Foudre entre Alpes-de-Haute-Provence et Var le 14 mai
Tristan Bergen (page Facebook) était positionné entre Var et Alpes-Maritimes le 14 mai 2016. Il nous livre son récit et ses clichés.
En ce samedi 14 mai une nouvelle situation orageuse se profilait pour le relief du sud-est, l'instabilité est marquée et une forte convergence de vent est prévue entre le centre Var et les Alpes-Maritimes.
L'instabilité prend particulièrement tôt en ce samedi, dés 11h00 le relief est parsemé de congestus et déjà cumulonimbus. Je pars donc de Cannes vers 12h30, direction le nord-ouest du 06.
Arrivé sur le secteur la décision est prise de monter sur le Lachens pour avoir une vue globale de plusieurs cellules orageuses en formation autour de moi.
Un orage est déjà bien actif au nord-est mais les contrastes ne sont pas favorables, je porte tout mes espoirs sur les cellules en formation les plus au sud, les mieux alimentées en humidité et les plus susceptibles d'exploser.
Je n'ai pas beaucoup à attendre pour que l'une d'entre elles s'active niveau foudre :
Les reliefs se font littéralement pilonner, nombreux allumages visibles :
La base de l'orage s'approche, le brouillard descend du coup, je me retrouve dedans. Je descends un peu plus bas sur le versant du Lachens, en à peine 5 min la cellule de gauche à explosé et devient bien active !
Elle se rapproche et une nouvelle cellule se rapproche par le nord, un impact vient tomber très proche, je suis trop exposé sur ce point de vue et la pluie commence à tomber, je décide donc de continuer à descendre.
Encore une fois en à peine 10 min de descente c'est un tout autre ciel qui s'offre à moi, je n'ai plus de réseau donc plus de radar mais la cellule semble avoir énormément gagné en intensité, l'activité électrique également, les flashs sont très nombreux et le tonnerre continu, le ciel prend un aspect verdâtre signe de grêle. La foudre est encore une fois peu visible.
Après quelques minutes d'observation et alors que la pluie me concerne, il semble que l'orage soit plus actif dans sa partie sud derrière le relief, je décide donc d'aller sur Canjuers pour essayer de l'intercepter dans sa partie la plus active.
Sur la route je retrouve du réseau et effectivement la cellule est rouge vive au radar, elle se déplace lentement je peux donc l'intercepter avant qu'elle ne concerne tout le plateau.
Au premier champ trouvé, j'installe le matériel. La base est bien menaçante et très structurée :
La foudre tombe près du village de Bargeme :
Je me retrouve rapidement dans la zone de foudroiement, les prochaines photos sont prises au grand angle, à 8 mm, je vous laisse imaginer le bruit des impacts !
Gros claquement, un impact vient de tomber sur un arbre à moins de 500 m avec un beau ramifié derrière :
La foudre tombe de partout, dans mon dos, devant, sur les côtés, c'est impressionnant, sensations garanties !
Avant que la pluie n'arrive définitivement deux impacts bien longs et tortueux me passent au-dessus de la tête pour aller taper pratiquement au même endroit, plutôt inhabituel ! (superposition de 2 photos) :
L'orage me concerne juste après, d'abord la pluie forte, puis vient la grêle, parfois forte également. Je m'arrête sur le côté de la route, les grêlons ne dépassent pas les 2 cm mais ils sont parfois nombreux. Après l'orage, je reprends la route, quelques dizaines de mètre plus tard c'est un tout autre paysage qui s'offre à mes yeux:
La couche est par endroit supérieure à 10 cm ! J'apprendrais plus tard que la taille des grêlons à atteint 4 cm à Comps-sur-Artuby à 3 km de là !
Je serai beaucoup ralenti par cette grêle et n'aurai pas le temps de rattraper de fortes cellules s'étant formées sur le centre Var, je finirai par observer quelques impacts depuis les hauteurs de Draguignan une heure plus tard, mais rien de transcendant niveau photo.
La journée se termine sous la fraîcheur et la pluie stratiforme.
Le printemps tiens ses promesses cette année !