour des cas du passé. L'usage d'une échelle de vents (échelle F) dans ce contexte n'est donc pas adapté, là où une analyse par les dommages (échelle EF) trouve tout son sens et son intérêt.
L'ensemble de ces améliorations assurées par l'échelle EF ont justifié le choix de cette dernière comme échelle de référence pour les notations de tornades depuis 2008 en France.